mardi 27 février 2007

Ségolène Royal à Clichy-sous-Bois

Le 27 février 2007 restera une date importante pour moi. Tout d'abord parce que ce jour là, j'ai eu 40 ans ! Ensuite parce que c'est le jour que Ségolène Royal a choisi pour un déplacement de campagne dans notre circonscription.

Arrivée vers 10h15, elle a d'abord été accueillie en mairie par Claude Dilain pour rencontrer les familles de Zyed Benna et Bouna Traore. A chaque fois que je les ai cotoyés, j'été frappé par la dignité intense de ces personnes, touchées par le drame du 27 octobre 2005. Les premiers moments de Ségolène Royal à Clichy-sous-Bois furent donc placés sous le signe de l'émotion, puis du recueillement devant la plaque commémorative que nous avions inaugurée il y a quelques mois, devant le très beau collège Robert-Doisneau, où les deux enfants étaient scolarisés.

Ségolène Royal a discuté ensuite durant près d'une heure avec les habitantes et les habitants de la résidence "Les bois du temple", à l'initiative notamment de Fayçal Bouricha, très investi dans ce quartier. Education, soutien scolaire, action des femmes relais : tels étaient les sujets sur lesquels notre candidate souhaitait confronter ses propositions présidentielles à la réalité du terrain. Les débats ont été beaucoup plus larges et beaucoup d'autres points n'ont pas manqué d'être abordés : la situation générale du quartier, l'inadaptation des logements aux personnes handicapées, les pannes régulières d'assenseurs, les discriminations à l'embauche... En entendant tout cela, que je connaissais malheureusement trop bien, il m'est venu à l'idée de réflechir à une ou plusieurs propositions de loi, qu'un député de notre circonscription pourrait utilement défendre et faire adopter à l'Assemblée nationale. Des propositions plus utiles à mes yeux que celles -jamais inscrites à l'ordre du jour d'ailleurs- que notre actuel député commet pour faire parler de lui : interdiction des strings, rétablissement de l'uniforme à l'école ou projet opportuniste d'introduire un délit de blasphème... Je lui laisse ce registre. Pour ma part, je présenterai plusieurs propositions de loi concrètes durant la campagne. J'y travaillerai avec les populations concernées.

En sortant de la petite salle où nous avions dialogué avec des habitants du quartier, l'ambiance était chaleureuse, malgré la cohue des journalistes. Applaudissements, encouragements... Assurément, certains candidats sont bienvenus, plus que d'autres, dans nos banlieues.

La matinée s'est terminée à la maison de la jeunesse, où Ségolène Royal s'est engagée sur l'essentiel des propositions issues du travail du collectif AC LE FEU! Pas sur toutes, car il ne s'agissait pas d'une démarche démagagique destinée à amadouer, mais bien du résultat d'une étude détaillée des cahiers de doléances et des orientations qui en ont été tirées.

De mémoire de militant, notre circonscription n'avait jamais accueilli un candidat majeur à l'élection présidentielle en campagne. Ségolène Royal a mis fin à cette situation de très belle manière. Non pour se montrer, mais pour écouter et s'engager.

lundi 26 février 2007

Nicolas Sarkozy et les sous-marins ou l'arroseur arrosé

Dans mon commentaire du 2 février dernier, j'expliquais le mécanisme mis en place par Nicolas Sarkozy et ses amis pour décrédibiliser Ségolène Royal. Parce que, sommée par un journaliste de réciter le nombre de sous-marins nucléaires d'attaque et le nombre de sous-marins nucléaires lanceurs d'engins, notre candidate n'avait pas su donner la bonne réponse, l'escouade flingueuse toute dévouée au candidat de l'UMP s'était répendue sur les plateaux de télé, les ondes et dans tous les journaux pour gloser sur l'incompétence supposée de cette femme socialiste qui prétendait à la présidence de la République française...

Interrogé sur le même sujet ce matin sur RMC et BFM TV, Nicolas Sarkozy n'a pas su répondre non plus ! Pas content de s'être mis dans cette inconfortable posture, il a déclaré :"honnêtement la question est un peu spécieuse".

D'où l'on déduit que, pour la même question, quand Ségolène Royal ne sait pas répondre elle est incompétente et quand Nicolas Sarkozy ne sait pas répondre, la question est "spécieuse".

