jeudi 16 juillet 2015

Accord européen sur la Grèce : la France a joué pleinement son rôle




Par 412 voix contre 69, l'Assemblée nationale a approuvé hier les conclusions du Conseil européen proposant un accord pour faire face à la situation économique de la Grèce. 

Beaucoup a été dit et écrit, sur ce sujet qui a rempli l'actualité des dernières semaines. Nous avons entendu tout et son contraire, parfois dans la bouche des mêmes, au gré du temps. Aucun excès ne nous a été épargné, tant par les adeptes des prédictions désastreuses, que par ceux qui minimisaient outrageusement les enjeux. Les détracteurs d'Alexis Tsipras ont disputé un concours d'outrances de haut niveau avec ses thuriféraires. Ainsi va notre vie publique et médiatique, quelque peu usante.

Quelle est, de mon point de vue, la réalité sans fioritures ?

C'est d'abord celle d'un pays, la Grèce, qui est confronté à des difficultés extrêmes. En imputer la responsabilité à Alexis Tsipras, au pouvoir depuis à peine six mois, comme l'ont fait certains députés de droite hier, est tout aussi malhonnête que leur propension à s'exonérer de leur propre bilan des deux précédents quinquennats en France.

Considérer pour autant que le programme sur lequel s'est fait élire le Premier ministre grec avait une chance de voir le jour et de permettre le redressement de ce pays me semble, au même titre, dénué de tout sens commun. Puissent ceux qui ont fait profession d'y croire s'en rendre compte un jour. Le plus tôt possible serait le mieux !


Dans ce contexte, il était essentiel que la Grèce évite la catastrophe qu'aurait constituée pour le peuple grec une sortie de l'euro. Tout a été dit sur les conséquences d'un tel chemin. Là encore, je forme le voeu que nos concitoyens le mesurent, ce qui leur éviterait de céder aux dangereuses sirènes de l'extrême droite.

Il était aussi essentiel que le couple franco-allemand, véritable moteur de la construction européenne, ne se délite pas. Cet impératif, dont nos deux gouvernements ont pleine conscience, n'a jamais rien d'évident : parce que nos deux pays n'ont ni la même histoire, ni la même approche économique et sociale; parce que leurs majorités politiques sont différentes, n'en déplaise à ceux qui s'acharnent à ne pas vouloir le voir. La solidité d'un couple, ce n'est cependant pas le suivisme de l'un à l'égard de l'autre. Il est dommage que l'ancien président de la République Nicolas Sarkozy ne l'ait jamais su et ne le comprenne toujours pas...


Une fois encore, le président de la République François Hollande a joué pleinement son rôle, celui de la place que l'on attend de la France face à une telle crise. Comme lors de la décision d'engager nos troupes au Mali ou lors des dramatiques évènements de janvier dernier, il a fait preuve de ses qualités d'homme d'Etat. Puisse un jour l'opinion les lui reconnaître.


Bien sûr, l'accord trouvé ne règle pas tout. Il ne peut pleinement convenir à personne, puisqu'il est le fruit d'un compromis entre des positions initiales diamétralement opposées. Le chemin demeure évidemment semé d'embûches, de difficultés et d'incertitudes. Sans cet accord, ma certitude est cependant que les embuches et les difficultés eussent été immédiates et sans doute irréparables. Voilà pourquoi je lui ai apporté mon soutien.

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