vendredi 20 février 2015

De la responsabilité de gouverner




Mardi 17 février, après que le Premier ministre ait engagé la responsabilité du gouvernement sur le projet de loi croissance, activité et égalité des chances économiques, le groupe UMP a déposé une motion de censure, comme la constitution l’y autorise.

Au-delà de l’acte, il est toujours intéressant de s’intéresser au fond et, de ce point de vue-là, force est de reconnaître que la droite reste fidèle à elle-même.

Quelques lignes couchées rapidement sur le papier dépeignaient un gouvernement ne disposant plus de majorité, incapable de faire les réformes nécessaires au redressement de la France.

La première affirmation a été démentie lors du vote de jeudi dernier, qui n’a même pas permis à l’opposition de faire le plein de ses voix, certains centristes ayant estimé qu’il était incohérent de voter la censure à l’occasion de l’engagement de la responsabilité du gouvernement sur un texte qu’ils s’apprêtaient à voter.

Quant à la seconde, elle ne manque pas de sel venant d’une opposition qui porte la responsabilité de la mise en quasi faillite de la France et qui n’a pas eu le courage d’engager les réformes structurelles indispensables au redressement de notre pays, lors des deux quinquennats durant lesquels elle était la majorité.

Cet épisode a toutefois permis de vérifier que si une alliance ponctuelle des contraires peut bloquer l’adoption normale d’un projet de loi, il n’existe pas de majorité alternative pour proposer d’autres choix.

Le gouvernement continue donc d’assumer ses responsabilités avec force et détermination. Et c’est parce que les dispositions du projet de loi croissance, activité et égalité des chances économiques seront utiles au redressement de la France, pour en finir avec certains blocages, pour libérer les énergies, pour améliorer le pouvoir d’achat et donner de nouveaux droits, que le président de la République et le Premier ministre n’ont pas voulu prendre le risque de le voir retardé ou rejeté par l’alliance baroque et irresponsable de ceux qui, d’un côté ou de l’autre de l’hémicycle, sont rétifs à tout changement.

L’usage de l’article 49-3 étant souvent un moyen de contraindre les députés, je veux aussi souligner le travail fructueux de coproduction législative permis par l’attitude du ministre de l’Economie Emmanuel Macron et l’engagement des députés de tous bords qui ont pris la peine de travailler sérieusement sur ce texte. Quand plus de 1 000 amendements sont adoptés en commission puis en séance, après un débat de 200 heures, comment oser parler de bâillonnement de l’Assemblée nationale ?

Pour en terminer avec cet épisode de la motion de censure, qui ne restera qu’une péripétie de l'histoire de cette législature, je ne puis m’empêcher de dire ma tristesse d’avoir vu quelques députés communistes (pas tous heureusement) voter le texte de la droite qui plaidait explicitement pour l’allongement de l’âge de départ en retraite, l’affaiblissement de la protection sociale, du code du travail ou du paritarisme.

L’immobilisme et le conservatisme, qu’ils viennent de la droite ou de la gauche, n’apporteront
ni croissance, ni diminution du chômage. Voilà pourquoi, en responsabilité, nous faisons le choix d’agir et d’avancer.

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