vendredi 9 octobre 2015

Avec la gauche, les inégalités reculent




Dans le concert des lieux communs qui saturent le débat public, il est courant d’entendre que la gauche de gouvernement a délaissé les combats qui devraient faire sa raison d’être, au premier rang desquels la lutte pour la réduction des inégalités, dans société qui en génère tant.

Une récente enquête de l’Insee sur les niveaux de vie constatés fait pourtant état de résultats encourageants en matière de recul des multiples fractures qui se sont installées dans notre pays.  Alors que celles-ci se sont creusées de manière régulière au cours des deux dernières décennies, pour atteindre leur niveau le plus préoccupant en 2008, elles ont reculé en 2013 d’une manière inobservée depuis 1996. Ainsi, le niveau de vie des 10 % les plus fortunés est en baisse, tandis que celui des 30 % les plus modestes est en hausse. Le taux de pauvreté marque, quant à lui, un recul net pour la première fois depuis huit années, en particulier chez les jeunes de 18-29 ans.

Agir pour l’égalité est une ambition simple, conforme à l’idéal de solidarité porté par les valeurs républicaines de la gauche. Il ne suffit pas, pour autant, de la décréter. Elle exige des décisions et des choix politiques clairs qui produisent réellement des effets. Tel est précisément l’impératif qui a commandé l’action de la majorité élue, soutient depuis le début de ce quinquennat.

Les choix discaux constituent un premier outil. A rebours des orientations de la droite durant une décennie, depuis 2012, 70 % des efforts de contribution demandés aux Français pour redresser des  comptes publics dévastés, ont reposé sur les 20 % des ménages les plus fortunés.

Les mesures que nous avons mises en oeuvre pour garantir préserver notre modèle social, qui menaçait ruine au terme des deux précédents quinquennats, ont pesé dans le même sens. Par exemple, la préservation de notre système d’allocations familiales a été neutre pour les ménages qui en ont véritablement besoin, quand seules les 12 % des familles les plus aisées faisaient l’objet d’une modulation des prestations versées. De la même manière, le redressement de l’Assurance maladie, qui retrouvera l’équilibre avant la fin du quinquennat, s’opère-t-il sans aucune décision nouvelle de déremboursement. Dans le même esprit, la réforme des retraites est fondée sur une prise en compte du parcours de chacun, au moyen notamment du compte pénibilité, ce qui est beaucoup plus juste que de repousser indistinctement pour tous l’âge de départ comme l’a fait la droite et comme elle préconise de le faire de nouveau, si elle revenait aux responsabilités après 2017.

Les moyens consacrés depuis 2012 à la refondation du service public de l’Education nationale, qui figurait depuis plusieurs années dans le triste palmarès des systèmes les plus inégalitaires d’Europe, ont également ciblés, en priorité, les secteurs géographiques où les retards en termes de politiques éducatives étaient le plus prégnants. C’est à ce titre que la Seine-Saint-Denis a pu, notamment, bénéficier d’un plan de rattrapage spécifique afin de donner aux jeunes qui y sont scolarisés les meilleures chances de réussite.

Enfin, on en parle finalement peu, alors que sa déclinaison a produit des effets significatifs, le gouvernement a engagé, dès le début du quinquennat un vaste plan de lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale. Au titre de ce programme pluriannuel, le RSA a été augmenté de manière inédite avec l'objectif d'une progression de 10 % supérieure à l’inflation en cinq ans, la caution locative étudiante a été généralisée, la politique d’accès à un logement social a été revisitée, la couverture santé des plus fragiles a été renforcée.

N’en déplaise aux éternels contempteurs et donneurs de leçon de tout poil,  ceux que les Français ont choisi de placer aux responsabilités en 2012 n’ont pas trahi l’idéal de société à l’origine de leur engagement.

Malgré un contexte budgétaire catastrophique à notre arrivée, nous avons agi pour une société plus juste et plus équitable. Ces choix commencent à produire les effets qui en étaient attendus. Pas assez vite, sans doute. Pas complètement assurément. Parce qu’il est irréaliste d’imaginer qu’il est possible de réduire les inégalités dont souffrent beaucoup de nos compatriotes d’un simple claquement de doigts, ou par le seul miracle d’un effet de tribune. Voilà pourquoi j’invite ceux qui le croient à réfléchir à ce qu’il adviendrait du mouvement que nous avons engagé pour la réduction des inégalités, en cas de retour de la droite ou d’arrivée de l’extrême droite.

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