mercredi 20 mai 2015

Oui, la politique européenne évolue


Hier, à Carcassonne, le président de la République François Hollande a remis en perspective l'action qui est la sienne depuis son élection en mai 2012. J'ai souhaité aujourd'hui publier sur ce blog quelques extraits de cet important discours, qui résument beaucoup de ce que je pense, s'agissant en particulier de la réorientation de l'Europe.


"Rien n'est pire que le statu quo, on croit que cela arrange le statu quo, mais il y a même des mécontents du statu quo, qui ne sont pas forcement des défenseurs de la réforme. C'est là aussi la contradiction, tout change, rien ne change, et en même temps, il faut bien qu'il y en ait qui prennent les décisions.

Je suis dans la situation, depuis trois ans, où je prends des décisions. Et quelle est mon inspiration sur tous les sujets ? C'est que le monde ne nous attend pas. Bien sûr, on a une très grande idée de la France, tous, nous pensons que nous sommes un pays exceptionnel, certains le croient d'ailleurs, heureusement, parce que c'est vrai, mais en même temps, nous ne
pouvons pas nous calfeutrer, fermer les portes et les fenêtres et penser que tout le monde va servir nos propres intérêts (...)

Des efforts ont été demandés, je ne les avais pas dissimulés, une nouvelle donne s'annonce sur le plan économique, mais il reste beaucoup à accomplir, l'essentiel, et le plus dur, c'est la confiance, elle ne se proclame pas, elle se conquiert. La confiance, c'est aussi un combat, un combat contre la morosité, un combat contre les discours qui font commerce du dépit, du déclin, on en entend tellement. Or la France, ce n'est pas une nostalgie, ce n'est pas une histoire ancienne, la France, c'est un projet, c'est un destin (...)

Il y a aussi le défi de la mondialisation, parce que le monde n'est pas facile, et parfois, il n'est pas gentil. On ne peut pas penser qu'il va nus laisser une place : la concurrence est rude, la compétition est féroce sur le plan économique, nous le savons, parce que des pays veulent prendre également leur place, et ils en ont bien le droit, avec leurs moyens propres. Alors, nous avons le devoir aussi de faire en sorte que la finance, j'en avais parlé, puisse être mise au service de l'économie réelle, et non qu'elle se serve de l'économie pour ses seuls profits. C'est une longue bataille, mais pour partie, nous l'avons non seulement engagée, mais sur certains points gagnée.

Depuis trois ans, parce que c'est finalement devenu notre combat, mais c'est le combat de tous, la lutte contre la fraude fiscale, l'évasion fiscale, l'optimisation fiscale, les paradis fiscaux, a largement progressé. Même sur le plan des marchés financiers, quelle était notre inquiétude ? C'est que les taux d'intérêt puissent flamber puisqu'il y avait notamment des doutes sur la zone euro. Et qu'a-t-on constaté ? Que les taux d'intérêt n'ont jamais été aussi faibles et que c'est donc une manière pour nous de pouvoir aussi nous financer et nous protéger.

Lorsque je parle de l'Europe, cela a été là aussi un combat difficile, réorienter l'Europe. Que constate-t-on trois ans plus tard ? La parité entre l'euro et le dollar est devenue maintenant plus réaliste, plus conforme à nos intérêts et notamment aux intérêts de nos entreprises qui exportent. Nous avons permis qu'il y ait des flexibilités budgétaires, pour pouvoir aller vers la réduction des déficits mais au bon rythme. Nous avons obtenu du président de la Commission, M. Junker, un plan d'investissement pour soutenir la croissance.

La Banque centrale européenne, que nous avions parfois critiquée, a été capable grâce à la pression que nous avons mise, mais aussi grâce à la lucidité qui s'est emparée de ses dirigeants, de mettre en place une politique monétaire qui permette justement d'avoir des taux d'intérêts plus bas. Alors, qui peut nier qu'il y ait eu depuis trois ans, pour l'Europe et pour le France, un certain nombre d'avancées. Je sais que c'est long, je sais que c'est plus long que prévu. Mais gouverner, ce n'est pas cliquer sur un bouton, ou claquer des doigts. Ca, c'est pour les prestidigitateurs, il y en a toujours
."



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