En retard dans les sondages, la stratégie de communication de Nicolas Sarkozy pour tenter de reconquérir des voix est limpide : nier les échecs de sa politique et revoir sa posture, en essayant de ratisser au plus large.
Nier les échecs, c'est revendiquer un bilan positif, parler de simples "erreurs" pour qualifier les éléments les plus négatifs qui ressortent du quinquennat qui s’achève. Par erreurs, le candidat de l'UMP voulait sans doute admettre le caractère injuste, coûteux et inefficace de la politique fiscale qu’il a menée au bénéfice des plus fortunés. La loi Tepa, emblématique du début du mandat présidentiel, a d'ailleurs été progressivement détricotée au cours des deux dernières années, en raison de son inefficacité et de la perte de recettes insupportable qu’elle induisait pour l’Etat. Par erreurs, il souhaitait peut-être parler de son échec s'agissant du pouvoir d’achat des Français, dont il avait promis l'augmentation au moyen du fameux "travailler plus pour gagner plus", devenu au cours de ces dernières années travailler plus (ou ne plus pouvoir travailler du tout) pour gagner moins ! Et ce n'est pas la perspective d'augmentation de la TVA, en cas de réélection, qui arrrangera les choses. Nous avons enfin appris ce soir que parmi les erreurs reconnues par le candidat sortant, figurait aussi la soirée du Fouquet's et les vacances sur le luxueux yatch de M. Bolloré. Si les erreurs sont humaines, lorsqu’en politique elles constituent l’essentiel d’un bilan, j’ai personnellement tendance à penser qu’elles relèvent plutôt de l’échec.
Son style a déplu mais le président sortant l’affirme, il a changé. Passons sur le fait qu'il nous l'avait déjà dit en 2007, pour essayer de comprendre en quoi il aurait donc changé de nouveau. Alors qu’en début de mandat, il se réjouissait d’être parvenu à verrouiller la parole du peuple (prétendant par exemple que « désormais, quand il y a une grève en France, personne ne s’en aperçoit »), il voudrait aujourd’hui faire croire qu'il lui accordera une place centrale dans la conduite des grandes réformes structurelles du pays, en usant et abusant de référendums, dont le principe n'avait guère jusque là semblé l'inspirer. Alors qu’il revendiquait sans complexe son goût pour le luxe, en l’affichant de manière outrancière aux côtés de ses très riches amis, il ferait demain vœu de simplicité et de sobriété, fustigeant même la lourdeur du protocole que lui imposerait sa fonction. Alors qu'il n'a eu de cesse d'augmenter les avantages fiscaux des plus riches parmi les plus riches, il se prétend désormais prêt à faire voter cette taxe sur les transactions financières qu'il moquait il y a encore peu de temps. Depuis ce soir, il promet aussi d'interdire les retraites chapeau des dirigeants du CAC 40 ! D'ici à ce qu'il nous ressorte son dictionnaire des citations de Jean Jaurès et de Léon Blum, comme il n'hésita pas à le faire lors de la précédente campagne, il n'y a pas loin. Le tout contrebalancé, pour faire bon poids et ratisser bien large, par des propositions très marquées à la droite de la droite, dans l'interview fleuve donnée en bonne logique au Figaro magazine, quelques jours avant de mettre fin à l'insoutenable suspense de sa candidature.
Une première question me vient donc à l'esprit : mais pourquoi met-il tout cela sur la table à moins de trois mois de la fin d'un quinquennat durant lequel il a fait tout bonnement le contraire ? Ma seconde question, qui découle de la première, est : comment accorder du crédit à ces nouvelles promesses, tout aussi inédites que contradictoires ?
Nier les échecs, c'est revendiquer un bilan positif, parler de simples "erreurs" pour qualifier les éléments les plus négatifs qui ressortent du quinquennat qui s’achève. Par erreurs, le candidat de l'UMP voulait sans doute admettre le caractère injuste, coûteux et inefficace de la politique fiscale qu’il a menée au bénéfice des plus fortunés. La loi Tepa, emblématique du début du mandat présidentiel, a d'ailleurs été progressivement détricotée au cours des deux dernières années, en raison de son inefficacité et de la perte de recettes insupportable qu’elle induisait pour l’Etat. Par erreurs, il souhaitait peut-être parler de son échec s'agissant du pouvoir d’achat des Français, dont il avait promis l'augmentation au moyen du fameux "travailler plus pour gagner plus", devenu au cours de ces dernières années travailler plus (ou ne plus pouvoir travailler du tout) pour gagner moins ! Et ce n'est pas la perspective d'augmentation de la TVA, en cas de réélection, qui arrrangera les choses. Nous avons enfin appris ce soir que parmi les erreurs reconnues par le candidat sortant, figurait aussi la soirée du Fouquet's et les vacances sur le luxueux yatch de M. Bolloré. Si les erreurs sont humaines, lorsqu’en politique elles constituent l’essentiel d’un bilan, j’ai personnellement tendance à penser qu’elles relèvent plutôt de l’échec.
Son style a déplu mais le président sortant l’affirme, il a changé. Passons sur le fait qu'il nous l'avait déjà dit en 2007, pour essayer de comprendre en quoi il aurait donc changé de nouveau. Alors qu’en début de mandat, il se réjouissait d’être parvenu à verrouiller la parole du peuple (prétendant par exemple que « désormais, quand il y a une grève en France, personne ne s’en aperçoit »), il voudrait aujourd’hui faire croire qu'il lui accordera une place centrale dans la conduite des grandes réformes structurelles du pays, en usant et abusant de référendums, dont le principe n'avait guère jusque là semblé l'inspirer. Alors qu’il revendiquait sans complexe son goût pour le luxe, en l’affichant de manière outrancière aux côtés de ses très riches amis, il ferait demain vœu de simplicité et de sobriété, fustigeant même la lourdeur du protocole que lui imposerait sa fonction. Alors qu'il n'a eu de cesse d'augmenter les avantages fiscaux des plus riches parmi les plus riches, il se prétend désormais prêt à faire voter cette taxe sur les transactions financières qu'il moquait il y a encore peu de temps. Depuis ce soir, il promet aussi d'interdire les retraites chapeau des dirigeants du CAC 40 ! D'ici à ce qu'il nous ressorte son dictionnaire des citations de Jean Jaurès et de Léon Blum, comme il n'hésita pas à le faire lors de la précédente campagne, il n'y a pas loin. Le tout contrebalancé, pour faire bon poids et ratisser bien large, par des propositions très marquées à la droite de la droite, dans l'interview fleuve donnée en bonne logique au Figaro magazine, quelques jours avant de mettre fin à l'insoutenable suspense de sa candidature.
Une première question me vient donc à l'esprit : mais pourquoi met-il tout cela sur la table à moins de trois mois de la fin d'un quinquennat durant lequel il a fait tout bonnement le contraire ? Ma seconde question, qui découle de la première, est : comment accorder du crédit à ces nouvelles promesses, tout aussi inédites que contradictoires ?
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