dimanche 1 septembre 2013

Retraites : une réforme nécessaire, responsable et juste



Ce qui me frappe, s'agissant de la réforme de notre système de retraite, c'est que le gouvernement fait l'objet de deux critiques contradictoires : de la part de ceux qui estiment qu'il ne faudrait toucher à rien et de la part de ceux qui auraient aimé que l’on ait la main plus lourde. Pour les premiers, les choses sont simples, puisqu’ils ne sont pas en responsabilité et aspirent à ne l’être jamais. Pour les autres, l’échec des précédentes réformes qu’ils ont menées en 1993, 2003 et 2010 devraient les conduire à davantage de modestie. Je n’ai pas observé d’ailleurs qu’aucun de ces contempteurs, qui critiquent par le petit bout de la lorgnette telle ou telle mesure du plan global présenté, n’ait expliqué de quelle réforme il serait lui-même porteur.

Préserver le modèle français de l'assurance vieillesse 
est difficile, en raison de la démographie et de l’allongement de la durée de la vie. Ces éléments constitutifs du financement du système par répartition ont considérablement évolué depuis la création de notre système de retraite à la Libération, il y a près de 70 ans. De nouveaux moyens doivent impérativement être trouvés pour préserver dans la durée un système aujourd’hui menacé par le déficit chronique dont il souffre et que la droite a été incapable d’endiguer. 

J’ai la conviction que la méthode de travail retenue par la majorité pour bâtir les grands contours de sa réforme -après une longue phase de concertation avec les partenaires sociaux- a permis d’aboutir à un projet à la fois responsable et juste. Responsable parce que les nouvelles mesures proposées vont permettre de rétablir l’équilibre financier des régimes de retraite à l’horizon 2020, sans qu’elles n’aient un impact brutal sur nos concitoyens. Les efforts demandés au Français seront modérés et équitables. Les voies de financement qui auraient pesé trop lourdement sur le pouvoir d’achat et le portefeuille du plus grand nombre ont été exclues. Il en va par exemple de la hausse de la CSG ou encore de la diminution des pensions, décidée par certains de nos voisins européens. Les mesures qui auraient modifié trop brutalement l’ossature générale de notre système ont également été écartées, telles que le recul de l’âge légal de départ ou l’augmentation massive et immédiate du nombre de trimestres requis pour l’obtention d’une retraite à taux plein. Le compromis trouvé autour de l’allongement progressif et à la marge de la durée de cotisation (qui n’interviendra qu’à compter de 2020), ainsi que l’augmentation mesurée des cotisations vieillesse acquittées par les employeurs et les actifs, était donc le plus adéquat.
Cette réforme permettra par ailleurs de faire progresser la justice dans notre système par répartition. En ouvrant ce vaste chantier, le gouvernement ne s’est en effet pas contenté de rechercher les voies d’un équilibre comptable. Il a également souhaité répondre à des préoccupations exprimées de longue date. La pénibilité au travail, grande oubliée des réformes conduites par nos prédécesseurs, sera davantage prise en compte. Le calcul des droits à la retraite applicables aux femmes se fera en tenant compte de la spécificité de leurs parcours professionnels. Les étudiants pourront plus facilement racheter leurs années d’études et intégrer d’office les trimestres effectués en apprentissage. Bien d’autres situations seront aussi traitées de manière plus adaptée. 

Redressement des comptes publics de la Nation et rétablissement de la justice sociale à tous les niveaux : tel est le cap de la majorité, comme en témoigne une nouvelle fois les grandes lignes de cette réforme. Nous avons le courage de nous attacher à ces défis, pour l’avenir de notre pays et dans l’intérêt des Françaises et des Français.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire