samedi 24 janvier 2009

Extinction des feux sur les autoroutes de la Seine-Saint-Denis !


En cette période d’annonce des chiffres officiels de la sécurité routière pour 2008 –qui confirment une tendance à la baisse de la sinistralité sur le réseau français– une décision récemment prise de manière unilatérale par le gouvernement interpelle quelques élus de Seine-Saint-Denis dont je suis. Elle concerne la suppression à très court terme de l’éclairage sur certains axes autoroutiers de la région parisienne.

Cette mesure, qui devrait toucher l’A3, l’A86 et l’A103 pour ce qui est de notre département, tendra, de mon point de vue, à rendre la conduite de nuit particulièrement inconfortable, voire dangereuse, sur des axes très fréquentés.

L’absence de lumière sur ces voies est un phénomène déjà bien connu des automobilistes de la Seine-Saint-Denis. Pour des raisons essentiellement budgétaires, l’Etat –compétent en matière d’exploitation et d’entretien du réseau autoroutier gratuit d’Ile-de-France– a décidé depuis plusieurs années de ne pas procéder à la remise en service de l’éclairage défectueux en raison de l'usure du temps ou de vols de câbles d'alimentation (un "sport" qui s'est malheureusement développé ces dernières années).

Guidé par ce même objectif d’économie, l'Etat semble aujourd’hui faire le choix de plonger complètement dans le noir de nouvelles portions d’autoroutes, jusqu’alors épargnées par lles rigueurs du temps et les actes de vandalisme. Pour justifier cette une nouvelle atteinte à un service public qui relève de sa responsabilité, l’Etat invoque un argument pour le moins discutable, de nature à laisser pantois tout automobiliste amené à conduire régulièrement de nuit : l’absence d’éclairage contribuerait à réduire l’accidentologie, nous dit-on, chiffres de la sécurité routière à l’appui ! Certes, le nombre de sinistres en Ile-de-France est en nette diminution et il faut s’en réjouir. Mais n’est-ce pas plus probablement dû à l’augmentation du nombre de radars automatiques, au renforcement des contrôles routiers, à la baisse de vitesse liée aux besoins d’économie de carburant ? Le lien entre la réduction de la visibilité de nuit, qui appellerait à plus de vigilance de la part du conducteur et la baisse du nombre d’accidentés de la route, est en réalité très difficile à établir. Ce qui est certain en revanche, c’est que la suppression de l’éclairage constitue une économie de plusieurs millions d’euros.

Je suis bien sûr attentif au bon emploi des deniers publics, tout comme aux économies d'énergies potentielles et au développement durable (l'impact du fort éclairage des zones à forte densité humaine perturbe notre écosystème). Pour autant, je ne suis pas certain qu'on commence par le bon bout en plongeant nos autoroutes dans le noir et -à tout le moins- cette question, qui concerne le quotidien de dizaines de milliers d'automobilistes de notre département et de notre région, aurait pu faire l'objet d'une concertation avec les élus locaux ainsi qu'avec les associations qui s'intéressent à la sécurité routière et à l'environnement. Dans ce domaine, comme dans tant d'autres, telle n'est malheureusement pas la méthode choisie par le gouvernement.


mercredi 21 janvier 2009

A propos de la crise, des "plans de relance" et des budgets locaux


La crise économique touche durement les salariés dans leurs emplois et leurs revenus, mais aussi les retraités, les jeunes et les chômeurs, alors qu’ils ne sont en rien responsables de ses causes : les dérives de l’ultra libéralisme financier, les délires et les malhonnêtetés de ceux qui durant des années ont érigé rentabilité et profits faramineux en règle absolue.

Dans ce contexte, je considère que les « plans de relance » proposés par Nicolas Sarkozy et son gouvernement (on en est déjà au deuxième ou au troisième depuis deux mois, on ne sait plus) ne sont pas à la hauteur des enjeux.

Il a fallu des mois pour trouver le milliard d’euros nécessaire au financement du Revenu de solidarité active (RSA) et seulement quelques jours pour en débloquer plusieurs centaines afin d’aider les banques. J'estime que cet argent public aurait dû être accordé en contrepartie d’actions, permettant à l’Etat d’entrer dans les Conseils d’administration des établissements bancaires, pour en contrôler l’emploi et veiller à éviter de nouvelles dérives.

Je pense également qu’une intervention forte en faveur du pouvoir d’achat, comme l’ont fait d’autres pays (et notamment la nouvelle administration Obama aux Etats-Unis), aurait non seulement été utile à de nombreux Français, mais aussi bénéfique à une reprise rapide de l’économie. En ce sens, les propositions exprimées aujourd'hui au nom du Parti socialiste par Martine Aubry me semblent réalistes, responsables (parce que leur financement, par la suppression du paquet fiscal voté par la droite en juillet 2007, est précisé) et utiles au pays. Elles démontrent que, contrairement à une idée véhiculée par les porte-parole de l'UMP et reprise avec complaisance par les média, nous ne nous cantonons pas à la critique, mais que nous sommes porteurs d'une autre politique.

Je pense enfin que le gouvernement aurait dû faire le choix d’aider les collectivités locales, qui génèrent 73% des investissements publics, plutôt que de continuer de les asphyxier, comme le fait la droite depuis près de sept ans.

A titre d'exemple, à Livry-Gargan, le passage officiel de 37 500 à 41 700 habitants aurait dû signifier une augmentation de 600 000€ de dotations d’Etat pour 2009. Mais ce qui est donné d’une main sera repris de l’autre et au final, nous n’aurons pas un sou de plus ! Malgré une gestion locale extrêmement rigoureuse, qui nous permet de contenir l’évolution de nos dépenses de fonctionnement à +0,7% par rapport à 2008 (ce qui n'est tout de même pas mal dans la période !), financer les investissements que vous attendez devient un véritable casse-tête, sauf à entreprendre la fuite en avant de l’emprunt excessif, ce que nous ne ferons pas.

Au Conseil général de la Seine-Saint-Denis, la situation est encore bien pire, cette collectivité étant la principale victime des transferts de charge de l’Etat depuis 2003 (personnes âgées, handicap, prise en charge des mineurs isolés, routes nationales, personnels techniques des collèges…).

A l’heure où vos élus finalisent les budgets, chaque citoyen doit être informé de cette situation préoccupante.