lundi 19 mars 2012

Horreur, tristesse, indignation...

De retour de Toulouse, où je me trouvais ce lundi pour préparer un déplacement de François Hollande dans le Tarn, voici le texte du message que je ferai parvenir demain matin aux responsables la communauté juive de nos villes :

"Quatre personnes, dont un père de famille et trois enfants ont subitement perdu la vie lundi matin, à la suite d’un acte qu’aucun mot ne permet de qualifier, perpétré aux abords et à l’intérieur du lycée-collège juif Ozar Hatora de Toulouse. Ce drame intervient seulement quelques jours après les fusillades qui ont couté la vie à trois de nos soldats, dans la même région.

Si le lien entre ces affaires semble être établi, le caractère antisémite de ces nouveaux crimes ne doit pas pour autant être occulté, ni passé sous silence. Avec les familles des victimes, les habitants de la ville de Toulouse et l’ensemble de la communauté juive de France, c’est ainsi la République et le Peuple français tout entier qui sont en deuil et qui pleurent leurs enfants.

Ces événements tragiques rappellent à chacune et chacun d’entre-nous que le combat contre l’infâme doit sans cesse demeurer dans nos esprits. Ils doivent nous instruire sur les risques que font encourir à notre Nation tous ceux qui ouvertement ou plus insidieusement, stigmatisent telle ou telle communauté, tel ou tel rite, à des fins bassement électoralistes ou populistes, quand il ne s’agit pas de haine. Tel est l’état d’esprit qui m’anime et que je m’efforce de transmettre chaque jour et plus que jamais aujourd’hui, dans l’exercice de mes mandats d’élu local et départemental de la République, mais aussi tout simplement en tant que citoyen.

Je tiens à exprimer à la communauté juive de France et plus singulièrement à celle de Seine-Saint-Denis et de nos villes, l’indignation et l’émoi que je ressens, en ce moment douloureux pour la France."

5 commentaires:

  1. Monsieur Popelin,

    Je pense que comme d'habitude, vous aurez le cran de publier mon commentaire.
    En effet, malgré les qualités que j'ai pu vous reconnaître, cette fois je dois avouer que j'ai honte pour vous. Vous n'aurez pas attendu davantage que le lendemain pour vous servir de ce drame à des fins « bassement électoralistes », comme vous dites, et je suis vraiment atterré par ce que je lis, surtout venant d'un « élu » de la République.
    Vous osez faire, pas très courageusement, il faut bien le dire, un lien entre la folie de ce meurtrier avec les débats (et oui, ne vous en déplaisent, ils finissent parfois par sortir, les débats), légitimes, sur les pratiques religieuses, amenés sur la place publique par la télévision publique (en 1er lieu, faut-il le rappeler ?), la droite, et la droite de la droite. Tout le monde l'aura bien compris, vous visez surtout la droite, le gouvernement, et pour vous, en période électorale, tout est bon. Vous n'avez d'ailleurs pas perdu de temps pour vous exprimer auprès de la « communauté juive » de Seine-Saint-Denis. Pour résumer, vous avez tout simplement décidé de donner un ton très politique à votre commentaire de ce drame. Personnellement, j'ai plutôt une pensée pour les victimes elles-mêmes, et surtout pour leurs familles, détruites en quelques secondes par la folie d'un homme. Et je pense que cela dépasse le cadre que vous avez choisi pour votre article. Mais j'imagine que vous n'irez pas écrire de mot pour ces familles... ni même y consacrer un article (vous les citez tout de même une fois, c'est mieux que rien). Mon commentaire servira également à rappeler que des hommes sont morts de la même manière il y a quelques jours, gratuitement, sans provoquer votre indignation, ni votre émoi (vous ne le sortez que de temps en temps, je crois).
    Il est bien dommage que vous n'ayez pas écouté votre nouveau mentor, qui n'imaginait pas que l'on puisse instrumentaliser ce drame (il s'est bien trompé malheureusement). Il est bien dommage également que vous n'ayez pas attendu le fin mot de l'affaire, notamment les motifs du criminel, avant d'en tirer des leçons, et de faire la leçon aux autres. J'y reviendrai d'ailleurs plus tard, à un moment plus décent. Mais je reconnais finalement bien là vos méthodes, les mêmes que vos amis, qui consistent à jouer sur une émotion pour placer vos adversaires politiques devant votre tribunal de la morale.
    Je termine en répétant que j'ai honte pour vous, pour ma ville aussi. Mais c'est toujours intéressant quand le masque tombe, et depuis lundi, quelques masques sont tombés. Les gens ne savent pas toujours pour qui ils votent, c'est pourquoi je souhaite que vos articles soient lus le plus largement possible, notamment celui-là.

