jeudi 26 janvier 2012

Sécurité : et si nous passions des mots et des manipulations à des actes !





C’était le premier argument électoral de Nicolas Sarkozy, en 2007 comme en 2002 : avec lui aux manettes, on allait voir ce que l’on allait voir ! Après dix années de règne sans partage sur cette importante question, on a vu.

Mardi 17 janvier dernier, le ministre de l’Intérieur Claude Guéant s’est bien sûr livré à un numéro d’illusionniste devenu habituel, en dévoilant les chiffres de la délinquance pour 2011. Le verdict officiel est ainsi tombé. En 2011, les chiffres de la délinquance auraient connu une baisse générale de 0,34 %. Une performance en quelque sorte.

Ma première remarque sera pour rappeler que le mécanisme d’élaboration de ces statistiques est des plus contestables. Tous les policiers savent en effet les directives et consignes qui leur sont régulièrement données depuis dix ans sur le rythme d’enregistrement des plaintes, qui servent de base à la production de ces chiffres. Le mode de présentation de ces données est tout aussi discutable. En affichant un chiffre global, en faisant l’amalgame de tous les types de crimes et de délits, certaines données sont passées sous silence.

Voilà qui permet de dissimuler, grâce par exemple à la diminution des vols d’autoradio (plus difficiles à commettre et moins intéressants à revendre, en raison des évolutions technologiques), la hausse significative, une fois de plus en 2011, des violences aux personnes et une augmentation record des cambriolages dans les habitations principales !

Au-delà du rideau de fumée des chiffres, chacun peut mesurer à Livry-Gargan la réalité : une baisse de 30 % des effectifs du commissariat au cours des dix dernières années (au plan national les effectifs de police et de gendarmerie ont été réduits de 10 000 depuis cinq ans), la suppression du poste de commissaire, la suppression de la police de proximité et la fermeture de son antenne mise à disposition par la municipalité dans l’ancienne gendarmerie (aujourd’hui occupée par la police municipale), l’inaction sur le projet de construction d’un véritable commissariat à Livry-Gargan (pourtant décidé par le gouvernement Jospin en 2001 sur le site de l’ancien centre des impôts donné à l’Etat par la commune).

Il est temps d’en terminer avec ces pratiques manipulatrices, qui ne trompent désormais plus personne. Notre pays et nos communes ont besoin d’une véritable politique de sécurité, non pour prétendre régler tous les problèmes, mais pour faire évoluer la situation dans le bon sens, plutôt que de la voir se dégrader régulièrement. C’est le sens de l’engagement de François Hollande de recréer chaque année, durant le prochain quinquennat, 1 000 postes supplémentaires pour la justice, la police et la gendarmerie. C’est le sens de la proposition de création de zones de sécurité prioritaires où devront être concentrés davantage de moyens permanents (plutôt que des compagnies de CRS itinérantes). C’est le sens de la volonté de doubler le nombre de centres éducatifs fermés pour les mineurs condamnés par la justice pour en porter le total à 80, d’ici à 2017.

mercredi 18 janvier 2012

Calme garder et raison conserver !


Une campagne électorale est toujours une confrontation d'idées et de personnes, avec tous les débordements que cela peut engendrer. Ainsi va la nature humaine et de débat, qui gagne parfois à être franc et vif. Il est toutefois des limites qui me semblent ne pas devoir être dépassées.

Celles qui, par exemple, se fondent sur une stratégie d'abaissement du débat politique, avec une polémique et plusieurs dérapages organisés par jour. Celles qui - par l’image pitoyable qu’elles renvoient de la vie publique - font le jeu du Front national.

Force est de constater, pour le déplorer, que ces limites ont très largement été dépassées, ces derniers jours, par les plus fidèles lieutenants de l’actuel président de la République. Ne pouvant faire campagne ni sur son bilan, ni sur son projet, le candidat sortant, qui ne l'est pas encore tout en l'étant déjà, semble avoir choisi pour méthode le dénigrement caricatural.

