mardi 31 juillet 2007

Ca s'est passé au mois de juillet...

Après une période de campagne électorale intense, le rythme et la nature de mon activité se sont quelque peu modifiés au mois de juillet. J'aime ces périodes où le ralentissement du nombre de réunions permet un travail plus approfondi de certains dossiers.

A la mairie de Livry-Gargan, c'est le moment où je lance le processus d'élaboration du budget de l'année suivante, en rassemblant les éléments qui figureront dans la lettre de cadrage que le maire adresse aux élus, aux membres de la direction générale et aux chefs de service. Comme les années précédentes, l'objectif premier fixé par cette lettre de cadrage sera d'améliorer encore l'offre et la qualité des services publics municipaux, sans augmenter la part communale des impôts locaux. Il s'agit là d'un défi chaque année plus difficile. Les services ont jusqu'à la mi- octobre pour travailler à leurs propositions avec leurs élus. Fin octobre et début novembre, les rencontres avec les habitants nous donneront une fois encore la tonalité des attentes nouvelles des Livryens. Au cours de la 2e quinzaine de novembre, je tiendrai avec le maire les traditionnelles conférences budgétaires qui nous permettent d'entendre et d'évaluer les différentes demandes. Puis viendra le temps des synthèses et des arbitrages à conclure au plus tard mi-janvier, afin de permettre la tenue du Conseil municipal consacré aux orientations budgétaires au cours du mois de février. 2008 étant une année électorale, le budget de la ville ne sera définitivement voté qu'après les élections municipales, fin mars ou début avril.

Au Conseil général, le mois de juillet m'a permis de prendre position sur le Revenu de solidarité active (RSA). Ce dispositif est proposé par le gouvernement à l'expérimentation d'un certain nombre de départements. Après avoir étudié le rapport que j'ai commandé aux services, je souhaite que la Seine-Saint-Denis se porte candidate à l'expérimentation avant la date limite fixée au 31 octobre 2007. Je m'efforcerai d'en convaincre mes collègues de la majorité départementale à la rentrée. J'ai aussi profité du mois de juillet pour faire un point sur l'avancement du prochain schéma départemental en faveur des personnes âgées. Je souhaite en effet pouvoir faire adopter ce document par l'Assemblée départementale début 2008, avant les élections cantonales du mois de mars. Enfin, je suis resté attentif à l'évolution du processus de résorption des retards dans le traitement des dossiers des personnes handicapées du département. Depuis que l'Etat a confié cette responsabilité au Conseil général, nous avons réussi à traiter près de la moitié des dossiers en souffrance. Je maintiens l'objectif d'une résorption totale du passif d'ici à la fin de cette année. Ainsi, grâce à l'engagement financier du Conseil général et à une politique volontariste, nous en aurons je l'espère terminé définitivement avec ce qui constituait un véritable scandale en Seine-Saint-Denis.

Dans mes permanences, j'ai continué de recevoir mes concitoyens. Deux fois par semaine, je suis à l'écoute des difficultés personnelles des uns et des autres. Parmi celles-là, le logement demeure la première préoccupation de mes visiteurs. Quand j'entends le président de la République et les membres de son gouvernement dire qu'il veulent "une France de propriétaires", je pense qu'ils sont très loin de la réalité des problèmes des gens. Quant à l'emploi, j'entends et je lis que les chiffres du chômage baissent, mais il y a toujours autant de personnes qui viennent me dire leur détresse de ne pas trouver de travail...

Dans le domaine de l'eau, je prends chaque année le temps d'effectuer une analyse comparative du prix de l'eau à Livry-Gargan et dans les communes voisines. Cette année encore, si l'on considère la totalité des villes qui nous entourent, c'est à Livry-Gargan que le prix du m3 est le moins élevé. J'y veille ! Pour autant, peut-être parce que je connais bien ces questions, je ne fais pas partie du choeur de ceux qui crient au scandale sur le prix de l'eau. Je vous livre ainsi une anecdocte : samedi soir dernier, vers 20h, nous nous rendions en famille chez des amis, à quelques centaines de mètres de la maison. Sur le boulevard Roger-Salengro, un regroupement d'une dizaine de véhicules et d'engins de chantier aux couleurs du Syndicat des eaux d'Ile-de-France ne pouvait échapper à personne. Ils étaient là pour intervenir en urgence sur une rupture de canalisation. Nous étions le samedi 28 juillet, il était plus de 20h et il y avait là des équipes comme si nous étions un jour normal de semaine au plein milieu de l'année. On ne le mesure pas toujours, mais une telle qualité de service a un prix. Combien sont ceux qui se rendent compte qu'il est exceptionnel dans notre monde et même dans notre pays, d'avoir toujours à son robinet une eau de qualité sanitaire irréprochable en quantité illimitée ?