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  2. A toutes fins utiles et pour les lecteurs de ce blog qui ne le sauraient pas, M. Serrano est un militant local de l'UMP. En soi, la chose n'a rien d'infamant. Je respecte toutes les opinions et le militantisme sincère.

    J'observe que M. Serrano reproduit la dialectique de ceux qu'il soutient dans cette campagne présidentielle : style vindicatif, brûtal et excessif dans les termes employés, pour ne pas dire violent et méprisant à l'égard de ceux qui sont ses concurrents politiques. Je suis toujours surpris de cette dualité, s'agissant de quelqu'un de plutôt courtois quand on le rencontre. Mais il est vrai qu'il est à bonne école, certains éminents responsables de l'UMP de nos secteur présentant, de manière encore plus marquée, cette même forme de double personnalité...

    Je regrette que mon contradicteur ait choisi ce drame national pour lâcher ici son ardeur polémique. Et je m'interroge : mais pourquoi donc s'est-il à ce point senti visé, lui et ses amis, par les termes du courrier que j'ai adressé à la communauté juive ?

    Sur le fond, je ne retire pas un des mots que j'ai écrits. Et je réitère ce que j'ai dit hier à la synagogue de Livry-Gargan, lors de la petite cérémonie organisée en hommage aux victimes.

    1. Ma première pensée va vers ces sept innocents et à leurs familles, victimes d'un délire meurtrier qu'aucun mot ne peut qualifier et qu'aucun argument ne saurait justifier.

    2. La justice de la République doit être implacable avec les auteurs de tels faits, mais aussi avec tous leurs complices ou inspirateurs.

    3. La République doit renforcer les moyens qu'elle consacre à la lutte contre l'extrémisme, porteur de haine et germe de ce type de drame, d'où qu'il émane.

    4. La République, par le discours et l'action de tous ses responsables, doit créer les conditions pour que l'extrémisme ne trouve nulle part sur son territoire un terreau favorable pour prospérer.

    Pascal Popelin

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  3. Mr Serrano, la critique est facile mais l'art est difficile..... pourquoi tant de haine et d'agressivité à l'encontre de Monsieur Popelin. En attendant c'est vous qui avait fait des allusions douteuses et bassement " putassieres" ET JE MAINTIENS LE TERME! Lundi le pays été plonger dans la douleur et la stupeur.....
    Monsieur Popelin a exprimé dans la plus grande dignité le jour même et avec beaucoup de sang froid, ce que tout une nation a ressentit.

    DITES moi Monsieur Serrano , je peux parfaitement comprendre que le drame vous ai anesthesié,mais réagir le jour d'aprés cela manque un peu de réactivité face à l'adversité, qui prétend donner autant de leçonS .... ah les résistant de la derniére heure...
    Pour clore cette petite discussion je vous lase méditer sur ce qui suit 2 VISIONS DE SOCIETE QUI S OPPOSENT;

    je pense que vous même ainsi que les lecteurs de cette lettre seront parfaitement vous situez. Mes Hommages



    Sarkozy Vs Arendt


    Nicolas Sarkozy : « chercher une explication au geste de ce fanatique, de ce monstre, laisser entrevoir la moindre compréhension à son égard ou pire lui chercher la plus petite excuse serait une faute morale impardonnable » Meeting de Strasbourg, 22 mars 2012



    Hannah Arendt : « Comprendre, toutefois, ne signifie pas nier ce qui est révoltant et ne consiste pas à déduire à partir de précédents ce qui est sans précédent : ce n’est pas expliquer les phénomènes par des analogies et des généralités telles que le choc de la réalité s’en trouve supprimé. Cela veut plutôt dire examiner et porter en toute conscience le fardeau que les évènements nous ont imposé, sans nier leur existence ni accepter passivement leur poids, comme si tout ce qui est arrivé en fait devait fatalement arriver. Comprendre, en un mot, consiste à regarder la réalité en face avec attention, sans idée préconçue, et à lui résister au besoin, quelle que soit ou qu’ait pu être cette réalité. » Sur l’antisémitisme, 1951

