mardi 10 juillet 2007

Lettre ouverte au président de la République

A la suite de l'annonce des conditions dans lesquelles il a été mis fin hier aux fonctions de l'actuel préfet de la Seine-Saint-Denis, nous avons souhaité, avec notre ami Claude Dilain, adresser la lettre ouverte suivante au président de la République :

"Monsieur le président de la République,

Vous avez décidé hier, en Conseil des ministres, de mettre fin aux fonctions de M. Jean-François Cordet et de nommer un nouveau préfet pour le département de la Seine-Saint-Denis.

Au moment où il va cesser ses fonctions, nous souhaitons saluer l’action, au service de l’Etat et de notre département, d’un grand préfet qui a su établir des relations de travail efficaces avec l’ensemble des élus de la Seine-Saint-Denis, au-delà des étiquettes politiques.

En particulier durant les événements de l’automne 2005, M. Jean-François Cordet a fait preuve d’un esprit de responsabilité déterminant pour permettre à la République de faire face à une situation complexe et exceptionnelle. Cet esprit de responsabilité l’a aussi conduit à rendre compte à son gouvernement, avec courage et vérité, de la réalité de l’évolution de la situation du département au cours des dernières années.

Les quatre précédents préfets de la Seine-Saint-Denis ont tous quitté leur fonction pour accéder à celle de préfet de région. Sans y voir manière d’automaticité, nous sommes donc surpris et nous déplorons qu’un tel serviteur de l’État soit placé en position hors-cadre.

Sauf à ce qu’il soit promis à d’autres fonctions, ignorées de nous à ce jour, nous nous interrogeons sur les motivations de cette décision : son choix de dire la vérité aurait-il déplu à la présidence de la République ou au gouvernement ? Il s’agit pourtant, à nos yeux, d’une qualité essentielle, indispensable pour remplir cette fonction d’autorité.

A l’heure de la promotion de « l’ouverture » et de la modernisation des pratiques politiques que vous avez souhaité mettre en exergue, les conditions du départ de M. Jean-François Cordet sont préoccupantes. Nous nous permettons donc une démarche inhabituelle, en vous sollicitant afin de connaître les raisons d’une décision inhabituelle.

Vous souhaitant bonne réception de la présente, nous vous prions de croire, Monsieur le président de la République, à l’assurance de notre haute considération.

Pascal Popelin, Premier secrétaire de la fédération socialiste de la Seine-Saint-Denis - Claude Dilain, Président de l’union départementale des élus socialistes et républicains de la Seine-Saint-Denis".

3 commentaires:

  1. Bonjour,

    Peut-être sera t-il nommer préfet de région comme ses prédecesseurs?
    En attendant, j'apprécie le fait que certaines personnes ait fait "preuve d'un état d'esprit déterminant" durant les évènements de 2005.
    Cependant, je me pose une question.
    "Automne 2005" aurait-il existé si ces même personnes avaient fait preuve d'un "état d'esprit déterminant" au préalable ?

    A vous de me dire...

    Abdelkrim.

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  2. Le préfet de l'Essonne vient de régulariser les 20 Maliens du Buffalo Gril, nous nous sommes toujours dans l'attente depuis 487 jours d'une réponse au courrier que nous avons transmis à Monsieur le Préfet il y a plus d'un an déjà ! S'il est encore temps avant son départ de bien vouloir régulariser notre ami et collègue Sara Camara, c'est tout à son honneur et nous aussi nous le regretterons...
    Cordialement,


    A l’attention de Monsieur Jean-François Cordet
    Préfet de la Seine-Saint-Denis,

    Voilà maintenant plus de 487 jours que notre ami et collègue Sara Camara est volontairement exclu et précarisé par l’administration française !

    Il n’a plus le droit de travailler alors que le poste qu’il occupait depuis plus de 13 ans à la Conciergerie de Paris, en tant qu’agent chargé de l’entretien du monument, l’attend !
    Quel crime a-t-il commis pour mériter cette punition ? Il a eu l’honnêteté de révéler lui-même auprès de vos services la vérité sur sa situation. Il a fuit la misère de son pays (le Mali) il y a plus de 16 ans pour essayer de vivre et faire vivre sa famille de façon digne, avec un espoir de vie meilleure. Quand il a eu l’opportunité de travailler pour le Ministère de la Culture, il a fourni les papiers de son oncle (qui porte les mêmes noms et prénoms que lui) pour saisir cette chance.
    Depuis, il a largement démontré qu’il était quelqu’un de sérieux, 13 années sans le moindre problème ! Il s’est parfaitement intégré et il fait l’unanimité autour de lui. Et au moment où il a le courage d’essayer de sortir de la spirale de l’immigration clandestine, vous vous montrez impitoyable avec lui ! Vous l’avez condamné sans le juger malgré l’énorme élan de solidarité que sa situation a généré. Vous opposez le silence et l’indifférence à toutes les demandes que vous ont adressé ses collègues et ses amis.
    Vous répondez invariablement la même chose à toutes les interventions d’hommes politiques sensibilisés par ce dossier : « il y a eu usurpation d’identité, il n’y aura donc pas de régularisation »…mais tout le monde le sait qu’il y a eu usurpation d’identité il y a plus de 13 ans puisque c’est Sara Camara lui-même qui l’a divulgué !!!
    Nous étions à l’Assemblée Nationale au moment de la discussion concernant le nouveau projet de loi immigration, avec Sara Camara, le jour où Julien Dray a évoqué dans l’hémicycle son histoire devant le Ministre d’état, Nicolas Sarkozy. Ce même jour, le ministre de l’intérieur a affirmé « que les critères humanitaires et sociaux devaient être pris en compte dans le traitement des dossiers de demande de régularisation ».
    Si tel était le cas, Sara Camara devrait déjà être régularisé et il aurait déjà dû retrouver son travail. Alors pourquoi n’est-ce pas le cas ? Pourquoi les droits élémentaires des êtres humains sont-ils ainsi bafoués ?
    En agissant ainsi, vous faites le jeu des filières clandestines et des marchands de sommeil en incitant les gens à rester cachés dans l’irrégularité !
    Sara aime la France, il l’a prouvé depuis toutes ces années, en ayant fait le choix d’y venir pour travailler. Il aime la France et ne veut pas la quitter !

    Pour toutes ces raisons nous, signataires de la présente pétition, vous demandons de bien vouloir régulariser Sara Camara et de mettre fin à cette situation ubuesque et humiliante qui ne fait pas la gloire de notre pays, connu dans le monde comme étant le pays des Droits de l’Homme.

    Merci d’avance, Monsieur le Préfet, pour ce geste d’humanité.

    http://soutien-sara.camara.over-blog.com/

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  3. Franchement il faut trouver un juste milieu pour la régularisation des sans papiers, parce-que si la France commence à régulariser à tous va les sans papier bientôt elle deviendra une blessure interne ou à tous moment elle saignera.
    Je ne veux pas jeter la première pierre mais à régulariser tous les sans papier il y en aura d'autre qui voudrons venir pour l'eldorado et encore d'autre donc il faut savoir dire stop.
    C'est une question de logique et de bon sens il faut stopper l'hémorragie et arrêter de rejeter la faute sur le préfet, on a déjà plein de jeunes qui font banqueroute sans compter les sdf, les mal loger, les exclu du partage, les rmistes, les prisons surpeuplé...

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