Pour ma part, je pense que les candidats à l'élection présidentielle ne sont pas des candidats à "questions pour un champion". On doit arrêter d'exiger qu'ils soient spécialistes de tout. Et donc s'abstenir de les dénigrer s'ils ont un trou. Pour autant, Nicolas Sarkozy ayant tellement fait moquer sa rivale sur cette question précise, on était en droit d'attendre qu'il connaisse au moins cette réponse là !

dimanche 25 février 2007

Quelques points de repère pour situer Nicolas Sarkozy et François Bayrou

En 1995 déjà, Jacques Chirac avait réussi à tromper une partie des Français sur la véritable nature de son positionnement politique. Sa concurrence avec le Premier ministre sortant Edouard Balladur, pourtant membre du même parti que lui et son discours sur la dénonciation de la fameuse "fracture sociale" avaient conduit des électrices et des électeurs souhaitant sincèrement un changement de politique à voter pour lui. Ils avaient très vite déchanté. Elu président de la République, Jacques Chirac avait conservé la même majorité à l'Assemblée nationale et mené la même politique que son prédécesseur. En quelques mois, le gouvernement Juppé (dans lequel l'actuel député UMP de notre circonscription était ministre) avait réussi à paralyser le pays pendant plusieurs semaines, avant d'être remercié après la dissolution de 1997.

Aujourd'hui, deux candidats essaient de nous refaire le coup de l'illusion de leur positionnement. Nicolas Sarkozy, membre du RPR depuis sa prime jeunesse, président de l'UMP, parti qui dispose de la majorité absolue à l'Assemblée nationale depuis 5 ans, toujours ministre d'Etat, n°2 de tous les gouvernements Raffarin et Villepin, voudrait faire croire qu'il incarne le changement ! Comment ferait-il demain ce qu'il n'a pas fait dans les hautes responsabilités qui étaient les siennes depuis maintenant 5 années ? S'il est normal que ceux qui sont satisfaits de la politique actuelle votent pour Nicolas Sarkozy, j'invite tous les autres, ceux qui aspirent sincèrement à un vrai changement, à ne pas céder à l'illusion que le candidat de la majorité sortante pourrait l'incarner.

Le positionnement de François Bayrou est encore plus brouillé. A l'entendre, il ne serait ni de gauche, ni de droite, mais ailleurs. Et cet ailleurs serait la solution à tous les problèmes que les autres n'ont pas réussi à régler. Revenons sur terre. Lors de la législature qui vient de se terminer, les députés UDF ont voté 42 des 64 textes les plus importants présentés par les gouvernements de droite. Les sénateurs UDF ont fait un petit peu mieux : ils en ont approuvé 55. Avec une opposition comme celle là, plus besoin de majorité... Dans le pays, les présidents de Conseils généraux UDF et les maires UDF des communes de plus de 30 000 habitants gèrent leurs collectivités au quotidien à la tête de majorités UDF-UMP, associant dans un nombre substanciel de cas les très peu centristes amis de Philippe de Villiers ! En Seine-Saint-Denis, UMP et UDF siègent dans le même groupe au Conseil général et il est totalement impossible de distinguer une seule spécificité dans le positionnement des élus UDF. Bref, du discours aux actes, il y a un abîme...

Au risque de sembler vieux jeu à quelques-uns de mes lecteurs, je persiste à affirmer que seule la candidate socialiste à l'élection présidentielle et les candidats socialistes pour les élections législatives proposent un véritable changement, qu'ils sont prêts à assumer parce qu'ils acceptent de se confronter à la réalité de l'exercice du pouvoir.

mercredi 21 février 2007

De retour de Bretagne

Durant ces dernières 36 heures, j'étais à Rennes, pour le premier grand meeting national en région de Ségolène Royal. Organiser une telle manifestation n'est pas de tout repos. Une équipe de "dimanche +" le magazine de Laurence Ferrari, diffusé en clair sur "canal +" le dimanche à 12h40, s'est intéressée aux préparatoires de ce genre d'évènement. Peut-être aurez vous l'occasion de m'apercevoir dans le reportage, qui sera à l'antenne dimanche prochain. Une fois encore, nous avons été impressionnés par l'exceptionnelle mobilisation suscitée par ce grand rassemblement autour de la candidate socialiste : plus de 12 000 personnes sur le site et malheureusement une quarantaine de bus qui n'ont pas pu y accéder, bloqués sur la rocade de Rennes saturée... Une telle affluence n'avait pas été enregistrée depuis les campagnes de François Mitterrand. C'est plutôt encourageant.

D'ici au premier tour, neuf autres grands meetings nationaux en région me donneront l'occasion de parcourir une fois de plus la France d'Est en Ouest et du Nord au Sud. C'est toujours une expérience enrichissante, lorsque l'on aspire à un mandat de député. Bien connaître son pays, les femmes et les hommes qui le composent, est à mes yeux tout aussi important que de bien connaître les recoins, de maîtriser les dossiers et de savoir qui sont les habitants de sa circonscription, si l'on veut être un parlementaire efficace.

La campagne nationale ne me fait pas oublier mes devoirs d'élu local. Le chantier de la RN3 à Livry-Gargan étant toujours arrêté (voir l'article publié dans ce blog le 23 janvier dernier), j'ai ce midi "piqué un coup de gueule" comme on dit. Je comprends que le Conseil général répugne à assumer l'héritage dont l'Etat se débarasse de façon plus que cavalière. Mais je n'accepte pas que les automobilistes qui empruntent cet axe, les entreprises et en particulier les nouvelles qui le bordent, ainsi que les usagers des centres commerciaux, fassent les frais qu'un billard entre les différentes administrations. Pour calmer ma colère, on m'a promis une reprise des travaux pour... mi-avril. Ce qui ne m'a pas calmé du tout ! Je demeure donc mobilisé pour trouver une solution rapide à cet imbroglio administratif, suscité par les lois votées par l'actuelle majorité parlementaire (et donc par l'actuel député UMP de notre circonscription).

lundi 19 février 2007

Impressions du soir...

Depuis l'entrée en campagne de Nicolas Sarkozy, on ne cessait de nous seriner que Ségolène Royal n'avait pas de projet, ou un programme coûtant beaucoup trop cher pour être réaliste (cette deuxième critique étant incohérente avec la première, mais ça n'avait l'air de gêner personne), ou bien, pire encore, qu'elle n'avait pas les qualités requises pour exercer la magistrature suprême... Je suis en train de regarder l'émission télévisée "j'ai une question à vous poser" et je ne vois vraiment pas comment ceux qui tenaient ce discours depuis plus d'un mois vont pouvoir continuer demain matin. Je ne suis peut être cependant pas au bout de mes surprises. Nous verrons la presse demain. Si les commentateurs n'osent pas poursuivre dans cette voie, sans doute trouveront-ils autre chose... Tant mieux, cela nous oblige chaque jour à plus de précision, plus de vérité. "C'est à nous de fatiguer le doute du peuple, par la perséverance de notre dévouement" écrivait déjà Jean Jaurès il y a une centaine d'années.

Deux poids, deux mesures. Nicolas Sarkozy n'a pas été sommé, lui, de présenter un programme précis. Si l'on y regarde de plus près d'ailleurs, quand l'a-t-il fait ? Certainement pas lors de la grand-messe de la porte de Versailles du 14 janvier dernier. Pour avoir une idée précise de la globalité de son projet, il est nécessaire de synthétiser ses différents discours, parfois contradictoires. Sans en connaître le détail, tout le monde a bien voulu gober le chiffre du coût de ce pseudo-programme, établi par lui même : environ 30 milliards d'euros. Simple petite remarque à tous les crédules : la seule baisse de 4 points des prélèvements obligatoires, promise à cor et à cri par le candidat de l'UMP, représente une perte de ressources de 72 milliards d'euros pour les finances publiques. Ce chiffre est très facile à calculer et à vérifier.

Un petit dernier pour la route... Depuis trois semaines, mes amis de Romainville me disaient que je ne devais pas croiser beaucoup Eric Raoult dans notre circonscription : il avait pris ses quartiers dans cette ville pour soutenir le candidat UMP à l'élection municipale partielle. Je leur avais répondu que ce motif d'absence là ne changeait pas grand chose pour nos six villes et ne changerait pas grand chose non plus au résultat de l'élection. Pronostic confirmé : son poulain n'a pas fait 12% au premier tour et n'a pas réussi à atteindre 14% au deuxième tour !

samedi 17 février 2007

Respecter ses engagements sans augmenter les impôts

Nombre de citoyens estiment malheureusement que les responsables politiques ne sont bons qu'à faire des promesses qui coûtent cher et qu'ils ne tiendront pas forcément ensuite. Ils en déduisent que droite et gauche sont à mettre "dans le même sac" et que l'on peut donc voter indifféremment pour les uns ou pour les autres, voire aux extrêmes ou ne pas voter du tout...

