En 1995 déjà, Jacques Chirac avait réussi à tromper une partie des Français sur la véritable nature de son positionnement politique. Sa concurrence avec le Premier ministre sortant Edouard Balladur, pourtant membre du même parti que lui et son discours sur la dénonciation de la fameuse "fracture sociale" avaient conduit des électrices et des électeurs souhaitant sincèrement un changement de politique à voter pour lui. Ils avaient très vite déchanté. Elu président de la République, Jacques Chirac avait conservé la même majorité à l'Assemblée nationale et mené la même politique que son prédécesseur. En quelques mois, le gouvernement Juppé (dans lequel l'actuel député UMP de notre circonscription était ministre) avait réussi à paralyser le pays pendant plusieurs semaines, avant d'être remercié après la dissolution de 1997.
Aujourd'hui, deux candidats essaient de nous refaire le coup de l'illusion de leur positionnement. Nicolas Sarkozy, membre du RPR depuis sa prime jeunesse, président de l'UMP, parti qui dispose de la majorité absolue à l'Assemblée nationale depuis 5 ans, toujours ministre d'Etat, n°2 de tous les gouvernements Raffarin et Villepin, voudrait faire croire qu'il incarne le changement ! Comment ferait-il demain ce qu'il n'a pas fait dans les hautes responsabilités qui étaient les siennes depuis maintenant 5 années ? S'il est normal que ceux qui sont satisfaits de la politique actuelle votent pour Nicolas Sarkozy, j'invite tous les autres, ceux qui aspirent sincèrement à un vrai changement, à ne pas céder à l'illusion que le candidat de la majorité sortante pourrait l'incarner.
Le positionnement de François Bayrou est encore plus brouillé. A l'entendre, il ne serait ni de gauche, ni de droite, mais ailleurs. Et cet ailleurs serait la solution à tous les problèmes que les autres n'ont pas réussi à régler. Revenons sur terre. Lors de la législature qui vient de se terminer, les députés UDF ont voté 42 des 64 textes les plus importants présentés par les gouvernements de droite. Les sénateurs UDF ont fait un petit peu mieux : ils en ont approuvé 55. Avec une opposition comme celle là, plus besoin de majorité... Dans le pays, les présidents de Conseils généraux UDF et les maires UDF des communes de plus de 30 000 habitants gèrent leurs collectivités au quotidien à la tête de majorités UDF-UMP, associant dans un nombre substanciel de cas les très peu centristes amis de Philippe de Villiers ! En Seine-Saint-Denis, UMP et UDF siègent dans le même groupe au Conseil général et il est totalement impossible de distinguer une seule spécificité dans le positionnement des élus UDF. Bref, du discours aux actes, il y a un abîme...
Au risque de sembler vieux jeu à quelques-uns de mes lecteurs, je persiste à affirmer que seule la candidate socialiste à l'élection présidentielle et les candidats socialistes pour les élections législatives proposent un véritable changement, qu'ils sont prêts à assumer parce qu'ils acceptent de se confronter à la réalité de l'exercice du pouvoir.
Seul le rassemblement de toutes les forces vives à gauche mettra tout le monde d'accord. Sarko et Bayrou, contrairement à ce qu'il nous raconte sont prêt à (re) gouverner ensemble. Tout cela reste de l'ordre de l'hypocrisie.
RépondreSupprimerLe calcul sera très simple pour le deuxième tour. Les voix des sarkosistes et de bayrou seront additionné au deuxième tour, voilà pourquoi, il faudra voter "juste" dès le premier tour.
Si tout était possible, pourquoi ne pas l'avoir réalisé, il y a 5 ans. A bon entendeur salut.
Petit compte rendu d'un après midi collage pour Ségolène à Clichy.
RépondreSupprimerOn a rarement vu autant de ferveur autour d'une élection. Les gens s'arrêtent pour discuter (surtout des jeunes), nous interpellent et surtout nous encouragent. Et une chose est sure c'est que chez nous l'espoir est grand de voir les choses changer et il est porté par Ségolène.
Ménager la chèvre et le choux, associer les contraires ...
RépondreSupprimerComment réunir les gens que tout oppose ?
Comment réduire le coût de fonctionnement de l Etat sans réduire le nbr de fonctionnaires ?
Comment s'attaquer à la dette sans augmenter les impôts ?
Un Bayrou Président sans majorité à l'Assemblée, c'est condamner la France à la paralysie