samedi 14 mai 2011

T Zen 3 : un projet en débat


Ayant fait de l'amélioration des transports en commun une de ses priorités, le Conseil général de la Seine-Saint-Denis travaille depuis quelques années, en lien avec le Syndicat des transports d'Ile-de-France (Stif) sur un projet de ligne de bus à haut niveau de service (BHNS) baptisé "T zen 3" qui pourrait relier Pantin à la gare de Gargan, en se substituant à l'actuelle ligne 147 sur l'ex RN3.

Jeudi 12 mai dernier, avait lieu la première réunion publique de concertation sur ce projet, organisée par ses promoteurs à l'espace des Arts des Pavillons-sous-Bois. J'y ai bien évidemment participé, avec Alain Calmat.

"T zen 3" est tout à la fois un projet d'aménagement de l'ex RN3 et un système de transport. Le projet d'aménagement porté par le Département est nécessaire et légitime. Il suffit d'emprunter l'itinéraire concerné, depuis la porte de Pantin jusqu'au carrefour permettant d'accéder à l'avenue Victor-Hugo aux Pavillons-sous-Bois, pour s'en convaincre. Il est indispensable de requalifier cet axe majeur, de mieux l'insérer dans la ville, de le sécuriser, en particulier pour les piétons, comme nous l'avons fait à Livry-Gargan il y a maintenant un peu plus de dix ans, pour le tronçon allant du carrefour Chanzy jusqu'à la place de la Libération.

Je pense néanmoins que cet aménagement ne doit pas être conçu avec un "esprit de système". Ainsi, lors des réunions de travail préparatoires, j'ai indiqué que l'idée d'ajouter des pistes cyclables au site propre de la future ligne de bus, ne me semblait pas opportune. S'il est indispensable de développer les itinéraires de circulation douce, insérer une piste cyclable directement sur l'ex RN3 me semble constituer une contrainte supplémentaire au projet, pour un résultat médiocre. Quel cycliste prendrait plaisir à circuler dans la vapeur des pots d'échappement d'un axe particulièrement chargé ? Il me semble préférable de privilégier l'implantation de pistes cyclables sur des voies paralèlles mieux adoptées, comme nous l'avons fait à Livry-Gargan (Sully/Albert-Camus/César-Collaveri/Emile-Zola/Maurouard). De ce point de vue, le réaménagement des abords du canal de l'Ourcq, dans le cadre d'un autre projet porté par le Conseil général intitulé "Territoires de l'Ourcq", dont j'ai la charge depuis peu, me semble pouvoir répondre à cet enjeu. J'espère avoir été entendu, puisque l'insertion de pistes cyclables en plus du "T zen 3" ne figurait plus dans le schéma de principe présenté au public jeudi soir.

Dans le même esprit, je suis convaincu que le réaménagement de l'ex RN3 et notamment la nécessaire amélioration des transports en commun qui l'empruntent, ne doit pas être conçu avec une vocation dissuasive envers la circulation des véhicules individuels. Ce qui a été possible dans Paris, parce que le maillage de l'offre de déplacement collectif est fin, ne l'est pas en première couronne, en particulier dans le secteur de Livry-Gargan, où le réseau de transports en commun est beaucoup moins développé. C'est la raison pour laquelle nous avons été attentifs, avec Alain Calmat, au maintien de deux voies de circulation dans chaque sens sur l'ex RN3, depuis la sortie de l'A3 à Bondy, jusqu'au terminus projeté du "T zen 3". C'est aussi cette raison qui ne permet pas le prolongement de ce système de transport au-delà du carrefour Victor-Hugo aux Pavillons-sous-Bois, puisqu'après, l'emprise des voies est insuffisante. En cela, nous exprimons une position constante, qui semble avoir été entendue pour le BHNS, alors que cette contrainte a été superbement ignorée par le Stif dans le cadre du projet de débranchement du T4 vers Clichy-sous-Bois et Montfermeil !

Au cours de la réunion, Alain Calmat a exprimé également au nom de la ville de Livry-Gargan sa préoccupation relative à la suppression de l'autopont Polissard, qui sert d'exutoire à l'autoroute A3. Si l'objectif de faire disparaître cette fracture urbaine, qui coupe la ville de Bondy en deux, est parfaitement compréhensible, il est indispensable que le réaménagement de substitution envisagé soit étudié avec soin, de telle sorte qu'il ne provoque pas une trombose de la circulation, à laquelle personne n'aurait à gagner.