Passons sur les attaques aussi outrancières que grotesques de Madame Morano, qui n'est pas un personnage essentiel de notre République. En revanche, lorsque les débordements proviennent de fidèles qui occupent de hautes responsabilités au sein de l’Etat, ce qui normalement devrait les conduire à une certaine forme de réserve, je trouve cela tout aussi choquant que dangereux pour la démocratie.

Ainsi en est-il des propos tenus par le président de l’Assemblée nationale Bernard Accoyer, qui a osé affirmer que le pays risquerait des ravages comparables à ceux causés par une guerre, en cas de victoire de François Hollande à l’élection présidentielle ! Sait-il vraiment ce que sont les causes d'une guerre pour un pays et sa population ?

Le ministre de la Défense Gérard Longuet n'a rien à lui envier en matière de mauvais goût, lorsqu'il compare François Hollande au capitaine du Costa Concordia. Les familles des victimes de ce drame apprécieront.

Quant au ministre de l'Education nationale, il a commencé par affubler le candidat de la gauche du sobriquet de Babar, ce qui atteste au moins qu'il fréquente les cours de récréation. Il a poursuivi son oeuvre hier, en imputant à la 5e semaine de congés payés instaurée par François Mitterrand en 1981, la responsabilité du niveau du déficit budgétaire du pays, doublé par Nicolas Sarkozy depuis 2007 ! Ce qui donne à penser qu'il a été moins assidu dans les cours... d'histoire et d'économie.

Et tout ceci sous le regard amusé, pour ne pas dire goguenard, du secrétaire général Jean-François Copé, qui ose se féliciter qu'aujourd'hui, avec l'UMP, ce soit "massacre à la tronçonneuse" tous les jours.

On a envie de crier "halte au feu" à ces adeptes des métaphores guerrières. Les graves difficultés que traversent notre pays et les Français, devraient imposer à l’ensemble des responsables politiques une posture plus humble.

Je forme donc le voeu que la campagne prenne très vite une tournure plus digne, pour devenir le grand moment de la confrontation démocratique dont notre pays a besoin. Faute de quoi, un nouveau 21 avril (cette fois-ci le 22) pourrait bien être la réponse des électrices et des électeurs, à cette campagne de caniveau. Et qu'il s'agisse d'un 21 avril à l'envers ou dans le même sens qu'en 2002, cette perspective ne saurait réjouir le démocrate que je suis.

mardi 10 janvier 2012

Il faut réduire les écarts entre très hauts et bas salaires




Selon une enquête conduite par l’agence de communication Euro RSCG C&O, dont les résultats sont issus de l’analyse des données financières des sociétés du CAC 40, entre 2006 et 2011, les écarts de rémunération n’ont cessé de se creuser entre les patrons des grandes entreprises et leurs salariés. La rémunération des premiers à connu durant cette période une hausse de plus de 30 %, tandis que l’insécurité de l’emploi continue de frapper de plein fouet les seconds. Jamais le fossé n’aura été aussi important entre d’un côté, les ceintures dont on exige qu’elles se serrent et de l’autre, les richesses qui s’étalent de manière insolente.

C’est pour lutter contre ce type de déséquilibres et d’injustices que j’ai décidé, il y a plus de 25 ans, de m’engager pour défendre les valeurs de progrès social portées par la gauche et par le Parti socialiste. Cet engagement demeure, à mes yeux, plus que jamais d’actualité, à quelques mois de l’élection présidentielle au cours de laquelle les Français seront amenés à se prononcer sur l’avenir de notre pays pour les cinq années qui se présentent devant nous.

Voilà pourquoi je suis aux côtés du seul candidat qui aura à cœur de concilier le nécessaire renforcement du tissu économique, sans lequel aucune richesse ne peut être produite, avec une réduction des écarts de revenus entre les plus riches dirigeants et l’ensemble des salariés.

La grande réforme fiscale que présentera prochainement François Hollande sera un des outils pour tendre vers ces objectifs, tout en redressant les finances publiques de la France, que la droite nous laisse dans un bien triste état, après dix années d’exercice du pouvoir national.