jeudi 25 février 2010

Défendre l'hôpital public


S’ils ne sont pas les seuls, loin s’en faut, dans le paysage hospitalier de l’Ile-de-France et de la Seine-Saint-Denis*, les établissements de l’Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) assurent chaque année la prise en charge de près de 6 millions de patients, en région parisienne et au-delà. Les regroupements de ces 37 structures de soins en 12 groupes hospitaliers à l’horizon 2011 (les hôpitaux de l’AP-HP de notre département -Avicenne, Jean-Verdier et René-Muret- ne formeront alors plus qu’un seul groupe) risquent de s’accompagner d’une réduction drastique des moyens financiers qui leur sont alloués, ainsi qu’avec une nouvelle vague de suppression de postes, dont on ne connaît pas encore précisément l’importance et surtout la répartition. Car si la presse parle d’ores et déjà de 3 000 à 4 000 emplois en moins d’ici à 2012, la ministre de la Santé Roselyne Bachelot s’est bien gardée d’officialiser -en cette période de campagne électorale pour les régionales- une décision très impopulaire, qui pourrait jouer en défaveur des candidats de l’UMP.

Au nom de la recherche d’économies, le gouvernement s’apprête donc -en s’appuyant sur une logique comptable ne laissant aucune place à l’intérêt des patients- à mettre en péril une institution qui incarne, avec d’autres, les valeurs de l’hôpital public, une institution garante de l’accès pour le plus grand nombre à des soins de qualité et de proximité.

Face à cette démarche d’affaiblissement et de démantèlement du plus grand hôpital de la métropole parisienne, des élus du Conseil d’administration de l’AP-HP, dont je suis, ont lancé le 14 février dernier une pétition appelant le gouvernement à renoncer à son plan de suppression d’emplois. Aux cotés de Bertrand Delanoë et de Jean-Marie Le Guen, respectivement président et président suppléant du Conseil d’administration de l’AP-HP, près de 5 000 personnes –médecins, professionnels de santé, élus, administratifs ou particuliers- ont à déjà signé cet appel à la mobilisation.

J’invite toutes celles et tous ceux qui sont attachés au service public hospitalier français à manifester leur soutien en signant la pétition en ligne sur le site http://www.defendonslaphp.fr

*Je recevrai prochainement au Conseil général les directeurs et les présidents des commissions médicales d’établissement des quatre autres hôpitaux publics de la Seine-Saint-Denis (Robert-Ballanger à Aulnay-sous-Bois, GHI Le Raincy-Montfermeil, André-Grégoire à Montreuil et Delafontaine à Saint-Denis).

2 commentaires:

  1. Bonjour,

    En ce lendemain de premier tour où les principaux vainqueurs sont les abstentionnistes, me vient une refléxion qui me travaillent depuis longtemps.
    A vrai dire, cela fait plusieurs années que je pense avec certitude que le droit de vote devrait être obligatoire. D'autant que dernièrement, ce débat sur l'identité nationale n'avait, ou peu, lieu d'être (du moins, sous la forme où il nous a été présenté) compte tenu des résultats de l'abstention.
    Alors, le droit de vote obligatoire ? Oui, devrais-je penser. Hier, j'aurais du en avoir la confirmation.

    Mais voilà, mon sens de l'anticipation ("gouverner, c'est prévoir" n'est ce pas ?) m'obligent à une certaine refléxion. Et une certaine retenue. En effet, rendre ce vote obligatoire nous priverait de ce signal (d'alarme ?) que peut nous offrir l'abstention. Car ne pas se rendre aux urnes est une manière de s'exprimer. Et on ne peut, en ces temps de crise, faire abstraction de ce non-vote, qui je le rappelle, est un message aux responsables politiques.

    Alors, je vous pose la question, Mr Popelin, doit on rendre le vote obligatoire ?

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  2. C'est un vrai débat, auquel je n'ai pas la prétention de répondre seul.

    Le droit de vote est le fruit de batailles, parfois dures, pour lesquelles certains de nos aïeux sont allés jusqu'à donner leur vie, afin de gagner cette liberté, afin de contruire la démocratie.

    Voilà pourquoi je trouve navrant que nombre de nos concitoyens négligent ce droit, voire le considèrent avec une certaine forme de mépris. "La liberté ne s'use que lorsque l'on ne s'en sert pas" écrivit Beaumarchais.

    Et si véritablement, les électrices et les électeurs ne trouvaient pas réponse à leurs attentes parmi les -tout de même!- 12 listes qui leur étaient proposées hier en Ile-de-France, il est toujours possible de voter blanc, pour envoyer le fameux "message", plutôt que de s'abstenir.

    Faut-il pour autant rendre le vote obligatoire ? J'ai personnellement le sentiment qu'il est vain de vouloir à tout prix faire boire un ane qui n'a pas soif.

    Ma philosophie est la suivante : je respecte tous les votes (y compris les votes blancs), même quand parfois ils heurtent ma sensibilité et mes convictions. Quand à ceux qui négligent de voter (car il y a toujours certaines personnes qui peuvent avoir une raison valable de ne pouvoir le faire), je considère tout simplement qu'ils n'ont ensuite qu'un seul droit : celui de la boucler.

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