jeudi 6 novembre 2014

Quelques-unes de mes vérités, que je trouve bonnes à dire en ce 6 novembre




Il y a deux ans et demi jour pour jour, François Hollande était élu président de la République pour cinq ans.

Il n’y a pas eu besoin d’attendre cette mi-mandat pour que la droite en mal de revanche, dès les premières semaines du quinquennat, se lance dans une critique sans mesure du moindre de ses actes. La situation financière, économique et sociale épouvantable laissée après dix années de gouvernement et que nous avons sans doute eu le tort de ne pas assez décrire, aurait pourtant dû l’inciter à la retenue. L’intérêt de la France aurait pu la conduire à la mesure en certaines situations. Il n’en fût rien. C’est dommage pour la démocratie.

Les commentateurs, pour leur part, soumis à la dictature de l’information en continu, de l’immédiateté qui exclut la plupart du temps tout recul et toute analyse, ont poursuivi et amplifié l’œuvre de critique systématique de l’action publique, qui ne date pas de 2012 mais imprime désormais durablement et dangereusement l’opinion. La violence des mots et des raisonnements simplistes sont devenus la norme sur les réseaux sociaux. C’est préoccupant pour la démocratie.

Pour ne rien arranger, certains à gauche et même jusque dans les rangs des socialistes, donnent chaque jour de la voix -avec un écho tout à fait disproportionné si l’on veut bien considérer ce qu’ils représentent vraiment et les motifs qui les animent- pour participer au climat de dénigrement que, pour faire moderne, d’aucuns appellent  le « bashing ». Comment s’étonner, dans ces conditions, qu’il reste si peu de Français pour porter un jugement équilibré sur l’action que nous menons ?

Je veux donc profiter de cette mi-mandat si commentée du président de la République (pour les députés, ce sera le 20 décembre prochain), pour dire mes vérités, forcement subjectives.

Le cap ? Nous l’avions annoncé durant la campagne et nous n’avons jamais cessé de le suivre : redresser notre pays, opérer ce redressement dans la justice.

Des mots ? Un slogan ? Redresser la France, c’était indispensable. Soyons lucides. Si nous avions poursuivi la trajectoire budgétaire des deux quinquennats précédents, il n’aurait pas fallu deux ans pour que la France se retrouve en quasi cessation de paiement, situation vécue par certains de nos voisins. Les peuples de ces pays, eux, sont fondés à témoigner de ce qu’est une politique d’austérité !

Et la justice dans tout cela ? Ce qui fait la différence entre la droite et la gauche, pour tous ceux qui croient au progrès.

En matière fiscale, qui se souvient que dès notre premier budget, nous avons harmonisé la fiscalité du capital et celle du travail ? Ce qui veut dire que désormais, le revenu de la rente est autant imposé que celui de la sueur.

Qui rappelle qu’à l’allongement de l’âge de la retraite à 65 ou 67 ans, que préconise la droite, nous avons préféré la prise en compte des parcours de chacun, en privilégiant la durée de cotisation, en intégrant la pénibilité, la maternité, les études longues ?

Qui se dit fier, après avoir déploré la casse de l’école, du rétablissement de la formation initiale des enseignants, de la création de 60 000 postes dans l’Education nationale, de la loi de refondation de l’école de la République ?

Après avoir critiqué l’instauration par la droite des franchises médicales, qui sait aujourd’hui que nous venons de décider de les supprimer pour les plus modestes et que le tiers payant permettra à 1,2 millions de Français de ne plus avancer de frais pour leurs soins, ce qui les retient souvent de prendre le chemin d’un cabinet médical, au détriment de leur santé ?

Alors que le chômage de masse sévit en Europe depuis 2008, qui dit que nous avons créé depuis deux ans 150 000 emplois d’avenir pour les jeunes, que nous venons d’en décider 45 000 supplémentaires et que nous avons instauré les droits rechargeables à l’assurance chômage ?

Alors que la méfiance règne à l’encontre de tous ceux qui exercent une responsabilité publique, qui se félicite que les lois sur la transparence de la vie publique que nous avons votées, permettent désormais de débusquer les quelques tricheurs que compte tout groupe humain ?

Je pourrais évoquer aussi l’indépendance de la justice, de l’audiovisuel public, la création de l’action de groupe pour les consommateurs et tant d’autres choses, malheureusement passées en pertes et profits de la mémoire collective de cette première moitié du quinquennat.

Oserais-je pour autant me permettre de prétendre que nous avons tout réussi, que tout me va, que le doute ne m’étreint jamais, que je n’ai pas mes propres révoltes ? Evidemment non. Quel individu normalement constitué, du plus indifférent au plus engagé, pourrait s’en targuer ?

Mais je pense chaque jour à ceux qui ont fait le choix, un jour de juin 2012, de me donner l’occasion de servir mon pays en faisant de moi un député de la République française. Avec pour boussole mes valeurs, je vis pleinement cette mission. Et en la vivant, j’ai le sentiment que « je n’aurai pas vécu pour rien », comme l’affirma crânement Danton devant le tribunal révolutionnaire.

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