La violence à l’école n’est pas nouvelle. Physique ou psychologique, quel adulte ne l’a pas subie lui-même, ne serait-ce que de manière ponctuelle, durant son parcours scolaire ? Pendant longtemps, ce phénomène a été cependant minimisé. Les pouvoirs publics ont fait preuve de peu de volontarisme pour tenter de le contenir. Il tend malheureusement aujourd’hui à s’amplifier, en particulier dans les secteurs les plus sensibles. La fréquence des manifestations de violence croît et la gravité ou la bêtise des actes commis atteingent des niveaux qui ne peuvent laisser indifférent.
Voilà pourquoi le ministre de l’Education nationale Vincent Peillon vient de proposer des mesures inédites et innovantes afin de lutter contre la violence en milieu scolaire.
Inédites, car pour la première fois de son histoire, le ministère de l’Education nationale y consacrera des moyens spécifiques. Sur le terrain, cela se traduira par le déploiement rapide de 500 assistants de prévention et de sécurité (APS) dans les établissements les plus en tension. Ce nombre pourra être progressivement augmenté en fonction des besoins. L’académie de Créteil, dont dépend la Seine-Saint-Denis, est d’ores-et-déjà dotée de 50 postes d’APS. Leur mission est claire : assurer un rôle de médiation et renforcer la présence des adultes dans les établissements scolaires aux moments clés de la journée.
Innovante, parce qu’elles se fondent sur une approche qui n’est plus exclusivement centrée sur la sanction des actes de violence. Une large place est donnée à la prévention, à l’instauration d’un dialogue en amont avec les élèves sur le fil du rasoir et à l’accompagnement des victimes qui n’osent souvent pas, par honte ou par peur, révéler les sévices dont ils sont l’objet.
Lorsque j’avais en charge l’Enfance, le Famille et la Santé au Conseil général (de 2008 à 2011), j’avais proposé et mis en place une expérimentation de ce type, au titre de la prévention spécialisée, dans 20 collèges du département. Les résultats avaient été très positifs, mais la collectivité départementale, étranglée financièrement, n’avait pas pu dégager les moyens nécessaires à une généralisation de cette expérience.
Je me réjouis que le gouvernement propose aujourd’hui cette voie à l’échelle nationale. Rétablir un climat serein partout où il ne l’est malheureusement plus, est indispensable pour le respect des valeurs que doit incarner l’école de la République.
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