samedi 13 décembre 2014

Replacer l'égalité au coeur du combat de la gauche




Mercredi 10 décembre dernier, la fondation Jean-Jaurès a lancé un programme de réflexion sur le thème de l’égalité, avec une première grande conférence autour du Premier ministre Manuel Valls.

A cette occasion, le chef du gouvernement a prononcé devant une salle comble un discours fondateur, qui lui a donné l’occasion d’exprimer sa vision de la gauche moderne, de l’avenir qu’elle doit incarner, de sa responsabilité face à l’exercice du pouvoir.

L’exigence d’égalité fait partie de l’identité et du patrimoine de tous les Français, qui refusent, depuis la révolution de 1789, que la naissance dicte le destin des individus. Cet héritage a forgé notre modèle social et fait de la France l’un des pays les moins inégalitaires au monde.

Cette situation ne doit pas cependant conduire à fermer les yeux sur le ressenti d’un nombre croissant de Français : pour beaucoup, l’égalité est devenue un mythe, une promesse non tenue de la République. Les uns se sentent relégués dans des territoires enclavés, oubliés, où les services publics se raréfient. Les autres considèrent à raison que l’école ne joue plus son rôle d’ascenseur social. L’accès à un emploi durable, à un logement digne situé à distance raisonnable de son lieu de travail, à des soins de qualité semblent encore à beaucoup un objet de conquête.

Ce constat lucide, le Premier ministre l’a rappelé, au nom du devoir de vérité. Il a aussi affirmé que la responsabilité de la gauche était de réinvestir pleinement ces combats pour le progrès, contre les conservatismes et les rentes de situation, contre la reproduction sociale et les déterminismes.

La majorité y travaille depuis le début du quinquennat, avec notamment la sauvegarde de notre système de retraites prenant en compte pour la première fois la pénibilité dans le calcul des droits, avec un réinvestissement massif de l’Etat en faveur de l’éducation, avec les nouvelles avancées pour renforcer l’égalité Femme/Homme...

La gauche doit toutefois réinventer les réponses et les solutions qu’elle doit porter dans ce combat pour l’égalité et s’adapter aux évolutions de notre société. Aujourd’hui, la seule redistribution ne suffit plus à juguler les inégalités. Il convient que la gauche réfléchisse davantage aux moyens de prévenir les inégalités, avant qu’elles n’apparaissent, plutôt que de ne se concentrer que sur les remèdes pour les faire reculer, à posteriori.

Tel est, pour la gauche moderne et singulièrement pour les socialistes, l’enjeu des prochaines décennies.

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