Nicolas Sarkozy use de cette perception pour tenter de s'attirer les suffrages des classes moyennes et populaires, ou, à tout le moins, décourager le vote de celles et ceux qui auraient un intérêt naturel à tourner leurs regards vers les socialistes.

A mon modeste niveau, depuis que je me suis engagé en politique, j'ai pour ambition de convaincre mes concitoyens qu'il existe des élus dévoués, honnêtes et compétents, qui peuvent présenter un programme ambitieux, le respecter et le mettre en oeuvre pendant la durée de leur mandat, sans pour autant augmenter les impôts. Les orientations budgétaires de la ville de Livry-Gargan, exposées lors du Conseil municipal de jeudi dernier par le maire Alain Calmat sur ma proposition, me semblent donner une traduction concrète de cette ambition (le texte intégral du rapport d'orientations budgétaires de la ville de Livry-Gargan peut être téléchargé sur mon site www.pascalpopelin2007.com, rubrique "portrait", page "adjoint au maire de Livry-Gargan).

Ce que j'ai fait depuis maintenant douze ans au service de la ville de Livry-Gargan, je saurai le faire à l'Assemblée nationale au service de notre circonscription, si vous m'accordez votre confiance lors des élections législatives des 10 et 17 juin prochains.

mercredi 14 février 2007

Eric Raoult dans le texte

Il est parfois des moments où on ne peut résister à la tentation de promouvoir les déclarations de la concurrence, tant elles sont savoureuses et édifiantes... Dans une interview accordée au "bondy blog", l'actuel député UMP de notre circonscription livre le fond de sa pensée sur un certain nombre de sujets qui ont marqué l'actualité de nos villes au cours des derniers mois. Florilège.

En réponse à une question sur l'action dans les quartiers du gouvernement qu'il soutient : "concernant la sécurité, les deux mots rapides et peut-être malheureux de racaille et kärcher et la mort de Zyed et Bouna ont provoqué une crispation malgré l'amélioration". Mon commentaire : pour Eric Raoult, la situation dans nos quartiers se serait donc améliorée. C'est un avis que je ne partage pas. Ce qui s'est passé en octobre et novembre 2005 ne serait qu'une crispation. Je crains que ce ne soit plus grave. L'emploi des mots "kärcher" et "racaille" par Nicolas Sarkozy, le candidat qu'il soutient pour l'élection présidentielle, serait "peut-être" malheureux. Le peut-être est de trop, c'est le moins que l'on puisse dire !

En réponse à une question sur Le Raincy dont il a déclaré qu'il s'agirait d'une "enclave en territoires occupés" : "Je n'ai pas dit cela en interview, j'ai dit cela devant les jeunes de l'Union des étudiants juifs de France et j'ai été applaudi". Mon commentaire : ce qui compte, c'est ce que l'on dit, pas le public devant lequel on le dit ! Pour ma part, je tiens le même discours à la synagogue, à la mosquée, au temple, à l'église, dans la rue, dans ma salle de bains, devant les journalistes, en réunion publique, le matin, le soir...

"C'est vrai, ce propos peut, hors contexte, passer pour une connerie. Chacun son kärcher et sa racaille. C'est comme Chirac avec l'Iran. Ce n'est pas toujours facile de bosser avec les journalistes". Mon commentaire : parole d'un expert qui goûte pourtant la fréquentation des journalistes à l'excès, au détriment du reste...

En réponse à une question sur la construction de logements sociaux au Raincy : "Je ne trouve pas la place pour construire". Mon commentaire : le maire du Raincy est moins doué que les promoteurs immobiliers qui arrivent, eux, à trouver des terrains pour construire de nombreuses résidences de standing dans sa commune. En vérité, je préférerais qu'il continue de dire, comme il le faisait avant, qu'il ne veut pas de ce type de logements dans sa ville parce que cela pourrait déplaire à ses électeurs. Ce serait plus franc.

