vendredi 14 mars 2014

Ce qu'ils feraient


A mon grand regret, l’actualité concentre ses développements sur les « faits divers » du débat politique. Dans les années 1970, « Par le petit bout de la lorgnette » c’était une heure par semaine, le dimanche midi. Désormais, c’est tous les jours, à chaque instant et sur tous les supports.
Et lorsque le fond a timidement droit de cité, les critiques sur la politique du gouvernement dominent, au détriment de l’énoncé de propositions alternatives.

C’est d’autant plus dommage que certains, à l’UMP, se sont efforcés d’esquisser les choix budgétaires qu’ils auraient retenus, s’ils avaient conservé la responsabilité de la direction des affaires de la France.
Je pourrais, sur la forme, pointer leur manque de rigueur dans la méthode employée, qui consiste à égrener une série de sources potentielles d’économies évaluées « au doigt mouillé ».

Je pourrais, par souci d'une vérité historique trop souvent balayée d'un revers de main dédaigneux, m’attarder sur l’état faillite dans lequel la droite a précipité notre pays durant les deux précédent quinquennats. L’explosion des déficits et de la dépense publique, qui ont atteint un niveau jamais égalé, devraient en effet appeler l’UMP à davantage de retenue et de modestie pour ses analyses budgétaires.
Mais je veux surtout réagir sur le fond. En effet, les orientations retenues en matière de finances publiques sont avant tout la traduction d’un projet de société. En cela, celui que nous dessine l’opposition dans le cadre de ses propositions alternatives a de quoi interpeler.

Le président de l’UMP affirme vouloir baisser la dépense publique de 130 milliards d’euros d’ici à 2017. Derrière cet affichage se jouent la réduction, voire la suppression des prestations sociales et familiales ; le désengagement de l’Etat en matière de politique de l’emploi et de santé ; ou encore le report de l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans, avec une durée minimum de cotisations de 44 ans.

Je m’étonne que ces pistes de réflexion, qui ont le mérite d’être posées même si elles le sont de manière fort imprécise, ne soient pas au cœur du débat public, afin que les Français puissent les prendre en compte, les évaluer et les comparer avec les choix que nous avons faits depuis 22 mois.
Pour ma part, j’ai la conviction que nous avons emprunté une voie certes difficile, mais juste et efficace, pour concilier l’indispensable assainissement des finances publiques de la France qui s’imposait à tout gouvernement responsable et l’approfondissement de notre démocratie sociale, qui constitue l’ADN de la gauche.

J’observe d’ailleurs que toutes les décisions prises en ce sens -et il y en a heureusement bien davantage que l’opinion ne l’a malheureusement perçu- font l’objet de critiques virulentes de la part de ceux qui ont le mérite de parler du fond, au sein de l’opposition. Avec eux c’est certain, point de prise en compte de la pénibilité du travail et de la spécificité des carrières des femmes dans le calcul des retraites, aucune revalorisation du barème de l’impôt sur le revenu afin d'éviter que des milliers de contribuables modestes en soient chaque année les nouveaux assujettis, pas de Garantie universelle des loyers (Gul), pas plus de création de 55 000 bourses étudiantes supplémentaire, ni de plan d'ouverture de 275 000 places d’accueil nouvelles pour la petite enfance.


Voilà les sujets sur lesquels j’aimerais que le débat public se concentre et que ses acteurs se confrontent. On peut rêver, non ?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire