jeudi 29 octobre 2015

Oui à la généralisation des caméras-piétons





Il y a dix ans, deux adolescents étaient injustement arrachés à la vie à Clichy-sous-Bois. Cet événement tragique a marqué la mémoire collective de notre territoire. Il a aussi, durant plusieurs semaines, secoué la Nation tout entière.

Dix ans après, nombre de commentateurs s'interrogent sur ce qui a changé. Beaucoup de choses ont changé, mais pas encore assez.

Beaucoup, car, pour ne m’en tenir qu’à l’exemple de Clichy-sous-Bois, c’est avant tout la physionomie de la ville qui a été modifiée en profondeur, avec la mise en œuvre du projet de renouvellement urbain. Des écoles neuves ont été inaugurées, un collège a été reconstruit, la réforme de l’éducation prioritaire a apporté des moyens supplémentaires, un commissariat a été implanté, une agence de Pôle emploi a ouvert ses portes sur le plateau, la ville dispose -enfin- depuis quelques semaines d’une piscine, avant d’être desservie d’ici quelques années par le Grand Paris Express, au pied duquel une résidence d’artistes inspirée de la villa Médicis sera installée… Quant au quartier du Chêne-Pointu, sa requalification en profondeur vient d’être prise en compte par l’Etat.

Doit-on pour autant considérer que ces investissement massifs de l'Etat et des collectivités territoriales suffisent ? A titre personnel, je ne le pense pas. Et ce n’est pas non plus l’avis du gouvernement, qui a manifesté sa volonté d’amplifier le programme d’actions menées en direction de ces territoires qui ont concentré toutes les difficultés, à force d’avoir si longtemps été abandonnés.

Tel est le sens des annonces faites par le Premier Manuel Valls, lundi dernier, à l’occasion de la tenue du deuxième Comité interministériel à l’égalité et à la citoyenneté, chargé depuis sa création il y a huit mois, de proposer des mesures de nature à casser les logiques de ségrégation, tout en luttant contre les discriminations. Il ne s’agissait pas d’annoncer un de ces fameux plans Marshall illusoire que certains continuent d'appeler de leurs vœux par réflexe, mais de continuer de mettre en place des actions simples, de bon sens, aux effets concrets, de nature à traduire partout la République en actes.

En matière de logement par exemple, il est normal que l’Etat se donne les moyens de faire appliquer une loi votée il y a quinze ans et que certains maires se font gloire de ne pas respecter.

S’agissant de l’accès de tous aux emplois publics, un programme de renouvellement des origines sociales des élèves des 75 écoles administratives sera mis en œuvre et des parcours d’excellence dans les collèges situés en zones prioritaires (REP+) seront mis sur pied.

Enfin, sur un sujet sur lequel je travaille tout spécialement, si la sécurité est une nécessité pour tous nos quartiers, la qualité de la relation police-population est essentielle afin de faire vivre cette sécurité que chacun appelle de ses voeux.

Le Premier ministre a annoncé que les caméras-piétons, qui équipent certains policiers en intervention, seront progressivement généralisées à toutes les patrouilles. Je m'en réjouis. En effet, à l’occasion des différentes auditions que j’ai pu conduire ces dernières semaines en tant que rapporteur des crédits de la mission « sécurités » du projet de loi de finances pour 2016, j’ai pu constater que ce dispositif expérimental -qui suscitait au départ bien des inquiétudes notamment chez les forces de l’ordre- est aujourd’hui très largement plébiscité.

Les caméras-piétons constituent en effet une sécurité pour les fonctionnaires sur le terrain, en même temps qu’une garantie de respect pour tous les citoyens.

Je le dis sans ambages, je considère que mettre cet outil au service de l’amélioration des relations entre la police et la population sera bien plus efficace que d’autres dispositifs, imaginés un temps pour prévenir les discriminations et les contrôles au faciès.

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