S'agissant enfin du système de transport proposé, je suis, tout comme le maire de Livry-Gargan, très favorable au projet, qui devrait considérablement améliorer les conditions d'exploitation de la ligne et les conditions de transports de ses usagers. Nous avons toutefois appelé l'attention, durant cette phase de concertation, sur le devenir de la ligne 147 après le viaduc du T4 sur l'ex RN3 (carrefour Salvador-Allende à la limite de Livry-Gargan et des Pavillons-sous-Bois) et jusqu'à son terminus actuel de la mairie de Sevran, ainsi que sur celui de la ligne 347 qui dessert la préfecture. Ces lignes assurent en effet un maillage important du réseau bus pour les Livryennes et les Livryens. Il ne faudrait pas que le temps gagné entre Pantin et le moment où le "T zen 3" quittera l'ex RN3 pour rallier son terminus à la gare de Gargan, soit repris aux usagers, en raison d'un fonctionnement cahotique ou mal pensé de la suite de la ligne actuelle.

Favorables au principe du projet "T zen 3", nous demeurerons donc très attentifs à ce que ces questions, qui demeurent en suspens avec quelques autres, trouvent des solutions positives pour les habitantes et les habitants de notre secteur.

mercredi 11 mai 2011

La Région s'engage pour le Commissariat de Livry-Gargan


Il est des soirs où l'on se dit que l'action que nous menons sans relâche en faveur de la sécurité de nos concitoyens va peut-être finir par payer !

Mercredi 11 mai, vers 22h, avec Alain Calmat, nous avons accueilli à Livry-Gargan le préfet de la Seine-Saint-Denis Christian Lambert et le vice-président socialiste du Conseil régional d'Ile-de-France chargé notamment de la sécurité, mon ami Abdelhak Kachouri.

Au-delà des encouragements que nous souhaitions apporter aux équipes de nuit de la police nationale, le dossier de la reconstruction du commissariat de la ville (qui couvre aussi les communes de Coubron et de Vaujours) était au coeur de cette visite.

Comme j'ai eu l'occasion de le rappeler à plusieurs reprises sur ce site, les conditions de travail des policiers et l'accueil des citoyens n'est absolument plus à la hauteur des besoins dans les locaux actuels. En 2001, Alain Calmat, alors député, avait obtenu du gouvernement de gauche de l'époque un accord sur le principe de la construction d'un nouveau commissariat à Livry-Gargan. Cette décision avait été officialisée par la signature, avec le préfet d'alors, d'un contrat local de sécurité. Pour faciliter la réalisation du projet, la ville avait donné à l'Etat, dès décembre 2001, l'emprise foncière de l'ancien centre des impôts située au carrefour Chanzy, entre l'ex RN 3 et l'avenue Sully.

Mais depuis, plus rien, malgré les démarches constantes du maire et de moi-même, sinon l'organisation du concours ayant permis de choisir l'architecte, le projet et l'oeuvre d'art qui va avec ! A deux reprises, j'interrogeais en séance publique du Conseil général les préfets successifs, à l'occasion de leur rapport annuel devant l'Assemblée départementale. A chaque fois, j'obtenais les mêmes réponses : des engagements sur des délais, jamais respectés par la suite !

Récemment, tout à sa campagne de désinformation sur la sécurité, la droite locale a même essayé de faire porter la responsabilité de ce fiasco sur le Conseil régional d'Ile-de-France. Quoi de mieux que des actes pour démentir de telles bêtises ? Ce soir donc, Abdelhak Kachouri a remis à Alain Calmat une lettre officielle d'engagement de la Région (photo). Si l'Etat programme enfin cette opération, le Conseil régional apportera une contribution financière d'au moins 30 % au projet. En effet, depuis 1999, l'Ile-de-France est la seule Région a avoir pris, sous l'impulsion de sa majorité de gauche, la décision de participer au financement des constructions et rénovations de commissariats, responsabilité qui incombe normalement en totalité à l'Etat. Le vice-président a précisé devant le préfet que les crédits régionaux pourraient être disponibles dès 2012.

Christian Lambert, que nous avons sensibilisé à ce dossier dès sa prise de fonction et qui s'y est toujours montré attentif depuis, n'était pas en mesure d'être aussi précis en matière d'engagement financier et de calendrier. Il a toutefois indiqué qu'il proposerait au ministre de l'Intérieur, dans les jours qui viennent, que la reconstruction du commissariat de Livry-Gargan soit la prochaine opération inscrite dans le programme de l'Etat pour la Seine-Saint-Denis.

Nous resterons donc mobilisés pour que cette soirée prometteuse soit suivie de décisions concrètes et rapides, afin qu'un commissariat neuf, adapté aux attentes de la population et des policiers, voit enfin le jour à Livry-Gargan.