"Le plan d'occupation des sols ne me le permet pas". Mon commentaire : mais au fait, ne serait-ce pas le Conseil municipal, sur proposition du maire, qui adopte le plan d'occupation des sols (désormais plan local d'urbanisme) au Raincy comme partout ailleurs ?

Voilà, c'est tout pour ce soir. D'autres perles vous attendent si vous avec le courage de consulter l'intégralité de cette interview sur http://yahoo.bondyblog.fr.

Bonne fête à tous les amoureux !

mardi 13 février 2007

Proposer, mais continuer d'écouter

Dimanche, à Villepinte, Ségolène Royal a présenté son pacte présidentiel : 100 propositions pour la France. Hier, avec quelques élus de Seine-Saint-Denis, je l'ai accompagnée dans un lycée hôtelier de Dugny, pour une rencontre avec des proviseurs de lycées, des principaux de collèges, des professeurs de l'enseignement secondaire, des personnels administratifs et techniques des collèges et des lycées, représentant la diversité des établissements de notre département. Parmi ceux qui ont participé à cette rencontre, plusieurs sont en poste à Livry-Gargan, Clichy-sous-Bois et Montfermeil.

Durant deux heures, nous avons pu écouter les préoccupations des ces femmes et ces hommes qui sont souvent le premier lien entre la République et sa jeunesse. Des problèmes généraux aux questions plus techniques, beaucoup a été dit : le besoin de reconnaissance sociale exprimé par le corps enseignant, la question des salaires, les évolutions souhaitables de la carte scolaire (sujet d'échanges approfondis), le problème des élèves très difficiles ayant de besoin de structures spécifiques, celui de la réussite scolaire ou encore la suppression récente par le gouvernement des heures d'association sportive pour les professeurs d'éducation physique...

Durant toute la campagne, nous multiplierons l'alternance de ces phases de propositions et d'écoute. C'est ainsi que nous serons les mieux à même de répondre avec pertinence aux défis que les élections présidentielle et législatives doivent permettre à la France de relever.

dimanche 11 février 2007

Le pacte présidentiel

Jusqu'à hier, il était de bon ton à droite, dans la presse et dans les dîners en ville, de gloser sur la supposée absence de programme des socialistes et de Ségolène Royal. Le refrain était tellement lancinant qu'il ne se passait pas une journée sans que je n'entende personnellement, sur un marché, lors d'une réunion ou dans ma permanence, quelqu'un me dire à peu près ceci : "Bien sûr nous voulons nous débarasser de la droite, bien sûr nous ne voulons pas de Nicolas Sarkozy, mais ce n'est pas suffisant pour que notre vote vous soit acquis... Que nous propose la gauche ?".

Aujourd'hui à Villepinte, devant près de 20 000 personnes, Ségolène Royal a présenté son pacte présidentiel : 100 propositions, inspirées du projet adopté par le Parti socialiste en juin dernier, enrichies, étoffées et hiérarchisées à l'issue des forums participatifs qui ont mobilisé près de deux millions de citoyens dans tout le pays depuis le mois de décembre. La droite a immédiatement changé de registre dans le commentaire : elle nous reproche maintenant le côté "catalogue" de nos propositions. Il faudrait savoir !

Pour ce qui nous concerne, les choses sont simples : d'ici au premier tour de l'élection présidentielle, notre candidate va détailler chacune de ces 100 propositions concrètes. Quant à moi, dès la fin de la semaine prochaine, je serai de nouveau sur les marchés de notre circonscription pour distribuer un tract résumant les grands axes de ce pacte présidentiel, afin de mener le nécessaire travail de conviction comme c'est le devoir de tout candidat à une élection.

Dans l'attente, je vous invite à découvrir le texte de mon intervention en ouverture de ce grand rassemblement de Villepinte sur mon site http://www.pascalpopelin2007.com (rubrique "lu, vu, entendu" page "discours et interventions").

vendredi 9 février 2007

La justice suit son cours et c'est bien

L'information judiciaire sur le décès des deux jeunes habitants de Clichy-sous-Bois électrocutés dans le transformateur EDF de cette commune le 27 octobre 2005 est désormais close. Deux policiers sont mis en examen. Trois demeurent témoins assistés. Je ne souhaite pas porter d'appréciation sur ces décisions de justice, qui ne présument en rien de la suite de la procédure.

