vendredi 22 janvier 2016

Amplifier nos efforts pour l'emploi




Lorsque nous avons été élus, au printemps 2012, l’ampleur des déficits publics et de la dette du pays menaçait tout à la fois notre indépendance et l’avenir de notre modèle social. L’affaiblissement de notre tissu industriel et de notre appareil productif avait fait perdre à la France sa place dans la compétition internationale et européenne. J’ai conscience que disserter aujourd’hui sur les causes et les responsabilités de cet état de quasi faillite n’est plus audible. Je regrette cependant que nous ne l’ayons pas expliqué davantage à l’époque et je continue de m'indigner que ceux dont cette situation est le bilan aient immédiatement osé -et continuent d’oser- nous prodiguer des leçons de bonne gestion !

Dès 2012, notre responsabilité était donc d’agir vite et avec détermination, pour remettre la France sur une meilleure trajectoire : celle du redressement budgétaire et de la recherche du retour de la croissance. Tel était notamment l’objet du rapport sur la compétitivité et l’emploi remis dès l’automne 2012 par Louis Galois, dont le diagnostic sur les choix économiques opérés au cours des deux précédents quinquennats était sans appel.

Quoi qu’en disent les éternels contempteurs, les déclinistes, quoi qu’en perçoivent en conséquence les Français, qui s’impatientent légitimement de ressentir le changement pour eux-mêmes et leurs proches, l’ensemble des leviers mobilisés alors par le gouvernement a produit des résultats. Tous les indicateurs économiques ont retrouvé progressivement de meilleures couleurs. Les entreprises ont pu reconstituer leurs marges ; l’investissement, comme la croissance, sont redevenus positifs même si leur ampleur demeure encore trop faible ; le pouvoir d’achat enregistre une hausse pour la première fois depuis 2007, le déficit annuel des comptes publics a été réduit de 27 % depuis le début du quinquennat, celui de la Sécurité sociale de 50 %... Et pour la première fois depuis 1996, l'Insee enregistre un recul des inégalités.

Toutefois, parce que ce redressement salutaire est encore fragile, le président de la République a décidé d’amplifier encore les efforts de l'Etat en faveur de l’emploi, qui demeure le point noir de nos résultats économiques. Tel est le sens des nouvelles mesures annoncées lundi dernier, à l’occasion de ses vœux aux acteurs de l’entreprise et de l’emploi.

Plusieurs mesures concourront à donner davantage de liberté à l’entreprise pour investir, innover, embaucher et gagner en compétitivité dans une économie qui ne connait pas les frontières : la création d’une prime de 2 000 € pour toute entreprise de moins de 250 employés qui recrutera un salarié payé entre 1 et 1,3 fois le smic, de nouvelles possibilités de modulation du temps de travail (sans remise en cause de la durée légale du temps de travail qui demeurera fixée à 35 heures) et la transformation progressive du Crédit d’impôt compétitivité-emploi (CICE) en baisse définitive des cotisations sociales.

Nous souhaitons aussi mieux orienter les demandeurs d’emplois et les jeunes vers les filières où les besoins existent et où les postes non pourvus, faute de personnels qualifiés, sont nombreux. C’est le cas des secteurs du bâtiment, du tourisme ou des services à la personne.

Nous voulons aussi que ceux qui sont à la recherche d’un emploi puissent mieux accéder aux opportunités offertes par les secteurs en expansion, comme le numérique ou les énergies renouvelables. Les efforts seront donc accentués pour la mise à disposition de plans de formation plus pertinents en lien avec les Régions, ainsi que sur la promotion de l’alternance. Ce mode de formation, qui constitue un outil très efficace au service de l’insertion professionnelle des jeunes, demeure aujourd’hui insuffisamment soutenu et encouragé.

Nous voulons enfin contribuer à mieux sécuriser encore le parcours des travailleurs, à l’heure où la mobilité, les changements de métiers, l’alternance du temps de travail, les nécessités de formations, sont devenus des réalités pour le plus grand nombre. La création du compte personnel d’activité qui enregistrera les droits et les acquis accumulés tout au long de la vie professionnelle répond à cet objectif. 

En matière de lutte contre le chômage, il y a ceux qui prétendent avoir des solutions miracle sans jamais les donner, ceux qui répètent que tout n’a pas été tenté sans pour autant préciser ce qu’ils tenteraient eux-mêmes, ceux qui considèrent que tout effort public est vain et ceux qui s’efforcent d’agir pour améliorer les choses. Sans hésitation, j’ai choisi avec humilité cette dernière catégorie.

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