mercredi 26 septembre 2012

S'attaquer concrètement à la violence à l'école


La violence à l’école n’est pas nouvelle. Physique ou psychologique, quel adulte ne l’a pas subie lui-même, ne serait-ce que de manière ponctuelle, durant son parcours scolaire ? Pendant longtemps, ce phénomène a été cependant minimisé. Les pouvoirs publics ont fait preuve de peu de volontarisme pour tenter de le contenir. Il tend malheureusement aujourd’hui à s’amplifier, en particulier dans les secteurs les plus sensibles. La fréquence des manifestations de violence croît et la gravité ou la bêtise des actes commis atteingent des niveaux qui ne peuvent laisser indifférent.

Voilà pourquoi le ministre de l’Education nationale Vincent Peillon vient de proposer des mesures inédites et innovantes afin de lutter contre la violence en milieu scolaire.

Inédites, car pour la première fois de son histoire, le ministère de l’Education nationale y consacrera des moyens spécifiques. Sur le terrain, cela se traduira par le déploiement rapide de 500 assistants de prévention et de sécurité (APS) dans les établissements les plus en tension. Ce nombre pourra être progressivement augmenté en fonction des besoins. L’académie de Créteil, dont dépend la Seine-Saint-Denis, est d’ores-et-déjà dotée de 50 postes d’APS.  Leur mission est claire : assurer un rôle de médiation et renforcer la présence des adultes dans les établissements scolaires aux moments clés de la journée.

Innovante, parce qu’elles se fondent sur une approche qui n’est plus exclusivement centrée sur la sanction des actes de violence. Une large place est donnée à la prévention, à l’instauration d’un dialogue en amont avec les élèves sur le fil du rasoir et à l’accompagnement des victimes qui n’osent souvent pas, par honte ou par peur, révéler les sévices dont ils sont l’objet.

Lorsque j’avais en charge l’Enfance, le Famille et la Santé au Conseil général (de 2008 à 2011), j’avais proposé et mis en place une expérimentation de ce type, au titre de la prévention spécialisée, dans 20 collèges du département. Les résultats avaient été très positifs, mais la collectivité départementale, étranglée financièrement, n’avait pas pu dégager les moyens nécessaires à une généralisation de cette expérience.

Je me réjouis que le gouvernement propose aujourd’hui cette voie à l’échelle nationale. Rétablir un climat serein partout où il ne l’est malheureusement plus, est indispensable pour le respect des valeurs que doit incarner l’école de la République.

vendredi 21 septembre 2012

Inauguration du mémorial de la Shoah à Drancy


Les cérémonies devant le monument et le wagon installé devant le cité de la Muette, qui servit d'antichambre vers les camps de concentration durant l'occupation nazie sont toujours empreintes de beaucoup d'émotion, surtout lorsque l'on croise le regard des rescapés de cet enfer, au moment de l'évocation du souvenir des milliers de disparus victimes de la barbarie.

Mais ce matin, l'évènement était encore plus exceptionnel. D'une part parce que pour la première fois, un président de la République en exercice visitait le site. Et d'autre part, parce qu'il s'agissait de l'inauguration du mémorial de la Shoah, né de la volonté et de l'engagement de longue haleine d'hommes et de femmes qui ont consacré leur vie à faire en sorte que ce moment douloureux de l'histoire de notre pays ne tombe pas dans l'oubli, que sa connaissance serve l'avenir, pour que jamais ce passé ne se répète.

Quel honneur et quelle fierté d'être aux côtés de François Hollande, pour entendre les mots et le message fort qu'il a souhaité délivrer devant les plus hautes autorités civiles et religieuses, mais aussi devant les enfants, dont certains un interprété une Marseillaise à vous donner la chair de poule.

Que dire de plus ? N'oublions jamais !

lundi 17 septembre 2012

Un moment important pour le Chêne Pointu


Ce matin, la ministre de l'Egalité des Territoires et du Logement Cécile Duflot et le ministre délégué à la Ville François Lamy étaient à Clichy-sous-Bois. Non pour une de ces visites médiatiques de plus auxquelles les habitants de cette commune sont malheureusement habitués depuis des années. Il s'agissait cette fois-ci de concret.

En venant signer avec le maire Olivier Klein, le président du Conseil général Stéphane Troussel, le président du Conseil régional Jean-Paul Huchon et le directeur général de la Caisse des Dépôts Jean-Pierre Jouyet un protocole d'accord pour la mise en oeuvre d'une stratégie d'intervention partenariale sur les copropriétés du Chêne Pointu et de l'Etoile du Chêne Pointu, ils ont traduit une mobilisation sans précédent des pouvoirs publics en faveur de la lutte contre l'habitat indigne dans le quartier du bas Clichy.

