lundi 7 juin 2010

Ce sont toujours les mêmes qui paient


Les peuples ne sont pas responsables de la crise. Et pourtant c'est à l'ensemble des Français que le président de la République, son gouvernement et sa majorité parlementaire présentent la facture.


Le gouvernement a annoncé un plan d'austérité massif, avec l'ambition de réduire les déficits publics. Des déficits publics qu'il a creusés depuis 2002, bien avant la crise, en accordant des avantages indus aux plus privilégiés (réduction des plus hautes tranches de l'impôt sur la revenu, multiplication des niches fiscales, bouclier fiscal...). C'est donc un Etat financièrement appauvri qui a affronté la crise, dont les responsables sont les principaux bénéficiaires de cet appauvrissement ! Et pour faire face au désastre d'aujourd'hui, la droite continue de dimunuer les moyens pour l'éducation de nos enfants, les moyens pour la sécurité publique, les moyens pour soutenir les entreprises, les moyens pour soutenir les salariés et les chômeurs dûrement touchés par la crise, les moyens des collectivités territoriales qui organisent les services publics de proximité.


Même chose pour les retraites. Le Parti socialiste a proposé un plan équilibré, qui met à contribution tous les revenus, pour sauvegarder nos retraites. Le gouvernement et l'UMP n'ont eu de cesse de caricaturer ces propositions, afin de recentrer le débat sur les deux seuls leviers sur lesquels il entend agir : allonger la durée de cotisation et reporter l'âge légal. Ainsi fallait-il comprendre le slogan de Nicolas Sarkozy en 2007 : travailler plus, pour gagner moins !


Quant au pouvoir d'achat, dont il se voulait le président il y a trois ans, Nicolas Sarkozy n'engage aucune politique pour le soutenir, alors que la consommation des ménages continue de reculer, ce qui menace la croissance. Les dépenses des familles continuent d'augmenter, à commencer par les dépenses de santé : augmentation de la franchise médicale, du forfait hospitalier, déremboursements nouveaux de médicaments, augmentation des tarfis des mutuelles contraintes de compenser et de payer le fiasco financier de la grippe H1N1... Avec ce gouvernement, les citoyens payent plus, pour moins de services publics.


En revanche, les très hauts revenus, les gros patrimoines et les grands profits font l'objet de toutes les attentions. Nicolas Sarkozy s'obstine toujours à remettre en cause le bouclier fiscal, malgré nos appels pressants, relayés par de plus en plus d'élus de droite de terrain. Il n'a rien fait pour réformer le système financier. Il a promis de taxer les très hauts revenus (bonus, stock-options), mais on attend toujours les actes...


Voilà pourquoi, pour un nouveau modèle de société, pour une politique juste et efficace, le Parti socialiste, propose une réforme juste et durable des retraites, qui ferait porter 50 % des besoins de financement sur les très hauts revenus, les gros patrimoine et les grands profits. Nous proposons aussi une régulation de la spéculation financière, principale responsable de la crise, avec notamment une vraie taxation sur les stock-options et les parachutes dorés, une action offensive -au plan européen et international- pour la création d'une taxe sur les transctions financières (modèle Tobin), ainsi que la stricte séparation entre les banques de dépôts et les banques d'investissements.


Il n'est pas exact, comme souhaite le faire croire la droite, qu'une seule politique est possible, pour sortir d'une crise, qui a parfois bon dos pour masquer les effets désastreux de choix bien antérieurs. Reste à en convaincre les Françaises et les Français d'ici à 2012. Tel est l'objectif que s'est fixé le Parti socialiste, auquel je m'efforcerai d'apporter modestement ma contribution, dans les mois qui viennent.

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