vendredi 18 septembre 2015

Répondre à la crise migratoire




Depuis mars 2014, l’Europe est confrontée à ce qui constitue sans doute l’un des plus grands défis humains et humanitaires qu’elle ait eu à relever dans son histoire récente.

Des dizaines de milliers de migrants, hommes, femmes, enfants, venus de régions proches en proie à des guerres, prennent le chemin de l’exil pour fuir l’oppression, les persécutions, la terreur, la mort. Ils tentent de rejoindre notre continent pour sauver leurs vies. Chacun doit avoir conscience que la quasi-totalité d’entre eux entreprennent ce périple, qui peut s’avérer mortel,  parce qu’ils n’ont pas d’autre choix.

Face à cette crise migratoire d’une ampleur exceptionnelle, qui charrie chaque jour son lot de drames, la France ne peut rester inactive. Notre pays est une vieille Nation qui s’est fondée sur une longue tradition d’accueil et d’assistance des peuples en souffrance. Ces valeurs ont fait sa grandeur et son honneur. La France est par ailleurs signataire, comme toutes les grandes démocraties, de conventions internationales qui l’engagent.

Si le principe de l’accueil des réfugiés n’est donc pas discutable, il est  important que l’asile que nous offrons à ceux pour lesquels le droit le prévoit, soit maitrisé et organisé. Afin que les réfugiés répondant aux critères d’accueil sur notre sol puissent trouver de bonnes conditions d’intégration et d’insertion. Afin aussi que cet accueil soit compris et accepté par nos concitoyens.

Le Premier ministre Manuel Valls a parfaitement résumé cet état d’esprit, mercredi dernier, lors du débat sur l’accueil des réfugiés, qui s’est tenu à l’Assemblée nationale : « il faut du cœur, bien sûr, mais un cœur intelligent, un cœur ferme, un cœur lucide », afin de trouver le juste équilibre entre solidarité et maitrise des flux et des déplacements de populations. 

Pour illustrer ces principes, il a rappelé que le gouvernement s’emploie à agir avec méthode et rigueur, en prenant en compte les différents enjeux posés par la crise et la diversité des réponses à y apporter.

Celles-ci se construisent en premier lieu à l’international, avec la mobilisation de nos troupes pour restaurer la paix dans les zones troublées dont sont issus les migrants. Ces opérations se poursuivront et vont s’intensifier à la suite des vols de reconnaissance au-dessus de la Syrie, annoncés au début du mois par le président de la République.

La gestion de la crise doit aussi passer par une meilleure coopération et coordination des pays de l’Union européenne, qu’il s’agisse du contrôle de ses frontières extérieures, de la lutte contre les filières de passeurs, de l’accueil partagé et équilibré entre les 28 pays de l’Union des réfugiés éligibles à l’asile. La France a été en première ligne pour traduire cette nécessité en actes. Elle a amplement contribué à ce qu’une feuille de route puisse être définie.

Enfin sur notre sol, un train de mesures a été mis en place pour préparer notre pays à l’accueil de ces populations en besoin de protection. Le droit d’asile, que le parlement a réformé, permet désormais de fluidifier le circuit des demandes, ouvrant plus rapidement les droits des personnes obtenant le statut de réfugié et permettant l’éloignement plus rapide de ceux qui en sont déboutés. Le nombre de places dans les Centres d’accueil des demandeurs d’asile (Cada) a été très significativement augmenté. Une aide aux communes se portant candidates à l’accueil, d’un montant de 1 000 € par place d’hébergement, a été débloquée, pour faire face aux dépenses annexes. Parallèlement, la fermeté à nos frontières pour lutter contre l’immigration clandestine, qui doit être entendue indépendamment des flux de réfugiés, a été considérablement renforcée.

Beaucoup a été fait pour répondre à cette crise difficile. La pluralité des mesures déployées par le gouvernement atteste de sa détermination à faire face, en conjuguant solidarité et responsabilité, quand d’autres, dans une confortable position des spectateurs donneurs de leçons, ne se situent que dans l’excès, d’inhumanité pour les uns, d’absence de réalisme ou d'angélisme pour d’autres.

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