mercredi 30 janvier 2008

Cantonales : l'autre élection !



Si l'on s'en tient aux commentaires médiatiques, on pourrait presque croire que seules des élections municipales sont prévues le 9 et le 16 mars prochains.

Bien sûr, l'élection des Conseils municipaux (et non des maires, puisque ceux-ci sont élus durant la semaine qui suit par les membres du nouveau Conseil municipal) est un scrutin très important. La mairie est la collectivité de proximité par excellence. Tous les indicateurs attestent que les citoyens sont attachés au choix de leur maire, en particulier parce qu'ils perçoivent bien sa place dans notre système institutionnel français. Adjoint au maire de Livry-Gargan depuis 1995, j'aime ce mandat qui effectivement place l'élu en contact direct avec la réalité, en lien personnel avec ses concitoyens.

Pour autant, je veux insister ici sur l'importance de "l'autre élection" qui se déroulera à Livry-Gargan le 9 et le 16 mars : l'élection cantonale. Non pas simplement parce que j'y suis candidat pour le renouvellement de mon mandat de conseiller général, mais surtout parce que beaucoup de choses concernant notre vie quotidienne et notre ville s'y décident chaque jour. Sans le Conseil général, beaucoup des projets qui voient le jour à Livry-Gargan ne pourraient exister.

Deux chiffres permettent, je crois, de mesurer l'importance de l'élection cantonale. Une ville comme Livry-Gargan (41 000 habitants) dispose d'un budget annuel d'environ 70 millions d'euros. Le Conseil général de la Seine-Saint-Denis dispose quant à lui d'un budget annuel de plus de 1 750 millions. Il est donc essentiel que le conseiller général chargé de représenter notre canton (qui épouse exactement les limites territoriales de notre ville) soit impliqué et efficace dans l'activité de l'Assemblée départementale, pour que les Livryennes et les Livryens, mais aussi la commune de Livry-Gargan, bénéficient dans les meilleures conditions possibles des décisions du Conseil général.

La dernière séance publique de l'Assemblée départementale, qui s'est tenue hier à l'Hôtel du département à Bobigny (sur la photo prise à la tribune, on reconnait à ma gauche le Premier vice-président PS Gilbert Roger et le président du Conseil général PCF Hervé Bramy), est assez représentative des questions traitées par le Conseil général.

Deuxième vice-président en charge des populations âgées, des personnes handicapées et de l'insertion, j'ai tout d'abord présenté à l'Assemblée le deuxième schéma départemental en faveur des populations âgées. Ce document, fruit de plus d'une année de travail et de concertation avec les partenaires concernés, fixe le cadre et les objectifs de la politique du Conseil général en direction de nos anciens pour la période 2008-2012. Il a été adopté à l'unanimité, tout comme les trois mesures nouvelles que j'ai proposées (sur lesquelles je ne reviens pas, en ayant déjà parlé depuis quelques mois sur ce blog). J'ai ensuite proposé la mise en oeuvre effective de l'expérimentation du Revenu de solidarité active à compter du mois de mars prochain. A mon initiative, le Conseil général de la Seine-Saint-Denis avait décidé en octobre dernier de répondre à l'appel à projets lancé par le gouvernement pour la mise en oeuvre expérimentale de cette prestation, destinée à aider les allocataires du RMI à retrouver un emploi. Fin décembre, le gouvernement a validé notre candidature, dans les termes où nous l'avions posée. A l'unanimité hier, nous avons donc arrêté les modalités de notre engagement dans ce dispositif. J'ai veillé dès le départ à ce que Livry-Gargan soit une des 6 communes retenues dans le territoire de cette expérimentation, puisque le gouvernement nous demandait malheureusement de faire un choix parmi les 40 que compte la Seine-Saint-Denis.

Au-delà des dossiers concernant ma délégation de vice-président du Conseil général, l'Assemblée départementale a débattu hier du bilan d'étape des politiques engagées par le Département en faveur de l'emploi et du développement économique. Certes, contrairement aux dossiers sociaux, il ne s'agit pas là d'une compétence première des Conseils généraux. Les lois de décentralisation font du Conseil régional d'Ile-de-France le "chef de file" dans ce domaine. Pour autant, les conseillers généraux ne peuvent se désintéresser d'une question majeure pour un territoire comme la Seine-Saint-Denis. C'est dans ce cadre que j'ai obtenu depuis 2 ans la décision de conclure des conventions d'objectifs et de financement entre le Conseil général et les 14 missions locales intercommunales pour l'emploi des jeunes existantes (dont naturellement la mission locale de la Dhuys, qui couvre le territoire de Livry-Gargan et des 5 autres communes de la 12e circonscription). Nous avons évoqué la participation de la Seine-Saint-Denis au programme "emplois-tremplin" lancé par le Conseil régional, ainsi que l'avenir des outils d'aménagement économique dont s'est doté le Département depuis maintenant près de 30 ans (sociétés d'économie mixte, future Agence départementale de dévoloppement, etc.)

