"Travailler plus pour gagner plus". On nous dit qu'une des raisons de la nette victoire de Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle tiendrait au succès de ce slogan choc. Il vient en tout cas d'être passé à la moulinette par trois experts du Conseil d'analyse économique, organisme rattaché au Premier ministre.
Leur conclusion est sans ambiguïté : cette mesure "ne constitue pas un moyen efficace de valoriser le travail... Une fiscalité spécifique sur les heures supplémentaires, quelle que soit sa forme, aurait au mieux un effet incertain sur l'emploi et le revenu global, avec un risque de coût exorbitant pour les finances publiques, qui se double d'une complexité accrue du système fiscal". En clair, ça va coûter cher, pour un résultat aléatoire et minime dans le meilleur des cas.
Le rapport précise qu'une telle mesure risque surtout de freiner les embauches. Pis, les employeurs peu scrupuleux (il en existe) pourraient être tentés "d'abaisser le taux de salaire des heures normales et de déclarer fictivement un grand nombre d'heures supplémentaires".
Enfin, les experts soulignent le caractère inéquitable de la mesure : les salariés qui ne bénéficieront pas d'heures supplémentaires en supporteront en effet le coût, en tant que contruibuables.
Moralité : les slogans les plus simples ne font pas les réformes les plus justes.
Un patron a dix employés qu’il paie 10 euros brut de l’heure pour 35 heures.
RépondreSupprimer-Question 1: sachant que le taux de charge patronal est de 50% du brut combien lui coûtent ses employés chaque semaine ?
Les heures supplémentaires sont désormais exemptées de charges sociales. Sachant que les heures supplémentaires sont payées 10% de plus (contre 25% avant que la droite ne revienne au pouvoir) :
- Question 2 : Le patron licencie un employé et fait faire des heures supplémentaires aux 9 autres. Combien coûte cette même semaine de travail au patron?
- Question 3 : Combien d’emplois créés ? Zéro
- Question 4 : Combien de chômeurs en plus ? Un
- Question 5 : et l’équilibre de la Sécurité social et Assédic ? Le déficit est accru de 140 euros par semaine en recette + un chômeur à payer en plus.
-Question d’approfondissement : Imaginez le résultat dans la grande distribution ou dans toute autre industrie de main d’oeuvre (pensez à multiplier par 52 semaines par an).