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  4. M. Serrano, militant de ses idées27 mars 2012 à 09:13

    Monsieur Popelin,

    M. Serrano va vous répondre directement, et non en s'adressant uniquement aux visiteurs de votre blog, ce que vous pourriez prendre pour du mépris et un manque de respect. Il souligne votre grande ouverture d'esprit en affirmant qu'être un militant local de l'UMP n'a rien d'infamant.
    Il vous informe également du fait qu'il ne reproduit aucune dialectique, si ce n'est la sienne, car voyez-vous, il est possible d'être encarté dans un parti tout en conservant une liberté d'esprit, et surtout de ton. Il note que, comme souvent, vous qualifiez les arguments de vos interlocuteurs quand ils sont contrariants (brutal, excessif, violent...). Bonne tactique, permettant d'éviter les débats de fond, puisque vous ne répondez pas sur l'essentiel (M. Serrano s'y attendait un peu).
    Sur la dualité, il vous rassure, c'est un simple préjugé de votre part. Tenez le même discours lors de vos rencontres, et vous reconnaîtrez sans peine son style, avec le son et l'image en sus. De même, il arrivera sans doute de nouveau qu'il soit très courtois sur votre blog, comme il est déjà arrivé nombre de fois. Et il n'y a aucune raison qu'il ne le soit pas lorsqu'il vous rencontre.
    Il va néanmoins vous répondre sur le fond (ce que vous assimilez à de la brutalité) sur 2 points:
    - « Pourquoi donc s'est-il à ce point senti visé, lui et ses amis »: réponse à partir de votre article. Vous évoquiez les « risques que font encourir à notre Nation tous ceux qui ouvertement ou plus insidieusement, stigmatisent telle ou telle communauté, tel ou tel rite, à des fins bassement électoralistes ou populistes ». M. Serrano va avoir le courage de dire les choses directement, et non comme vous le faites en chargeant vos réponses de sous-entendus (encore une tactique que vous maîtrisez à merveille): il pense que vous visez le débat sur l'abattage rituel (plus particulièrement la viande halal), mis sur la place publique par France 2, et repris par une partie de la droite, dont des membres du gouvernement. Osez donc dire qu'il fait erreur, et si c'est le cas, dites-nous qui sont les fameux « ceux qui... ». Voyez-vous, son style vous brusque sans doute un peu mais au moins son discours est FRANC et direct. Il ne vous en voudrait pas de vous en inspirer.
    - Toujours sur la même citation de votre article, il ne retire pas un mot non plus de ce qu'il vous a répondu, il le confirme, et le synthétise: dès le lendemain des meurtres, vous nous sortez un article évoquant les débats sur les rites de certaines communautés, et vous faites un lien de causalité avec le drame. Plus clairement, vous attaquez la droite en vous appuyant dessus. Il trouve ça effectivement honteux, particulièrement cynique, et surprenant de votre part.

    M. Serrano conclut en ajoutant que son style n'a rien à voir avec quelconque clivage politique, n'est donc pas motivé par le fait qu'il s'adresse à un « concurrent politique » comme vous dites (et il ne vous considère pas comme tel, puisque vous n'êtes pas en concurrence, dans la mesure où il n'est pas candidat à quelque élection), et n'a tout simplement rien à voir avec la politique. Il s'est d'ailleurs adressé de la même manière à des personnes appartenant à sa famille politique et qu avaient la même démarche. Il ne comprend tout simplement pas que l'on puisse se servir de ce drame pour attaquer ses adversaires politiques, dès le lendemain, et ce quel que soit son bord. C'est ce qui motive la force du ton qu'il a employé, et qui lui semble légitime. Personnellement, il aurait été bien incapable de procéder ainsi à ce moment-là... Il pense que la dignité imposait que le silence ne fût rompu que pour soutenir les familles des victimes, exprimer son émotion, et soutenir la traque du criminel. En revanche, il reviendra vers vous sur le fond (politique cette fois) plus tard.
    Et il souhaite sincèrement qu'un maximum de personnes consulte votre blog.

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  5. Réponse à l'anonyme: je comprends que vous restiez anonyme. Je me contenterais de vous renvoyer au dictionnaire pour lire les définitions des mots "haine" et "agressivité". Je sais qu'il est de bon ton de galvauder les termes, mais là ça en devient ridicule. Néanmoins, je suis ravi que quelqu'un comme vous défende M. Popelin.

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