Au cours de cette longue séance, nous a aussi été présenté un bilan d'étape de l'action du Conseil général en faveur de la petite enfance. Un point a notamment été fait sur les places nouvelles créées en Seine-Saint-Denis au cours des dernières années, sur la diversification de l'offre du point de vue des modes d'accueil, ainsi que sur l'augmentation de l'aide aux communes pour l'investissement et le fonctionnement des crèches. Les choses évoluent dans le bon sens, mais à mes yeux pas assez vite. En effet, depuis 40 ans, les citoyens de la Seine-Saint-Denis ne sont pas placés sur un pied d'égalité dans ce domaine, selon qu'ils habitent une commune de l'ex département de la Seine (où une majorité de gauche avait créé des crèches départementales) ou, comme nous à Livry-Gargan, l'ex département de la Seine-et-Oise (dont la majorité de droite n'avait rien fait dans ce domaine). Le poids de l'histoire est tenace ! Bien sûr, depuis une dizaine d'année, j'ai fait partie de ceux qui ont agi pour obtenir des correctifs et nous en avons obtenu. Il n'en demeure pas moins vrai que les villes ne sont pas dans la même situation, selon qu'elles disposent sur leur territoire de crèches départementales et municipales, ou bien simplement de crèches municipales (même un peu aidées financièrement par le Conseil général). Je suis donc favorable, dans les années à venir, à une municipalisation de toutes les crèches départementales et à l'instauration d'un financement départemental équitable en faveur de toutes les structures d'accueil de la petite enfance de la Seine-Saint-Denis. Je l'ai rappelé lors de la réunion de la commission des affaires sociales du Conseil général qui a précédé la séance d'hier. Une telle évolution permettrait d'accroître l'offre d'accueil à Livry-Gargan dans des conditions financières tenables pour notre commune.

Nous avons enfin débattu de l'avis à émettre sur le plan de déplacement de la ville de Paris. Notre Assemblée départementale n'est saisie qu'à titre consultatif sur ce type de dossier (comme pour le schéma départemental d'élimination des déchets ménagers, les plans de prévention des risques et des innondations, le schéma directeur de la région Ile-de-France, le schéma d'accueil des gens du voyage, etc.). C'est néanmoins l'occasion de formuler des remarques à l'intention des autres décideurs (Etat, Conseil régional d'Ile-de-France, ville de Paris). S'agissant du dossier examiné hier, nous avons ainsi porté attention à l'évolution des accès routiers dans Paris, à partir de la Seine-Saint-Denis.

La séance d'hier aurait été complètement représentative du rôle du Conseil général et du travail de l'Assemblée départementale si il y avait été question des collèges (dont la construction, l'entretien et le financement du fonctionnement incombent au Département). Je précise toutefois que ces dossiers ont été au coeur de mon action locale durant ces dernières semaines, avec les discussions pour l'élaboration de la nouvelle sectorisation rendue nécessaire par l'ouverture du 3e collège de Livry-Gargan à la rentrée de septembre prochain. Après de nombreuses discussions avec les services du Conseil général, l'Inspection académique, les principaux des deux collèges actuels, les directeurs des écoles de la ville, les enseignants et les parents d'élèves, nous sommes arrivés à une proposition validée à l'unanimité lors d'une réunion qui a rassemblé tous ces acteurs le 17 janvier dernier. Ainsi, à partir de la prochaine rentrée scolaire, les élèves issus des groupes scolaires Danton et Jaurès iront au collège Edouard-Herriot. Les élèves issus des groupes scolaires Bayard, Benoît-Malon et Bellevue Victor-Hugo iront au collège Léon-Jouhaux. Quant au 3e collège, il accueillera les élèves des groupes scolaires Jacob, ainsi qu'une cinquantaine d'élèves du quartier des Trèfles à Sevran (limitrophe de Livry-Gargan).

Voilà donc quelques exemples des questions qui relèvent des compétences du Conseil général. Ils illustrent l'importance qu'il y a à s'intéresser de près à cette "autre élection", l'élection cantonale, qui aura lieu le même jour que l'élection municipale.

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