jeudi 4 avril 2013

Ce que j'en pense...


En tant que responsable du Parti socialiste, il m’est arrivé de rencontrer Jérôme Cahuzac dans quelques réunions de travail. Le souvenir que j’en garde est qu’il connaissait parfaitement les dossiers dont il parlait. En tant que député depuis le mois de juin 2012, j’ai vu à l’œuvre un ministre du Budget compétent, qui faisait preuve de beaucoup de talent durant les débats à l’Assemblée nationale, en particulier lors de l’adoption de la loi de finances rectificative pour 2012 et de la loi de finances pour 2013. Pour le reste -comme tout le monde je crois- j’ignorais.

Dans notre République, il y a le droit, qui s’impose à tous et la morale, qui relève de l’appréciation personnelle de chacun. Du point de vue de la morale, c’est le mensonge public qu’il a proféré devant la Représentation nationale (j’étais présent) et partout ailleurs, qui me fait mal. Je ne puis comprendre qu’il ait accepté la charge qui lui a été proposée, au moment où le nouveau président de la République imposait aux ministres qu’il venait de nommer la signature d’une charte éthique, pour la première fois dans notre histoire. Son manquement annihile un acte fort destiné à contribuer à l’établissement d’une République irréprochable que nous sommes nombreux à appeler de nos vœux. Quant à ses errements, antérieurs à l’exercice de responsabilités électives, ils relèvent du droit et Jérôme Cahuzac devra répondre des fautes qu’il semble admettre avoir commises, comme tout autre citoyen.

Ceci étant dit, vous ne me trouverez pas parmi le chœur des contempteurs, des donneurs de leçons, des agitateurs de scandale, pas davantage que parmi celui des contrits éplorés. Au milieu du torrent d’injures, d’accusations et d’insinuations qui se déverse actuellement sur notre vie publique, j’observe pour ma part que dans notre pays, la presse est parfaitement libre de porter sur la place publique les informations qu’elle pense utiles à l’information de l’opinion. Et la justice est totalement indépendante pour travailler à la recherche de la vérité. Ce n’est pas le cas partout et cela n’a pas toujours été le cas chez nous.

Si d’autres -quelle que soit leur couleur politique ou leurs fonctions présentes ou passées- ont pris des libertés avec la légalité, ils devront comme tout le monde en répondre devant la justice. Quant à l’exigence de transparence dans notre vie publique, j’y ai toujours été favorable, je la pratique pour ce qui me concerne et je soutiendrai au parlement toutes les mesures qui seront utiles à sa généralisation.

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