On dit que le temps perdu ne se rattrape jamais. Cette nuit, j'ai plutôt envie de croire : mieux vaut tard que jamais !

mardi 3 mai 2011

Sécurité : quand la droite fait assaut de mauvaise foi



Mercredi 20 avril dernier, le ministre de l’Intérieur Claude Guéant, a profité d’un déplacement en Seine-Saint-Denis pour annoncer la mise en place d’équipes de « policiers patrouilleurs » dans les quartiers. Leur principale mission serait d’arpenter les rues, pour accroître la visibilité de la police nationale sur le terrain et restaurer ainsi une forme de confiance de la population.

L’intention semble louable. S’agirait-il d’une nième tentative de remise en route de la police de proximité, créée par le gouvernement de gauche de Lionel Jospin et supprimée sous les sarcasmes par Nicolas Sarkozy dès son arrivée au ministère de l’Intérieur il y a près de dix ans ?

L’annonce de M. Guéant pose néanmoins un certain nombre de questions. Quelle sera, par exemple, la capacité du gouvernement à concrétiser son « ambition », alors qu’aucun moyen supplémentaire ne sera mis en œuvre pour l’occasion et que la tendance de ces trois dernières années a clairement été à la réduction drastique des effectifs de police, y compris en Seine-Saint-Denis où les besoins sont pourtant prégnants ? Quelle peut être ensuite la réelle plus-value d’une telle mesure, qui ressemble à s’y méprendre aux dispositifs mis en place par Michèle Alliot-Marie et Brice Hortefeux (notamment les Unités territoriales de quartier) lors de leur passage Place Beauvau ?

Le calendrier retenu par le gouvernement pour annoncer la création des « patrouilleurs » confirme finalement que cette mesure tient plus de l’opération de communication, que de la volonté d’agir concrètement pour la sécurité des personnes. A tout juste un an des élections présidentielle et législative, le bilan gouvernemental bien médiocre en la matière, rendait urgent pour la droite de recycler son plus vieux fonds de commerce et de tenter de donner de nouveau l’illusion aux Français qu’elle était la plus apte à traiter ces questions avec efficacité. Ainsi, dans une magnifique démonstration de pure mauvaise foi, on nous assure que le concept des « patrouilleurs » est novateur et qu’il n’y a dans cette proposition aucune visée électoraliste !

Mais quand il s’agit de sécurité, la mauvaise foi n’est pas l’apanage des membres du gouvernement. A Livry-Gargan, les élus UMP d’opposition se sont ainsi livrés à une critique tout aussi farfelue qu’infondée, mettant en cause la responsabilité du président socialiste du Conseil régional d’Ile-de-France dans l’abandon du projet de reconstruction du commissariat de la ville. Rappelons à toutes fins utiles que cette collectivité ne dispose d’aucune compétence dans ce domaine, exclusivement du ressort du ministère de l’Intérieur. Son seul lien avec ce dossier, résulte du choix fait par la majorité régionale de gauche de participer aux cotés de l’Etat -à titre facultatif- aux dépenses de construction et de rénovation des commissariats d’Ile-de-France. Notons que la Région Ile-de-France est d’ailleurs la seule, dans le pays, à avoir pris cette décision, dès 1998, pour contribuer à améliorer la sécurité des Franciliens. Si nous attendons depuis près de 10 ans la construction de notre commissariat, ce n’est donc en rien du fait du Conseil régional, prêt à apporter son concours financier à hauteur de 30 %, mais bien parce que le ministère de l’Intérieur n’a toujours pas décidé jusqu’à ce jour d’inscrire cette opération dans son programme national, malgré les promesses faites à de multiples reprises.

De jeunes gens de droite, encore plus irresponsables et intellectuellement malhonnêtes, ont récemment affiché sur les panneaux d’expression libre de la commune des slogans voulant faire porter au maire la responsabilité des problèmes de sécurité rencontrés par les Livryennes et les Livryens. Je livre à leur réflexion le commentaire du maire UMP des Pavillons-sous-Bois, qui mène dans ce domaine une politique équivalente à celle que nous menons à Livry-Gargan. Après le hold-up dont a été victime une bijouterie de l’avenue Chanzy, dont nous partageons un côté avec sa commune, il a déclaré au Parisien (édition du 30 avril), qu’il avait investi dans la vidéosurveillance (comme l’a fait la municipalité de Livry-Gargan) et augmenté les effectifs de la police municipale (comme l’a fait la municipalité de Livry-Gargan). Et de conclure : « Je ne vois pas ce que je pourrais faire de plus ». Effectivement, que peuvent faire de plus les élus locaux, pour atténuer les échecs des politiques nationales de sécurité ?