Je tiens simplement à rendre hommage aux policiers qui ont mené cette enquête difficile et aux magistrats qui ont conduit l'instruction. Dans un contexte politique particulièrement sensible, ils ont rempli leur mission. Le temps nécessaire à une instruction sérieuse semble toujours long aux familles des victimes, comme aux personnes mises en cause. Il est cependant indispensable pour garantir une justice qui dépasse les passions, qui n'a pour unique objet que la recherche de la vérité.

Comme l'a dit mon ami Jean-Pierre Mignard, avocat des familles des victimes, celles-ci "ressentent l'immense soulagement d'avoir été prises en considération par la justice". C'est bien. Les aspects judiciaires de cette affaire ne doivent cependant pas faire oublier les responsabilités politiques.

En supprimant la police de proximité pour des raisons idéologiques, Nicolas Sarkozy porte -à mes yeux- une part de responsabilité dans ce drame : en effet, si les policiers avaient connu ces jeunes et si ces jeunes avaient connu les policiers, rien ne se serait probablement passé. Les forces de l'ordre auraient su qu'elles n'étaient pas en présence de voyous et les jeunes n'auraient pas pris leurs jambes à leur cou de peur d'être arrêtés... En réduisant le nombre de policiers durant plusieurs années de manière significative dans les commissariats de Seine-Saint-Denis, en ne menant pas une politique volontariste d'affectation de fonctionnaires aguéris et bien encadrés dans notre département, le ministre de l'Intérieur a fait courrir des risques à la sécurité publique. En imposant une culture du résultat à des policiers en sous-effectif, alors que le maintien de l'ordre nécessite certes la fermeté, mais aussi de la sérénité, le président de l'UMP a créé des conditions propices à d'inévitables dérapages. En faisant des déclarations inexactes, contradictoires et provocatrices dans les jours qui ont suivi ce drame, l'actuel candidat de droite à la présidence de la République a enfin contribué aux troubles de l'ordre public qui ont été déplorés durant plus de quinze jours dans l'ensemble du pays.

Voilà quelques raisons, parmi beaucoup d'autres, qui rendent dangereuse la prespective de confier à Nicolas Sarkozy la plus haute charge de l'Etat.

mercredi 7 février 2007

Villepinte au lieu de Montreuil

Face au succès du meeting de Paris, j'ai proposé que le rassemblement de dimanche 11 février 2007, au cours duquel Ségolène Royal entend présenter les grandes lignes de son projet présidentiel, se tienne dans une salle plus grande que celle initialement prévue à Montreuil.

Le choix du parc des expositions de Paris-Nord Villepinte permettra un accueil dans de meilleures conditions du public et des journalistes. J'ouvrirai la journée vers 10 heures. François Hollande interviendra vers midi et le grand meeting avec Ségolène Royal commencera vers 14 heures.

Tous les adhérents du Parti socialiste, mais aussi les sympathisants et les citoyens qui souhaitent se faire une idée par eux-mêmes de ce que nous sommes, de valeurs que nous portons et de notre projet pour la France, seront les bienvenus dimanche prochain à Villepinte.

mardi 6 février 2007

C'est parti !

A l'heure où j'écris ces lignes, je ne connais pas la tonalité de la presse de demain matin. Mais je puis affirmer que le meeting de Ségolène Royal de ce soir à Paris marquera sans doute un tournant dans cette campagne.

J'ai rarement vu une initiative de cette nature, organisée en aussi peu de temps, rencontrer un tel succès populaire. La salle était organisée avec 4 700 places assises. La foule des participants massés dans les travées et les dégagements était tellement compacte à l'intérieur de la halle Carpentier qu'il était totalement impossible de s'y déplacer. Au bas mot, il y avait au moins 6 000 personnes à l'intérieur et -malheureusement- pour des raisons évidentes de place, 1 500 autres ont dû rester dehors.

Je retiens de cette soirée une assistance mobilisée, autant animée par la volonté de victoire que par le rejet de la forme de société incarnée par Nicolas Sarkozy ou Jean-Marie Le Pen. Bertrand Delanoë, comme à son habitude, a su captiver l'auditoire. Philippe Torreton, dans un rôle inhabituel pour lui, a témoigné avec force de son engagement citoyen. Ségolène Royal s'est montrée offensive vis-à-vis de ses principaux adversaires. Elle a su trouver les mots pour parler de la France et esquisser son projet.

