mercredi 27 mai 2015

Chômeurs seniors : promesse tenue





Interpellé fin novembre par une demandeuse d’emploi senior, lors de l’émission « en direct avec les Français » diffusée sur TF1, le président de la République avait annoncé le rétablissement d’une allocation dédiée aux chômeurs de plus de 60 ans ayant cotisé toutes les annuités requises pour obtenir une retraite à taux plein, mais n’ayant pas encore atteint l’âge légal de départ fixé à 62 ans par le gouvernement Fillon et ne disposant plus de droits à des allocations chômage.

Une telle mesure a vocation à réparer les dégâts causés par la suppression en 2011, par le ministre du Travail de Nicolas Sarkozy, Xavier Bertrand, de l’Allocation équivalent retraite (AER).

Ces deux dispositions, le report progressif à 62 ans de l’âge de départ à la retraite dans le cadre de la réforme de 2010, couplée avec la suppression de l’AER, ont placé de nombreux chômeurs séniors dans une situation particulièrement difficile.

La semaine dernière, le ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social François Rebsamen, répondant à une question du groupe socialiste, républicain et citoyen dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, a annoncé que les chômeurs concernés se verront prochainement attribuer une « prime mensuelle de 300 euros » qui viendra s’ajouter à l’allocation spécifique de solidarité (ASS) ou au RSA socle.

Quelque 38 000 demandeurs d’emploi, nés en 1954 ou 1955, devraient bénéficier de cette mesure de solidarité.

Ainsi, en même temps que nous poursuivons l’indispensable redressement des comptes publics de notre pays, nous continuons de réparer les dégâts provoqués par les nombreuses décisions injustes prises durant les deux précédents quinquennats et nous nous efforçons de préparer la France aux défis de l’avenir.

mercredi 20 mai 2015

Oui, la politique européenne évolue


Hier, à Carcassonne, le président de la République François Hollande a remis en perspective l'action qui est la sienne depuis son élection en mai 2012. J'ai souhaité aujourd'hui publier sur ce blog quelques extraits de cet important discours, qui résument beaucoup de ce que je pense, s'agissant en particulier de la réorientation de l'Europe.


"Rien n'est pire que le statu quo, on croit que cela arrange le statu quo, mais il y a même des mécontents du statu quo, qui ne sont pas forcement des défenseurs de la réforme. C'est là aussi la contradiction, tout change, rien ne change, et en même temps, il faut bien qu'il y en ait qui prennent les décisions.

Je suis dans la situation, depuis trois ans, où je prends des décisions. Et quelle est mon inspiration sur tous les sujets ? C'est que le monde ne nous attend pas. Bien sûr, on a une très grande idée de la France, tous, nous pensons que nous sommes un pays exceptionnel, certains le croient d'ailleurs, heureusement, parce que c'est vrai, mais en même temps, nous ne
pouvons pas nous calfeutrer, fermer les portes et les fenêtres et penser que tout le monde va servir nos propres intérêts (...)

Des efforts ont été demandés, je ne les avais pas dissimulés, une nouvelle donne s'annonce sur le plan économique, mais il reste beaucoup à accomplir, l'essentiel, et le plus dur, c'est la confiance, elle ne se proclame pas, elle se conquiert. La confiance, c'est aussi un combat, un combat contre la morosité, un combat contre les discours qui font commerce du dépit, du déclin, on en entend tellement. Or la France, ce n'est pas une nostalgie, ce n'est pas une histoire ancienne, la France, c'est un projet, c'est un destin (...)

Il y a aussi le défi de la mondialisation, parce que le monde n'est pas facile, et parfois, il n'est pas gentil. On ne peut pas penser qu'il va nus laisser une place : la concurrence est rude, la compétition est féroce sur le plan économique, nous le savons, parce que des pays veulent prendre également leur place, et ils en ont bien le droit, avec leurs moyens propres. Alors, nous avons le devoir aussi de faire en sorte que la finance, j'en avais parlé, puisse être mise au service de l'économie réelle, et non qu'elle se serve de l'économie pour ses seuls profits. C'est une longue bataille, mais pour partie, nous l'avons non seulement engagée, mais sur certains points gagnée.

Depuis trois ans, parce que c'est finalement devenu notre combat, mais c'est le combat de tous, la lutte contre la fraude fiscale, l'évasion fiscale, l'optimisation fiscale, les paradis fiscaux, a largement progressé. Même sur le plan des marchés financiers, quelle était notre inquiétude ? C'est que les taux d'intérêt puissent flamber puisqu'il y avait notamment des doutes sur la zone euro. Et qu'a-t-on constaté ? Que les taux d'intérêt n'ont jamais été aussi faibles et que c'est donc une manière pour nous de pouvoir aussi nous financer et nous protéger.

