vendredi 10 octobre 2014

Du sens des mots...





Austérité.

Ce mot, nous l’entendons chaque jour dans le débat politique, nombre d’acteurs et de commentateurs de la vie publique n’hésitant pas à l’employer à toutes les sauces, dès lors qu’il s’agit de qualifier la politique du gouvernement. Nos concitoyens ont, malheureusement pour la plupart, admis cette appréciation comme constituant une réalité.

L’emploi récurrent de ce mot a pour premier effet de miner le moral des Français, de leur faire perdre tout espoir en l’avenir. Il est en outre déplacé, lorsque l’on sait ce que signifie et ce qu’implique véritablement l’austérité pour certains peuples européens, pour ne parler que ces pays qui nous sont proches et comparables.

Comment ignorer que chez nombre de nos voisins, les programmes de rigueur économique se sont traduits par la suppression de centaines de milliers de postes de fonctionnaires, par la baisse drastique de leur salaire de plus de 20 % par endroit, la même ponction étant appliquée aux pensions de tous les retraités du secteur public comme du secteur privé ? Tel n’est heureusement pas le cas en France.

Mon propos n’est pas de nier les efforts qui ont été demandés aux Français pour contribuer à l’indispensable redressement de notre pays et de ses finances publiques, dont l’état catastrophique après deux quinquennats de droite faisait porter une lourde menace sur notre souveraineté. Ces efforts sont bien réels et importants.

Mais peut-on sérieusement parler d’austérité quand le gouvernement met en œuvre un plan de lutte contre la pauvreté, dont l’une des mesures phares est l’augmentation de 10 % sur cinq ans du Revenu de solidarité active (RSA) ? Pour concrétiser cet engagement, le RSA vient d’être revalorisé de 2 %, soit trois fois plus que le montant de l’inflation, au 1er septembre 2014, après une revalorisation similaire opérée en 2013.

Peut-on sérieusement parler d’austérité quand, d’ici la fin de ce quinquennat, les effectifs de l’Education nationale auront été abondés de 60 000 postes pour redonner à l’école de la République les moyens d’assurer convenablement ses missions ; quand ceux de la police, de la gendarmerie et de la justice auront aussi enregistré une progression, après avoir été sacrifiés au cours de la précédente législature, au nom de la fameuse révision des politiques publiques (RGPP) ?

Depuis près de deux ans et demi, la majorité s’attache, par son action, à concilier deux objectifs : assainir les comptes publics et faire progresser la justice sociale. Parce que la France a besoin des deux ! Le chemin  pour y parvenir est étroit et les marges limitées, quand les attentes sont urgentes et fortes. Mais il ne s’apparente pas davantage à de l’austérité qu’à du laxisme.

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