Sa route se poursuivra dimanche prochain à Montreuil. J'aurai alors l'honneur d'intervenir en ouverture de la journée en tant que Premier secrétaire de la fédération socialiste de la Seine-Saint-Denis. Puis Ségolène Royal va parcourir la France, pour dessiner progressivement les contours de son projet de société et dévoiler les différents aspects de son programme présidentiel. Responsable de l'organisation des meetings au sein son équipe nationale de campagne, je l'accompagnerai dans nombre de ses déplacements.

Le chemin est encore long jusqu'au 22 avril. N'en déplaise à nos adversaires, il est balisé par la détermination des socialistes, la mobilisation des femmes et des hommes de gauche et les attentes exigentes de nos concitoyens. Je suis certain que nous saurons convaincre une majorité d'entre-eux de la pertinence de notre démarche et de nos choix.

samedi 3 février 2007

Rien n'est joué

Nombreux sont ceux qui connaissent ma proximité d'idées avec Laurent Fabius. J'ai souhaité vous faire partager l'analyse de la situation politique qu'il a livrée cette semaine sur son blog et à laquelle je souscris complètement :

"A un peu moins de trois mois du scrutin présidentiel, rien n'est joué. Si les récentes études d'opinion semblent moins favorables à notre candidate, tout peut encore se retourner, dès lors que les thématiques choisies sont claires et pertinentes et que le débat de fond est engagé. Ne dilapidons pas notre énergie sur les terrains fangeux où on voudrait nous attirer, concentrons-nous sur nos propositions, défendons tous ensemble nos couleurs, parlons à nos électeurs et parlons à la France.

La première priorité pour moi est la question sociale. Les français veulent d'abord des réponses progressistes et précises sur les salaires, l'emploi, les retraites, le logement, les services publics. Le candidat UMP, qui est aussi celui du MEDEF, ne les apporte manifestement pas. A nous de le faire, par un projet réel et novateur de transformation sociale et de développement durable, qui contribue aussi à relancer et à réorienter l'Europe.

La question éducative est également décisive. Il se murmure que le candidat UDF progresserait dans les milieux enseignants. Ce serait un comble pour qui a en mémoire ses attaques contre l'école publique lorsqu'il siégeait dans des gouvernements conservateurs. Là aussi, développons nos positions pour une société de la connaissance, une société laïque qui fasse toute sa place à l'éducation et lui donne les moyens de réussir.

Bref, assumons notre opposition frontale au gouvernement, prenons les attentes de changement à bras le corps, apportons les réponses nécessaires sur le fond, faisons-le d'une façon solidaire et constructive et l'horizon s'éclairciera."

vendredi 2 février 2007

Bourde ? Vous avez dit bourde ?

Depuis qu'il est entré en campagne, la technique de Nicolas Sarkozy, appuyé par un tir nourri de porte-paroles plus zélés les uns que les autres et relayé avec complaisance par les média propriété de ses amis personnels, consiste à introduire le doute sur les capacités de la candidate socialiste à remplir les fonctions de présidente de la République.

Chacun des mots prononcés par Ségolène Royal est disséqué pour y trouver la faille, l'erreur -réelle ou supposée- qui doit apporter de l'eau au moulin de la démonstration. C'est qu'on est viril à l'UMP ! Accepter des femmes comme candidates pour les élections législatives est déjà impossible dans ce parti, alors à l'Elysée, vous n'y pensez pas. Forcément incompétente la dame !

Et puis, pendant qu'on place le débat sur le terrain des petites phrases, on évite de parler des sujets qui fâchent : le bilan de la majorité sortante depuis cinq ans, ses projets pour les cinq prochaines années. La chasse à l'expression politiquement incorrecte, c'est que du bonheur pour noyer le poisson...

Mais patatras ! Alors que la méthode semblait porter ses fruits, voilà qu'on se retrouve tout d'un coup devant une vraie grosse bourde, lamentablissime à souhait. Le seul hic, c'est qu'elle n'émane pas du camp que Nicolas Sarkozy s'efforce de discréditer, mais du président de la République en exercice lui-même. Ce petit nouveau, qui manque d'expérience en matière d'exercice de responsabilités majeures, s'est laissé aller à déclarer devant des journalistes étrangers que si l'Iran détenait une ou deux bombes atomiques, ce ne serait "pas tellement dangereux"... Avant de rétropédaler de façon pitoyable comme un débutant.