Lorsque je parle de l'Europe, cela a été là aussi un combat difficile, réorienter l'Europe. Que constate-t-on trois ans plus tard ? La parité entre l'euro et le dollar est devenue maintenant plus réaliste, plus conforme à nos intérêts et notamment aux intérêts de nos entreprises qui exportent. Nous avons permis qu'il y ait des flexibilités budgétaires, pour pouvoir aller vers la réduction des déficits mais au bon rythme. Nous avons obtenu du président de la Commission, M. Junker, un plan d'investissement pour soutenir la croissance.

La Banque centrale européenne, que nous avions parfois critiquée, a été capable grâce à la pression que nous avons mise, mais aussi grâce à la lucidité qui s'est emparée de ses dirigeants, de mettre en place une politique monétaire qui permette justement d'avoir des taux d'intérêts plus bas. Alors, qui peut nier qu'il y ait eu depuis trois ans, pour l'Europe et pour le France, un certain nombre d'avancées. Je sais que c'est long, je sais que c'est plus long que prévu. Mais gouverner, ce n'est pas cliquer sur un bouton, ou claquer des doigts. Ca, c'est pour les prestidigitateurs, il y en a toujours
."



mercredi 13 mai 2015

Rétablir quelques vérités sur la réforme du collège





Depuis quelques jours, la réforme du collège occupe l’actualité et fait l’objet de nombreuses attaques. Face à une vaste entreprise de caricature et de désinformation, je veux tenter de dénouer ici, le vrai du faux.

Ressituons tout d’abord le contexte. En réponse à l’affaiblissement de l’école de la République, résultat des choix la droite durant les deux précédents quinquennats, nous avons fait de son redressement la première priorité de la législature.


Plus de 35 000 postes ont été recréés dans l’Education nationale et l’engagement de 60 000 postes nouveaux d’ici à 2017 sera tenu. Le gouvernement a réformé les rythmes scolaires pour favoriser un meilleur apprentissage des savoirs fondamentaux le matin et l’épanouissement des enfants, lorsque les communes jouent le jeu. Nous avons rétabli la formation des enseignants, supprimée sous la présidence de Nicolas Sarkozy.
En application de la loi de refondation de l’école de la République du 9 juillet 2013, le gouvernement engage désormais la réforme du collège, afin d’œuvrer au recul de l’échec scolaire.

Quarante ans après son instauration, tout le monde s’accorde à reconnaître que le collège unique est devenu le maillon faible de notre système éducatif et qu’il a échoué à créer les conditions de l’égalité des chances. Dans les comparaisons internationales, la France apparaît comme le pays le plus injuste, celui où l’origine sociale des élèves a le plus d’influence sur leur destin scolaire.


Parmi les critiques les plus entendues, qui se concentrent d’ailleurs sur des aspects marginaux du projet, beaucoup prétendent que la réforme du collège supprimerait l’enseignement du latin. Pourtant, dans le collège de demain, les élèves qui le désirent pourront continuer d’apprendre le latin à partir de la cinquième, dans le cadre d’un enseignement interdisciplinaire spécifique, avec le même nombre d’heures qu’aujourd’hui.


Il est aussi affirmé que la réforme ferait disparaître l’apprentissage de l’Allemand. Pourquoi donc alors le ministère de l’Education nationale doublerait-il le nombre de postes mis au concours pour recruter des professeurs d’allemand ?!  Une « carte des langues vivantes » sera mise en place dès la rentrée 2016, afin d’assurer la pérennité de l’enseignement de l’allemand dans toutes les académies.


Il est aussi prétendu que la suppression des classes « bilangues » nivellera le niveau de nos enfants vers le bas. Le constat est pourtant net : la France n’est pas le pays le plus en pointe en matière d’apprentissage des langues étrangères. En généralisant l’enseignement pour tous d’une première langue dès le CP et d’une seconde dès la cinquième (aujourd’hui, c’est seulement à partir de la quatrième), le gouvernement fait le choix d’engager le comblement de ce retard très français.