Sur le terrain, j'ai pu apprécier la qualité des animations de l'opération "ville, vie, vacances". Durant tout l'été, la fôret de Bondy (qui n'est pas à Bondy, mais à Clichy-sous-Bois, Coubron et Montfermeil !) est le théâtre de multiples activités proposées aux jeunes de nos communes et encadrées par des animateurs de grande qualité. Il s'agit là d'un partenariat fructueux entre l'Etat, le Conseil général et les communes, dont celle de Livry-Gargan, à l'origine du dispositif avec Clichy-sous-Bois et Montfermeil il y a quelques années. J'ai aussi assisté lundi dernier à la prise de fonction du nouveau préfet. L'occasion d'un premier contact, avant des échanges plus studieux à la rentrée. Le nouveau titulaire de cette haute fonction n'y est naturellement pour rien, mais j'ai publiquement critiqué les conditions dans lesquelles il a été mis fin aux fonctions de son prédécesseur. Je crains que Jean-François Cordet n'ait payé le courage qu'il eut, l'an passé, de s'adresser à son ministre (devenu depuis président de la République) pour lui décrire la réalité de la dégradation de la situation dans notre département. Nicolas Sarkozy n'aimerait-il pas qu'on lui dise la vérité ? Préférerait-il la succession de compliments dont il bénéficie pour l'instant dans la presse ? Attention, gouverner, c'est regarder la réalité en face et non pas simplement écouter ce que l'on a envie d'entendre !

Au Parti socialiste, je dois avouer que j'ai profité du mois de juillet pour prendre du champ. Ce que je vois et que j'entends ne m'a pas donné envie d'être un acteur des petites manoeuvre engagées. Je confesse ne pas avoir remis les pieds depuis la mi-mai ni au Bureau national, ni au Secrétariat national... Je ne m'en fais pas gloire, mais je n'en tire aucun sentiment de culpabilité non plus. Pour la première fois depuis sept ans, je ne me suis pas inscrit pour participer aux Universités d'été de la Rochelle, une ville que j'adore pourtant. Cette distance volontaire prise avec les manoeuvres internes nationales du Parti socialiste n'entame cependant en rien ma conviction que le PS a un rôle majeur à jouer dans les années qui viennent, pour redonner l'espoir à nos concitoyens, qui vont progressivement et rapidement ressentir les limites et les effets pervers de la méthode et du système Sarkozy. Mon ambition est toutefois principalement d'animer le nécessaire travail de reconquête en Seine-Saint-Denis. J'ai donc consacré du temps, au cours du mois écoulé, pour préparer une première ébauche de projet des socialistes pour le département. Dès la rentrée de septembre, j'en proposerai la discussion aux militants et aux élus socialistes du 93, de telle sorte qu'un travail collectif nous permette d'aborder les échances éléctorales locales de 2008 en nous appuyant sur un projet clair et fort porteur d'avenir pour la Seine-Saint-Denis. Enfin, dans le respect de la loi, j'ai déposé le 25 juillet dernier le compte détaillé relatif aux recettes et dépenses de ma campagne pour les dernières élections législatives devant la commission nationale chargée de les contrôler.

Après ce mois de juillet serein, mais finalement bien rempli, je vais consacrer ce début de mois d'août à ma famille et au changement d'air, afin de vous retrouver à la rentrée plein d'enthousiasme pour relever de nouveaux défis. Je vous souhaite un bel été.

mardi 10 juillet 2007

Lettre ouverte au président de la République

A la suite de l'annonce des conditions dans lesquelles il a été mis fin hier aux fonctions de l'actuel préfet de la Seine-Saint-Denis, nous avons souhaité, avec notre ami Claude Dilain, adresser la lettre ouverte suivante au président de la République :

"Monsieur le président de la République,

Vous avez décidé hier, en Conseil des ministres, de mettre fin aux fonctions de M. Jean-François Cordet et de nommer un nouveau préfet pour le département de la Seine-Saint-Denis.

Au moment où il va cesser ses fonctions, nous souhaitons saluer l’action, au service de l’Etat et de notre département, d’un grand préfet qui a su établir des relations de travail efficaces avec l’ensemble des élus de la Seine-Saint-Denis, au-delà des étiquettes politiques.