S'il y avait un championnat de France des bourdes diplomatiques, Jacques Chirac y occuperait assurément la première place. Nicolas Sarkozy, qui déplora dans le bureau du président des Etats-Unis l'arrogance de la France (ce qui en dit long sur sa vision de ce que devrait être notre politique étrangère) prétendrait sans doute la deuxième place. Et Philippe Douste-Blazy, qui accorda à l'Iran un brevet de "stabilisateur régional" au moyen-orient pourait revendiquer la médaille de Bronze.

Ce palmarès devrait inciter les détrateurs de Ségolène Royal à plus de réserve sur le terrain de la "présidentialité". L'arroseur arrosé est un film qui marche toujours autant, depuis les premiers pas du cinéma !

jeudi 1 février 2007

Mauvais bilan, mauvaises actions, très mauvaise impression

Les journaux s'en font l'écho ce matin : la surveillance policière est mal vécue par les riverains, aux abords du nouveau siège de campagne du candidat de l'UMP Nicolas Sarkozy. Le propriétaire du café situé juste en face du QG va même jusqu'à déclarer : "dans le quartier, il y a pas mal de sans-papiers. Tout le monde a pris peur..."

Cette remarque met à nouveau en lumière le crédit qu'on peut accorder à l'actuel ministre de l'Intérieur, à son action passée, actuelle et future.

Quelques mots tout d'abord du bilan : alors qu'il n'a cessé de tenir un discours de fermeté, alors qu'il avait annoncé que la "tolérance zéro" serait l'alpha et l'oméga de sa politique dans la domaine de la sécurité, comme pour la lutte contre l'immigration clandestine, il y aurait donc encore beaucoup de sans-papiers dans Paris sous le ministère Sarkozy ! Cette réalité, que nous connaissons tous, illustre le décallage entre le discours de la droite et la réalité des choses. Le ministre de l'Intérieur a durci les conditions de régularisation des sans-papiers, flattant ainsi une partie de l'électorat de la droite extrême. Mais il n'a pas mis les moyens et souvent n'a pas légalement ou pratiquement la possibilité d'expulser celles et ceux qu'il n'a pas voulu régulariser. La droite a donc créé de facto une catégorie particulière d'étrangers : ceux qu'elle refuse de régulariser, mais qui demeurent tacitement sur le territoire national. Pour ceux-là, pas de droit au travail, pas de droit au logement, pas de droit à la santé : ils sont condamnés à être les victimes d'exploiteurs (travail dissimulé, marchands de sommeil), ou à commettre des actes délictueux pour se procurer des ressources. Belle efficacité, au nom de principes qui se prétendent rigoureux ! Pour ma part, je considère qu'il ne peut exiter que deux catégories de personnes en situation irrégulière sur le territoire national : celles que l'on expulse et celles que l'on régularise. La Nation doit disposer de motifs sérieux pour expulser et les pouvoirs publics ne doivent dans ce cas faire preuve d'aucun laxisme. Pour tous les autres -ceux que l'on n'a pas décidé d'expulser, que l'on ne peut pas juridiquement ou pratiquement expulser- il faut les régulariser pour leur permettre de vivre comme tout le monde dans notre pays. C'est leur intérêt, c'est le nôtre, c'est celui de la société, c'est celui de l'Humanité. Finissons-en, en tout cas, au plus vite avec les non régularisés, mais non expulsés. Je m'engage à oeuvrer en ce sens si je suis élu.

Quelques mots maintenant sur le présent et les perspectives d'avenir : depuis quelques jours, nous avons appris que le ministre de l'Intérieur avait -pour servir ce qu'il croit être ses intérêts de candidat- demandé une note des "Renseignements généraux" sur un des collaborateurs de Ségolène Royal, fait enquêter ce même service de police sur le patrimoine de François Hollande et de sa compagne, bénéficié de moyens démesurés pour que le scooter volé à son fils soit retrouvé dans des délais record, fait ficher les voisins de son quartier général de campagne... A son mauvais bilan depuis cinq ans s'ajoutent donc ses mauvaises actions d'aujourd'hui. Tout cela me donne une très mauvaise impression pour l'avenir de notre pays, si les électrices et les électeurs venaient à lui en confier la charge en mai prochain.