lundi 7 décembre 2015

Après le premier tour des élections régionales...





Le premier tour des élections régionales, qui s’est tenu hier, a rendu son verdict.

Je me réjouis que la participation, plus importante qu’annoncée, constitue une forme de sursaut républicain. Ce sursaut demeure néanmoins insuffisant, face aux menaces extérieures et intérieures contre notre démocratie. Il doit donc être amplifié dimanche prochain. C’est l’appel que je lance à tous mes concitoyens : ne dédaignez pas un droit que d’autres, avant vous, ont obtenu au prix de leur sang et qui pourrait bien vous être retiré plus rapidement que vous ne le croyez, si la République continuait de filer le mauvais coton obtenu de manière sans cesse amplifiée, scrutin après scrutin. 

Le premier enseignement que je tire de ce scrutin, c’est que faire preuve de responsabilité peut être payé de retour.

La responsabilité, c’est celle que le président de la République et le gouvernement exercent pleinement, en mettant en œuvre les décisions nécessaires à la protection des Français.

La responsabilité, c’est d’assumer depuis 2012 les mesures, souvent impopulaires, indispensables  au redressement d’un pays que la droite a laissé au bord de la ruine au terme de deux quinquennats.

La responsabilité, c’est aussi la décision du Parti socialiste de sacrifier, sans contrepartie, sa représentation dans certaines régions, parce qu’il place les valeurs de la République au-dessus de la quête de postes et de tous les petits calculs politiciens.

Parce qu’il tient un discours de vérité aux Français, parce qu’il refuse la démagogie, le Parti socialiste et ses partenaires obtiennent des scores d’un niveau bien supérieur aux prévisions, en dépit de la division de la gauche au premier tour, en dépit de ceux qui ont cru opportun de l’affaiblir de l’intérieur.

N’en déplaise aux amateurs de chimères, c’est bien autour du Parti socialiste et seulement autour de lui que peuvent se construire de nombreuses victoires pour les progressistes dimanche prochain.

Si le rassemblement de toute la gauche, des écologistes et des démocrates est au rendez-vous dimanche, il rimera avec victoire. Dans le cas contraire, nous assisterons au retour de la droite et au triomphe de l’extrême droite.

Si la droite est diverse, le deuxième enseignement que je tire de la soirée électorale d’hier, c’est l’irresponsabilité de certains de ses dirigeants.

Depuis 2012, ils pratiquent une opposition systématique, inspirée par l’esprit de revanche de Nicolas Sarkozy, là où les Français auraient sans doute apprécié une forme de retenue, celle que l’on est en droit d’attendre d’un homme qui a échoué.

Ce comportement, ce manque de hauteur face au niveau de menace qui pèse sur notre pays, a décrédibilisé le débat démocratique pour le plus grand profit du Front national. Il n’a, en outre, produit aucun bénéfice électoral pour la droite, si l’on en juge par la faiblesse générale de ses scores.

En pratique, il est flagrant d’observer que le discours sans mesure et « décomplexé » de la plupart des responsables de la droite obéissant à Nicolas Sarkozy ne produit aucun effet sur les résultats électoraux de leurs candidats. Il alimente en revanche puissamment le vote en faveur de l’extrême droite.

Le refus revendiqué de faire barrage au Front national constitue, de ce point de vue, le stade ultime de l’irresponsabilité de « dirigeants » qui n’ont décidément pas pris la mesure de la situation politique du pays.

J’appelle, pour ma part, tous les électeurs de la droite républicaine à la raison, dont certains de ceux qui se prétendent leurs chefs semblent désormais incapables.

Le troisième enseignement que m’inspirent les débats d’hier soir, tels que j’ai pu les entendre sur les différents média, c’est que le discours politique traditionnel à l'égard de l'extrême droite ne marche définitivement pas.

Il est vain de se frapper la poitrine en prétendant avoir cette fois-ci « entendu le message des électeurs », d’écraser une larme de crocodile sur « les Français qui souffrent », de disserter sur « un vote de colère et de protestation », de tenter de faire la morale à nos compatriotes.

Le message que je voudrais entendre, à destination de ceux qui pensent que le clan Le Pen peut représenter une solution à leurs attentes -et puisque son accession aux responsabilités régionales puis nationales devient une hypothèse à ne pas écarter d'un revers de main- c’est « vous vous trompez » !

Vous vous trompez si vous pensez que le Front national vous protégera mieux : à l’Assemblée nationale et au Sénat, ils ont voté contre la loi donnant des moyens à nos services de renseignement dans le respect de la démocratie. Au parlement européen, ils sont contre la mise en place du PNR (passenger name record) qui permettrait de mieux contrôler les allées et venues d’individus suspects. Leur vision du « rétablissement des frontières » est une illusion dangereuse, si l’on ne comptait que là-dessus pour garantir notre sécurité.

Vous vous trompez si vous pensez que la France retrouvera le chemin de la croissance, de l’emploi et de la prospérité, en se faisant administrer, tel un lavement ou une saignée, les potions irresponsables et rétrogrades du « programme économique et social » du Front national.

Vous vous trompez si vous pensez vraiment que les femmes et les hommes qui se présentent sous les couleurs Bleu Marine avec pour seuls arguments des slogans simplistes qui semblent fleurer bon "le bons sens près de chez vous", sont préparés à faire face aux défis que doit relever notre pays au cours des prochaines années.

Je forme donc le vœu que, dimanche prochain, nos compatriotes offrent au monde le visage de la France des lumières.

En faisant usage de ce magnifique droit qu’est celui de voter. En l’exerçant avec discernement. Pour ma part, en Ile-de- France, je m’efforcerai de m’appliquer ces principes, en votant de nouveau pour la liste de large rassemblement conduite par Claude Bartolone.


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