mardi 16 juillet 2013

Réduction du budget de l'Elysée


Beaucoup de nos compatriotes sont convaincus qu'il suffirait de réduire le "train de vie" de la présidence de la République, du gouvernement et des élus en général, pour combler le déficit des comptes de la Nation. Les sommes en cause sont naturellement sans commune mesure avec l'ampleur du problème. Il est toutefois bon qu'en période de crise, les plus hautes autorités de l'Etat donnent l'exemple. C'est ce que fait François Hollande, depuis qu'il a été élu chef de l'Etat. Une fois n'est pas coutume, plutôt que de tenir moi-même la plume sur ce blog, j'ai pensé utile de reproduire l'article paru hier sur le site lexpress.fr sous la signature de la journaliste Emilie Lévêque :

"La Cour des comptes salue les efforts de François Hollande depuis son arrivée à l'Elysée pour réduire les dépenses de la présidence: 7 millions d'euros d'économies à la clé en 2012. Le chef de l'Etat compte poursuivre dans la même voie.

La Cour des comptesa publié lundi 15 juillet son rapport sur les comptes et la gestion des services de la présidence de la République. L'exercice 2012 a un caractère atypique, du fait du changement de locataire. La haute juridiction financière s'est ainsi attachée à mettre en lumière la répartition des dépenses entre François Hollande et Nicolas Sarkozy. Le résultat est sans appel: la gestion des comptes de l'Elysée est bien plus parcimonieuse sous la présidence de l'actuel locataire.

Le budget attribué à la présidence de la République pour 2012 était fixé à 108,9 millions d'euros en loi de finances. La recherche d'économies a permis de dégager un solde positif de 5,4 millions d'euros. François Hollande a donc décidé fin 2012 de reverser 6 millions au budget de l'Etat, ramenant la dotation budgétaire de la présidence à 102,9 millions. En 2011, le budget de l'Elysée s'était élevé à 110 millions.

L'Elysée a constaté mardi avec satisfaction ses "bons résultats" en termes d'économie enregistrés par la Cour des comptes, dans son rapport sur les comptes et la gestion des services de la présidence de la République en 2012, et compte poursuivre dans la même voie. L'Elysée indique ainsi qu'il "continuera de mener à bien certaines réformes destinées à optimiser encore davantage l'emploi des fonds publics (calcul des heures supplémentaires, gestion du parc automobile, frais de restauration, mise en place de redevances d'occupation domaniale)".
Le total des charges a diminué de 8 % à 101,6 millions. Les charges de fonctionnement ont-elles baissé de 12 % à 17,4 millions.

La Cour relève que ces résultats favorables sont dus à la "progression des procédures de mises en concurrence" et à "l'optimisation et la rationalisation de la gestion des services pour les achats courants". Mais elle souligne que certaines décisions de François Hollande ont eu un impact positif en termes d'économies budgétaires, notamment en ce qui concerne les dépenses afférentes à des événements, des déplacements, des sondages et des études.


Plus de sondages, d'études ni de site pour la première dame


Il n'y a pas photo: en matière de communication, Nicolas Sarkozy était bien plus dépensier que son successeur. Ainsi, le budget affecté aux dépenses de presse lors des déplacements (buffets, cars, etc.) a été consommé à 73 % entre le 1er janvier et le 15 mai 2012. De même, les aménagements audiovisuels ont représenté sous Nicolas Sarkozy 78 % (930.000 euros sur un total de 1,19 million) du total de la dépense annuelle. Entre le 1er janvier et le 15 mai, les dépenses pour des sondages se sont élevées à 77.381 euros ; celles pour des études à 103.131 euros. François Hollande a décidé de ne plus recourir ni aux sondages, ni aux études, n'alourdissant ainsi pas la facture depuis le 15 mai. Autres économies réalisées par le chef de l'Etat : la cellule internet a coûté 373.809 euros en 2012 sous Nicolas Sarkozy, 180.000 euros sous la présidence Hollande. Le fait qu'il n'y ait plus de site dédié à la première dame - il n'existe aujourd'hui plus qu'une simple rubrique dédiée à Valérie Trierweiler sur le site de l'Elysée - participe de cet effort d'économies. Concernant le service audiovisuel de l'Elysée, la Cour relève une "surconsommation des dépenses sur la période du 1er janvier au 15 mai", celles-ci représentant 41,2% du total de l'année. L'essentiel de la baisse des dépenses (421.729 euros contre 526.183 euros en 2011) "provient de la gestion sur le second semestre".

Un Paris-Bruxelles en train permet d'économiser 21.500 euros


Si sa volonté de prendre le train plutôt que l'avion a pu fait sourire à l'époque, cette décision de François Hollande a permis de réduire sensiblement les dépenses liées aux déplacements du chef de l'Etat. Selon les nouvelles règles établies par la présidence, le recours à l'Airbus A 330-320 est limité aux longues distances, le Falcon 7X pour les moyennes distances et le train est préconisé pour les distances plus courtes. Ainsi, l'utilisation du train plutôt que l'avion pour un déplacement d'une journée à Bruxelles permet d'économiser environ 21.500 euros. Par ailleurs, l'avion dit "spare", qui accompagnait à vide l'avion du chef de l'Etat lors des précédents mandats, n'a été utilisé que 9 fois sur 36 voyages sous François Hollande, alors qu'il l'était systématiquement sous Nicolas Sarkozy. Au total, les dépenses de déplacement ont diminué en 2012 de 21 % à 9,9 millions d'euros.


Baisse des charges de personnel


Autre décision de François Hollande à son arrivée à l'Elysée, qui a pu sembler anodine à l'époque mais qui a un réel impact : celle de diminuer de 30 % son salaire, le ramenant à 13.764 euros nets mensuels contre 19.721 euros auparavant, et de plafonner celui de ses plus proches collaborateurs à 13.000 euros mensuels. Le nombre de rémunérations excédent 10.000 euros a ainsi été réduiten 2012. François Hollande a également supprimé 13 postes dans son cabinet et 26 postes dans son service de sécurité. Au total, en dépit de l'augmentation des charges patronales qui a entraîné un surcoût de 500.000 euros, l'allègement des dépenses de personnel décidé par François Hollande a permis une économie de 900.000 euros, à 69,4 millions.


D'autres exemples, plus anecdotiques, renforcent l'image économe de François Hollande. Le coût de l'arbre de Noël pour les enfants a été divisé par deux à 170.000 euros - plutôt que de louer un théâtre comme l'avait Nicolas Sarkozy en 2011, le chef de l'Etat a organisé la réception dans la salle des fêtes de l'Elysée, permettant une économie de 96.226 euros. Les dépenses en achat de fleurs sont passées de 230.000 euros en 2011 à 130.000 euros en 2012.

La Cour des comptes, bien sûr, ne se contente jamais d'un simple satisfecit. Dans son rapport, elle relève encore de nombreux postes de dépenses sur lesquels des économies peuvent encore être faites : la sécurisation des procédures liées à la commande publique, le calcul des heures supplémentaires (leur coût, bien qu'en légère diminution, a encore atteint 1,8 millions en 2012), le contrôle des dépenses de restauration à la table du Palais de l'Elysée (4,4 millions d'euros en 2012), une amélioration de la gestion du parc de véhicules (même si celui-ci a été réduit de 115 à 98 en 2012 et le kilométrage parcouru a baissé de 23 %), ou encore la correspondance présidentielle.


Il faut croire que François Hollande aime écrire. C'est le seul poste qui est en augmentation par rapport à son prédécesseur : les effectifs sont passés de 78 à 86 agents et le nombre de courriers envoyés a progressé de 30 %
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