samedi 21 mars 2009

A propos de l'OTAN...


Les députés de droite -sommés de rentrer dans le rang par le président de la République- ont finalement voté la confiance du gouvernement mardi dernier à l’Assemblée nationale, après que le Premier ministre ait été contraint d’engager sa responsabilité sur la question de la réintégration de la France dans le commandement militaire de l’OTAN.

Ils ont ainsi entériné une décision prise de manière totalement unilatérale par Nicolas Sarkozy, qui -comme à son habitude- n’avait même pas pris le soin d’attendre la tenue du débat parlementaire pour officialiser le retour « plein et entier » de notre pays au sein de cet organisme. Cette attitude en dit long sur la valeur accordée par le chef de l’Etat à la représentation nationale. On n’aurait pourtant pu espérer qu’il ait à cœur de créer les conditions d’un véritable débat, avant de revenir sur ce choix stratégique décidé par le général de Gaulle, qui fit l’objet d’un consensus de plus de 40 ans entre la gauche et la droite dans notre pays.

En toute vraisemblance, hormis l’obtention de quelques postes de commandement à la marge, l’évolution du statut de la France au sein de l’OTAN ne renforcera en rien sa position. La prétendue influence qu’elle pourrait alors avoir sur les choix stratégiques d’une coalition largement dominée par les Etats-Unis est une illusion. Rien dans cette décision ne permettra de relancer la construction d’une défense européenne digne de ce nom.

En revanche, ce choix –véritable abandon de la position très singulière tenue jusqu’ici par la France dans le concert des nations- est symboliquement lourd de sens et présente de nombreux inconvénients. D’abord le risque d’une détérioration de nos relations avec certains Etats qui ne verront dans ce rapprochement qu’un signe d’allégeance à Washington. Le risque ensuite que nos alliés européens interprètent la position du président comme un constat d’échec de la défense européenne. Le risque enfin que nos interventions militaires perdent en légitimité, parce que désormais vécues comme un ralliement aux choix stratégiques américains, dont ne serions dépendants.

La sagesse aurait voulu que cette décision ne soit pas prise dans la précipitation, sans doute même qu’elle ne soit pas prise du tout.

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