Pour des raisons à la fois juridiques (parce que l'aéroport de Roissy relève de la compétence du Tribunal de grande instance de Bobigny) et qui tiennent à l'histoire de notre département, terre d'accueil depuis plus d'un siècle, la Seine-Saint-Denis (et par voie de conséquence son Conseil général) est confrontée de manière aigüe au défi que constitue la prise en charge des mineurs isolés étrangers.
Si les Départements disposent d'une compétence globale en matière de protection de l'enfance, qui doit permettre de prendre en charge un flux "normal" de mineurs étrangers isolés, je considère que la solidarité nationale devrait jouer, lorsque la proportion de ces situation est exceptionnellement élevée, comme c'est le cas à Paris et en Seine-Saint-Denis. Le gouvernement faisant la sourde oreille à cette revendication que nous portons avec Claude Bartolone et les élus de Paris, c'est la solidarité départementale qui assume seule, dans des conditions pas toujours adaptées, la prise en charge de ces jeunes, qui se retrouvent seuls, de plus en plus nombreux, sur notre territoire.
L'année dernière 587 mineurs étrangers isolés ont bénéficié en Seine-Saint-Denis d'une intervention du service départemental de l'Aide sociale à l'enfance (ASE), contre 515 en 2009. Cette tendance à la hausse des besoins de ce public sensible et souvent fragile semble devoir malheureusement se confirmer en ce début d'année. Depuis le début du mois de janvier, près de 40 jeunes nouveaux ont été confiés par le juge aux bons soins de l'ASE qui n'en peut mais. Une telle évolution n'est pas sans conséquence sur les autres dispositifs de protection de l'enfance mis en oeuvre sous l'autorité du Conseil général. Elle a aussi, parmi d'autre éléments, contribué à l'exercice des missions des travailleurs sociaux de la Seine-Saint-Denis, en grève aujourd'hui pour protester contre la dégradation de leurs conditions de travail. Elle représente enfin une charge financière démesurée pour le contribuable départemental : 15 millions d'euros en 2009, 24 millions d'euros en 2010, au moins 30 millions d'euros à prévoir pour 2011, qui sont autant de moyens dont nous ne disposons pas pour remplir nos autres missions.
Sur ce sujet, comme sur tant d'autres, il devient urgent que le gouvernement prenne la mesure de la grave dégradation du service public qu'engendrent les politiques menées depuis 2002. Et il est important que les citoyens sâchent à qui incombent les responsabilités de cette profonde dégradation.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire