mercredi 30 avril 2014

Les raisons de mon vote en faveur du programme de stabilité budgétaire





Par 265 voix contre 232, l’Assemblée nationale a adopté hier le programme de stabilité que le gouvernement doit transmettre à la Commission européenne afin de présenter sa trajectoire de finances publiques pour les trois prochaines années.

En conscience, en cohérence et sans hésitation, j’ai voté les grandes orientations budgétaires proposées dans ce cadre par le Premier ministre Manuel Valls. Elles reposent en effet, pour l’essentiel, sur la mise en œuvre du pacte de responsabilité et de solidarité, qui constituait le cœur de sa déclaration de politique générale.

Ces orientations concrétisent la volonté de poursuivre l’indispensable effort de redressement de nos finances publiques et de résorption de nos déficits engagé depuis juin 2012. La programmation d’un plan d’économies sans précédent de 50 milliards d’euros s’appuiera sur la conduite de réformes structurelles au sein de l’Etat, que beaucoup -par-delà les clivages politiques- appellent de leurs vœux depuis fort longtemps, sans jamais avoir eu le courage de passer à l’acte.

Ces choix, conformes au cadre fixé par le président de la République sont difficiles, impopulaires, mais ils sont incontournables. Ils permettront la préservation de notre modèle social, la relance de notre économie, la création de nouveaux emplois durables et donc le recul du chômage de masse.

Un ménage ne peut vivre toute sa vie à crédit sans s’exposer à la ruine. Il en va de même pour un Etat. Si, comme certains le pensent possible, rien n’est entrepris pour corriger l’addition de budgets déficitaires depuis plus de 30 ans, dont le rythme d’endettement a explosé au cours des deux précédents quinquennats, la France se trouvera très rapidement confrontée à la situation de certains de ses voisins, contraints à l’austérité. Et comme beaucoup abusent de ce mot, je veux rappeler ce qu’est vraiment l’austérité : la baisse de 25 % des pensions de retraite et des salaires des fonctionnaires, la suppression ou la privatisation de certains services publics, la vente du patrimoine national (comme le port du Pirée par exemple). Je me refuse à cet avenir là pour mon pays !

Marque d’une majorité de gauche, le programme de stabilité proposé a été adossé à un ensemble de mesures de justice et de protection du pouvoir d’achat. Cette exigence de justice, nous ne l’oublions pas, nous ne l’avons jamais oubliée, malgré la difficulté de la situation. Voilà pourquoi, le gouvernement a exclu de recourir à de nouvelles hausses d’impôts, la facture étant déjà bien suffisante. Au contraire, des mesures d'allègement seront prises dès 2015 en faveur des contribuables modestes. Voilà pourquoi les députés socialistes ont agi, à partir de la feuille de route dessinée par le gouvernement, pour ajuster le programme de stabilité. Dans un esprit d’écoute et de dialogue intense, mené en toute transparence devant l’opinion, des avancées ont pu être trouvées. Ainsi, les retraités qui perçoivent jusqu’à 1 200 euros mensuels (en 2012, le montant moyen d’une pension était en France de 1 288 euros) ne seront pas concernés par le report d’un an de la revalorisation de leur pension. Cette décision concerne 6,5 millions de personnes. De la même manière, les rémunérations des fonctionnaires de catégories C et B en début de carrière seront revues à la hausse, en dépit du maintien du gel du point d’indice. Dès l’an prochain, 1,6 million d’agents bénéficieront en moyenne de 440 euros de salaire net en plus. Enfin, la sanctuarisation du plan pauvreté a été actée et se traduira de manière concrète, en septembre prochain, par une augmentation exceptionnelle du montant du RSA.

La trajectoire financière et budgétaire sur laquelle le parlement s’est prononcé est donc forte, équilibrée, juste et responsable. Elle me semble tracer le difficile, mais bon chemin à suivre pour redonner de la force à notre pays.

Et pour donner quelques éléments d'appréciation à ceux qui pensent ne plus reconnaître leur gauche et leur droite, il ne me semble pas inutile de rappeler que l’UMP a proposé pour sa part une purge de 130 milliards d’euros (l’UDI fixant la barre à 80 milliards) en portant notamment l’âge légal de la retraite à 65 ans et en demandant aux salariés de travailler 39 heures par semaine pour une rémunération calculée sur la base actuelle de 35 heures !

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