vendredi 2 mars 2007

Deux visions du dossier "Airbus"

Le tour de France électoral se pousuit. Après Rennes le 20 février et Rouen le 24 février, j'étais hier à Bordeaux, Mont-de-Marsan et Pau avec Ségolène Royal, pour mener campagne. Partout, je ressens la même attente, la même aspiration au changement, la même mobilisation de celles et ceux qui souffrent depuis cinq ans de la politique de la droite. Les traditions festives du Sud-Ouest y ont ajouté une chaleur particulière.

Pour m'y rendre et pour revenir ce matin, j'ai emprunté un Airbus. On en parle beaucoup ces jours derniers. Voici mon opinion sur la situation et les responsabilités, sur l'attitude du gouvernement et de l'UMP et sur ce qu'il conviendrait de faire.

Je note que la direction d'Airbus et en premier lieu son ancien PDG Noël Forgeard, ont plongé dans la crise en raison d'une gestion désastreuse ce fleuron de l'aéronautique mondiale, cette entreprise qui fait la fierté de l'Europe et de la France. Je regrette que l'actuel gouvernement Chirac - Villepin - Sarkozy ait laissé cette situation s'installer, alors qu'il aurait dû faire preuve d'une vigilance sans faille à deux titres : en tant qu'autorité ayant imposé Noël Forgeard à la tête d'Airbus (on se souvient du forcing de Jacques Chirac auprès de nos partenaires allemands) et en tant qu'actionnaire détenant 15% du capital d'EADS, la maison mère d'Airbus. Au passage, j'observe également que face à la crise, les actionnaires privés se désengagent, au premier rang desquels Daimler Chrysler et Arnaud Lagardère (au passage ami personnel de Nicolas Sarkozy).

Dans ce contexte préoccupant, le gouvernement reste immobile. Voilà de toutes façons des mois qu'il fait du sur place. Quant au vibrionnant Nicolas Sarkozy, l'homme qui a choisi pour slogan "ensemble, tout est possible", il n'a pas l'intention d'en faire plus et l'a confirmé en se réfugiant derrière les préceptes libéraux qu'il affectionne : "je ne considère pas que les Etats soient les actionnaires industriels les plus avisés", a-t-il déclaré.

Pour ma part, je considère, comme Ségolène Royal l'a rappelé hier soir à Mont-de-Marsan, que l'Etat doit sécuriser le capital de l'entreprise, en rachetant par exemple les actions mises sur le marché par le groupe Lagardère. Il doit investir de l'argent frais dans l'entreprise pour lui donner les moyens d'engager de nouveaux programmes (notamment l'A350). Il doit enfin oeuvrer avec nos partenaires européens pour que la parité euro-dollar ne demeure pas à notre désavantage, la situation actuelle générant un surcoût de production de 30% par rapport à Boeing. C'est à ce prix que nous conserverons non seulement les emplois, mais aussi le potentiel que représente un groupe tel qu'Airbus dans notre économie nationale.

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