Enfin, certains pensant tirer avantage politique d’une confusion, en mélangent allègrement la réforme du collège, qui est sur la table et les projets de nouveaux programmes, qui sont encore loin d’être aboutis. Il convient donc de rappeler que l’instance indépendante que constitue le Conseil des programmes vient seulement de conclure ses travaux. Durant un mois, les enseignants qui sont les premiers acteurs de la transmission des savoirs,  vont être consultés. C’est seulement au terme de ce processus que des propositions seront formulées. Il sera alors temps de les apprécier, en toute objectivité.


Au-delà de ces éléments factuels, qu’il convenait de rappeler, le débat qui anime aujourd’hui notre société sur ce sujet me semble, en fait, confronter deux conceptions du collège : celle de ceux qui cherchent à retrouver l’ambition du collège unique et de la démocratisation de la réussite ; et celle de ceux qui se satisfont que le collège reste unique, à condition qu’il permette à certains de s’en sortir, sans que soit recherchée la réussite de tous.


Parce que je souhaite que les meilleurs élèves soient encore davantage mis en situation de réussir, sans que ceux qui ont plus de difficultés ne vivent le collège comme la première étape de leur mise à l’écart, je soutiens pleinement l’action courageuse entreprise par Najat Vallaud-Belkacem.

mercredi 6 mai 2015

Le sens de l'action engagée depuis trois ans



Il y a aujourd'hui trois ans, lors du second tour de l'élection présidentielle, une majorité de suffrages exprimés se portait sur François Hollande, qui a pris ses fonctions de président de la République quelques jours plus tard, le 15 mai 2012. Un mois et demi après, le 27 juin 2015, les élections législatives donnaient au majorité parlementaire au président, pour engager le redressement de la France.

Cette tâche, le chef de l'Etat s'y est est attelé avec détermination et fermeté, dès le premier jour de son mandat. Finances publiques, emploi, industrie, éducation, protection sociale : de nombreux signaux étaient alors au rouge. Et sans doute n'avons nous pas su faire partager l'ampleur de ce très lourd constat à nos concitoyens, légitimement pressés de percevoir les fruits du changement qu'ils espéraient par leur vote.

Si difficile que cela fût, nous n'avons pourtant pas dévié de notre cap : un temps long et des choix rudes étaient nécessaires, pour que la France amorce son redressement. Tous les indicateurs attestent qu'il est en cours, au rythme adapté, qu'il s'agisse de la réduction du déficit public de plus d'un quart en trois ans, de la reprise -encore trop fragile- de la croissance qui était nulle à notre arrivée, du redémarrage de l'investissement industriel qui avait dégringolé.

Parce que le redressement a été immédiatement pris à bras le corps, il a été possible de ne pas l'engager dans l'austérité à laquelle certains de nos voisins ont été contraints. A titre d'exemple, je veux rappeler que dans l'Education nationale, dont François Hollande avait fait une priorité lors de sa campagne, nous avons ouvert 8 900 classes dans les écoles maternelles et élémentaires en seulement trois rentrées, quand la droite en avait supprimé 9 200 durant la quinquennat de Nicolas Sarkozy.

Les deux années qui viennent doivent permettre de capitaliser les résultats de ces efforts : il fallait commencer par redonner un peu de force à notre économie car sans croissance, il est illusoire d'espérer réduire le chômage de masse qui ronge notre pays depuis plus d'une décennie. Il fallait modifier la trajectoire de nos comptes publics, avant de permettre de pouvoir engager de nouveau une mouvement de baisse des impôts pour les plus modestes et les classes moyennes, et leur stabilisation pour tous les autres, telle que nous la mettons en oeuvre dès cette année.

Cette politique n'est pas la seule possible. D'autres offres existent sur l'échiquier politique. Celle de l'extrême droite -certes plus évasive quant à ses propositions, que tonitruante dans ses déclarations et ses querelles de Front familial- qui propose une sortie de l'euro de nature à faire perdre du jour au lendemain 30 % de la valeur de ce que possède chaque Français ! Celle de la droite, qui consiste à essayer de convaincre que pour faire face à la mondialisation, il suffit de remettre en cause notre modèle social. Et puis, il y a le choix que nous avons fait, consistant à adapter notre pays -qui a besoin de réformes courageuses, mais justes- pour préserver nos conquêtes sociales et nos principes républicains.

Cette politique est une politique de gauche, ancrée tout autant dans ses valeurs que dans la réalité du monde d'aujourd'hui. Elle a besoin de la durée et de la stabilité pour donner sa pleine mesure.

Après tous les efforts demandés pour fonder le redressement sur des bases solides, il serait irresponsable de changer de cap quand les fruits de ces efforts commencent à mûrir.