vendredi 9 février 2007

La justice suit son cours et c'est bien

L'information judiciaire sur le décès des deux jeunes habitants de Clichy-sous-Bois électrocutés dans le transformateur EDF de cette commune le 27 octobre 2005 est désormais close. Deux policiers sont mis en examen. Trois demeurent témoins assistés. Je ne souhaite pas porter d'appréciation sur ces décisions de justice, qui ne présument en rien de la suite de la procédure.

Je tiens simplement à rendre hommage aux policiers qui ont mené cette enquête difficile et aux magistrats qui ont conduit l'instruction. Dans un contexte politique particulièrement sensible, ils ont rempli leur mission. Le temps nécessaire à une instruction sérieuse semble toujours long aux familles des victimes, comme aux personnes mises en cause. Il est cependant indispensable pour garantir une justice qui dépasse les passions, qui n'a pour unique objet que la recherche de la vérité.

Comme l'a dit mon ami Jean-Pierre Mignard, avocat des familles des victimes, celles-ci "ressentent l'immense soulagement d'avoir été prises en considération par la justice". C'est bien. Les aspects judiciaires de cette affaire ne doivent cependant pas faire oublier les responsabilités politiques.

En supprimant la police de proximité pour des raisons idéologiques, Nicolas Sarkozy porte -à mes yeux- une part de responsabilité dans ce drame : en effet, si les policiers avaient connu ces jeunes et si ces jeunes avaient connu les policiers, rien ne se serait probablement passé. Les forces de l'ordre auraient su qu'elles n'étaient pas en présence de voyous et les jeunes n'auraient pas pris leurs jambes à leur cou de peur d'être arrêtés... En réduisant le nombre de policiers durant plusieurs années de manière significative dans les commissariats de Seine-Saint-Denis, en ne menant pas une politique volontariste d'affectation de fonctionnaires aguéris et bien encadrés dans notre département, le ministre de l'Intérieur a fait courrir des risques à la sécurité publique. En imposant une culture du résultat à des policiers en sous-effectif, alors que le maintien de l'ordre nécessite certes la fermeté, mais aussi de la sérénité, le président de l'UMP a créé des conditions propices à d'inévitables dérapages. En faisant des déclarations inexactes, contradictoires et provocatrices dans les jours qui ont suivi ce drame, l'actuel candidat de droite à la présidence de la République a enfin contribué aux troubles de l'ordre public qui ont été déplorés durant plus de quinze jours dans l'ensemble du pays.

Voilà quelques raisons, parmi beaucoup d'autres, qui rendent dangereuse la prespective de confier à Nicolas Sarkozy la plus haute charge de l'Etat.

2 commentaires:

  1. Une pensée pour nos copains Socialistes Romainvillois qui défendront demain et dimanche prochain les intérêts de leur ville.

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  2. Pourvu que cela ne soit pas maquillé pour mieux nous faire oublier ce qui s'est passé.
    Cela dit un Sérum de vérité ferait bien l'affaire dans cette affaire.
    A bon entendeur salut.

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