Dans les 1 520 logements vétustes qui composent les copropriétés du Chêne Pointu et de l'Etoile du Chêne Pointu, les habitants cumulent précarité sociale et économique. 57 % des copropriétaires occupants et 77 % des locataires vivent sous le seuil de pauvreté. Dans ces passoires énergétiques, qui ne sont plus desservies par les ascenseurs depuis des mois, où l'on se demande chaque hiver si le chauffage finira par repartir, les charges mensuelles peuvent dépasser les 400 € par mois. Des maladies, telles que la tuberculose, ont fait leur réapparition et les marchands de sommeil prospèrent, tout ceci à moins de 15 kilomètres de Paris !
Pour commencer à remédier à cette situation inacceptable, l'Etat, la Région, le Département et la ville de Clichy-sous-Bois (en partenariat avec la Caisse des Dépôts, de l'Anru, de l'Anah, de l'Epfif et de l'AFTRP) ont collectivement établi un projet social et urbain autour de quatre priorités :
- lancer des travaux d'urgence pour apporter la sécurité aux habitants et régler la question du chauffage,

- résorber les dettes des syndicats de copropriétaires,

- créer un outil de portage des lots de copropriété,

- renforcer la lutte contre les marchands de sommeil (nous entendons par ailleurs avec mon ami Claude Dilain, sénateur, déposer prochainement une proposition de loi sur ce sujet).

Bien sûr, comme je l'ai rappelé au ministre délégué à la Ville François Lamy, il ne s'agit là que d'une première étape. A plus long terme, c'est à la reconstruction complète de ce quartier qu'il faudra travailler. Mais il n'était pas possible de continuer d'attendre. Dans ce quartier de la 12e circonscription de la Seine-Saint-Denis, des changements rapides sont indispensables. La signature de ce matin a apporté une première réponse à cette nécessité.

vendredi 14 septembre 2012

Agir pour le pouvoir d'achat, malgré un contexte difficile


En 2007, Nicolas Sarkozy en avait un de ses totems de campagne : il serait le président du pouvoir d’achat, grâce notamment à son fameux « travailler plus, pour gagner plus ». Cinq années plus tard, les Français ont jugé à raison que l’incantation n’avait pas fonctionné. La crise économique est certes passée par là. Mais les choix politiques faits par la droite, toujours en faveur des plus riches parmi les plus riches, ont aussi largement contribué à cet échec.

Agir concrètement sur le pouvoir d’achat des ménages n’est pas chose aisée. Compte-tenu de la situation des finances publiques du pays, il est impossible d’accroître encore les déficits, qu’il faut au contraire réduire. En revanche, nous souhaitons agir de manière ciblée sur les principaux postes de dépense qui pèsent sur le budget des familles et placent un nombre de plus important d’entre-elles face à une impossible équation, lorsqu’il s’agit de boucler les fins de mois. Telle est la stratégie retenue par le gouvernement de Jean-Marc Ayrault et la nouvelle majorité.

Plusieurs mesures ont déjà été mises en œuvre :

- le coup de pouce au Smic à hauteur de 2 % au 1er juillet (soit près de 6 mois avant la période habituelle de revalorisation) qui représente un gain net mensuel de 21,50 pour un temps plein ;

- la suppression de la hausse de la TVA, décidée à hussarde par la précédente majorité sur injonction de l’ancien président de la République. En passant de 19,6 % à 21,2 % ce nouveau taux aurait ponctionné 12 milliards d’euros par an aux familles françaises à compter du 1er octobre. Conformément à nos engagements, nous avons supprimé cette augmentation ;

- l’augmentation de 25 % de l’Allocation de rentrée scolaire qui a concerné pour cette rentrée 2012 près de 3 millions de familles et 5 millions d’enfants ;

Quant à la baisse des prix des carburants, elle est allée jusqu’à 6 centimes par litre. Alors qu’elle s’était refusée à faire quoi que ce soit dans ce domaine, entendre la droite dire aujourd’hui que ce n’est pas assez ne manque pas de sel !

Dans les semaines et les mois qui viennent, nous poursuivrons cette action tout aussi déterminée que réaliste. Ainsi dans les prochains jours, l’Assemblée nationale engagera la discussion sur une proposition de loi relative à la mise en place d’une tarification progressive de l’énergie. Ce dispositif, qui pourrait entrer en vigueur d’ici la fin de l’année, aura vocation à alléger la facture énergétique dont on sait qu’elle pèse de plus en plus sur les foyers les plus modestes.

D’aucuns considéreront bien sûr qu’il faut faire plus et plus vite. L’expérience nous a montré que cela conduisait à devoir très rapidement faire marche arrière. Nous avons préféré la voie de l’action dans la durée. En privilégiant les actes aux promesses, la nouvelle majorité a cependant d’ores et déjà fait bien plus en quatre mois que le précédent gouvernement en cinq ans, s’agissant du pouvoir d’achat des Français.

lundi 10 septembre 2012

Emplois d'avenir : une nouvelle chance pour l'emploi des jeunes


Taux de chômage qui atteint des sommets vertigineux, alternance de « jobs » aux statuts précaires, discrimination à l’embauche : la situation de l’emploi des jeunes en France est préoccupante, en particulier pour ceux qui n’ont pas eu la possibilité de s’engager dans les études ou dans une formation, et qui se trouvent, de ce fait, dépourvus de qualification.

Ce constat, nous le dressons de manière encore plus singulière dans les quartiers populaires, en particulier en Seine-Saint-Denis, mais aussi dans les milieux ruraux et dans les Outre-Mer qui cumulent de nombreux freins à l’accès à l’emploi pour la jeunesse.

Le redressement de notre pays passe notamment par l’attention que nous portons à l’insertion professionnelle durable des jeunes. C’est la raison pour laquelle la nouvelle majorité a décidé d’agir vite et d’agir fort dans ce domaine. L’examen du projet de loi relatif à la création des emplois d’avenir sera donc le premier point de l’ordre du jour de la session extraordinaire qui s’ouvre demain à l’Assemblée nationale.

Ce dispositif, qui figurait parmi les 60 engagements de François Hollande lors de la campagne pour l’élection présidentielle de mai dernier, pourra ainsi entrer en vigueur dès le mois de novembre. Il poursuit un triple objectif.

Du point de vue des chiffres tout d’abord, cette mesure devrait concerner 100 000 nouveaux contrats au titre de l’année 2013 et 50 000 de plus pour 2014 au sein des collectivités publiques et des associations, ce qui représente un engagement financier de l’Etat de près de  2,3 milliards d’euros.

Les emplois d’avenir, tels qu’ils sont conçus, ont également vocation à constituer une passerelle vers l’emploi durable, dans la mesure où les compétences acquises ainsi que les formations suivies durant cette première expérience permettront d’offrir aux bénéficiaires de nouvelles perspectives d’embauche.

Ils ont enfin pour objet de s’adresser aux jeunes qui rencontrent le plus de difficultés en termes d’accès à l’emploi. Seront ainsi en priorité ciblés ceux qui ne disposent d’aucune qualification et ceux vivant dans les zones urbaines ou rurales les plus marquées par le chômage.

Combinée aux futurs contrats de génération, qui devraient voir le jour début 2013, cette mesure marque toute la détermination dont souhaite faire preuve le gouvernement pour lutter contre le chômage. Je la voterai donc sans hésitation et serai attentif à sa mise en œuvre sur le territoire de la 12e circonscription de la Seine-Saint-Denis, où les besoins des collectivités et des associations ne manquent pas.

mercredi 5 septembre 2012

Rentrée scolaire : premiers changements


En ces temps de reprise scolaire, rappelons le contexte général dans lequel se déroule cette rentrée 2012, ainsi que les grands enjeux et les perspectives qui rythmeront les prochains mois.

La rentrée 2012 demeure profondément marquée par les orientations politiques de la précédente majorité, puisque c'est elle qui a eu la responsabilité de la préparer. Coupes franches dans les budgets des établissements scolaires, fermetures de classes à l’aveugle y compris dans les zones les plus sensibles, réduction drastiques des effectifs enseignants et pédagogiques : telles ont été les tendances lourdes des cinq dernières années. L’année scolaire 2012-2013 n’en sera malheureusement pas complétement épargnée, puisque la droite en a été la principale organisatrice, avec notamment 14 000 nouvelles suppressions de postes, s’ajoutant au quelques 60 000 enregistrées depuis 2007.
La rentrée de cette année est toutefois porteuse d’espoir, puisque la réussite éducative et la refondation du système d'éducation français font désormais partie des priorités de la nouvelle majorité, conformément aux engagements de campagne du président de la République. 89,5 millions d’euros ont d’ores et déjà été débloqués dans la loi de finances rectificative que j'ai votée en juillet dernier, pour le financement de mesures d’urgence applicables dès la rentrée 2012. Ces moyens d'urgence visent à limiter les effets des décisions du précédent gouvernement pour l’année scolaire qui s’ouvre.

Pour le seul département de la Seine-Saint-Denis, cette enveloppe a permis le financement de 25 nouveaux postes de professeurs des écoles, de 6 postes de conseillers principaux d’éducation, de 68 postes d’assistants d’éducation, d’une dizaine de postes d’assistants chargés de la prévention et de la sécurité et d’une centaine de nouveaux postes d’auxiliaires de vie, chargés de l’accompagnement des élèves porteur d’un handicap. Conformément aux engagements que j'ai pris durant la campagne législative, j'ai veillé à ce que les élèves de la circonscription bénéficient d'une part de ces moyens supplémentaires, en fonction des nécessités.
Il ne s’agit toutefois là que de prémices. Le ministre de l’Education nationale Vincent Peillon a en effet dans le même temps engagé une vaste concertation sur la refondation scolaire, dont l’objectif sera de contribuer à la préparation d’un projet de loi d’orientation et de programmation sur le système éducatif. Ce texte déclinera les ambitions très concrètes que nous portons pour l’Education nationale, afin de contribuer au redressement de notre pays et à la préparation de son avenir.