En particulier durant les événements de l’automne 2005, M. Jean-François Cordet a fait preuve d’un esprit de responsabilité déterminant pour permettre à la République de faire face à une situation complexe et exceptionnelle. Cet esprit de responsabilité l’a aussi conduit à rendre compte à son gouvernement, avec courage et vérité, de la réalité de l’évolution de la situation du département au cours des dernières années.

Les quatre précédents préfets de la Seine-Saint-Denis ont tous quitté leur fonction pour accéder à celle de préfet de région. Sans y voir manière d’automaticité, nous sommes donc surpris et nous déplorons qu’un tel serviteur de l’État soit placé en position hors-cadre.

Sauf à ce qu’il soit promis à d’autres fonctions, ignorées de nous à ce jour, nous nous interrogeons sur les motivations de cette décision : son choix de dire la vérité aurait-il déplu à la présidence de la République ou au gouvernement ? Il s’agit pourtant, à nos yeux, d’une qualité essentielle, indispensable pour remplir cette fonction d’autorité.

A l’heure de la promotion de « l’ouverture » et de la modernisation des pratiques politiques que vous avez souhaité mettre en exergue, les conditions du départ de M. Jean-François Cordet sont préoccupantes. Nous nous permettons donc une démarche inhabituelle, en vous sollicitant afin de connaître les raisons d’une décision inhabituelle.

Vous souhaitant bonne réception de la présente, nous vous prions de croire, Monsieur le président de la République, à l’assurance de notre haute considération.

Pascal Popelin, Premier secrétaire de la fédération socialiste de la Seine-Saint-Denis - Claude Dilain, Président de l’union départementale des élus socialistes et républicains de la Seine-Saint-Denis".

dimanche 1 juillet 2007

De la COTOREP à la MDPH : des progrès pour les personnes handicapées de Seine-Saint-Denis

Pour les personnes handicapées habitant en Seine-Saint-Denis, l'accès aux droits et la gestion de leurs dossiers étaient devenus de vraiq parcours du combattant, depuis un certain nombre d'années. Il fallait, la plupart du temps, environ 18 mois pour obtenir le traitement d'un dossier. A l'origine de ce désastre, la gestion de la COTOREP, organisme placé sous l'autorité de l'Etat.

Depuis le 1er janvier 2006, la loi a confié aux Conseils généraux l'animation dans chaque département d'une Maison départementale des personnes handicapées (MDPH), groupement d'intérêt public qui regroupe les Départements, les administrations d'Etat (DDASS, DDTEFP, Inspection académique) et les Caisses (CPAM, CAF, CRAMIF). Tous les acteurs sont donc réunis sous la houlette du Conseil général, pour améliorer les réponses que sont en droit d'attendre les personnes handicapées à leurs demandes.

Lorsque le transfert des dossiers instruits précédemment sous la responsabilité des services de l'Etat a été effectif, 18 196 situations, représentant plus de 36 000 demandes de prestations étaient en souffrance en Seine-Saint-Denis !

Elu président de la Commission exécutive de la MDPH 93, j'ai fixé dès sa création début 2006 deux objectifs :

- faire en sorte que la gestion des flux de nouvelles demandes s'opère dans les délais légaux fixés pour ce type de dossier, soit un maximum de 4 mois,

- mettre en place au plus vite une équipe spécialement dédiée à la résorption des retards hérités de la gestion catastrophique passée de l'Etat.

L'année 2006 a été consacrée à la mise en route de la MDPH : prise en location et aménagement de locaux à Bobigny, discussions difficiles avec l'Etat pour la mise à disposition de ses personnels, recrutement et formation de personnels nouveaux, résolution des difficultés informatiques liées à la coexistance de 3 systèmes de gestion différents au sein des services de l'Etat, etc.

Dans ce contexte, la MDPH 93 a débutté son activité effective au début du mois de mai 2006. L'accueil du public a été ouvert en septembre 2006. L'équipe spécialement dédiée à la résorption des retards imputables à la précédente gestion est opérationnelle depuis le 13 novembre 2006.

La démarche volontariste de la MDPH 93 a permis une instruction des dossiers nouveaux dans des délais normaux depuis le début de cette année. Quant aux retards hérités de l'Etat, il sont à ce jour réglés pour 40% d'entre eux (7 297 dossiers, représentant 16 053 demandes résorbés à la date du 20 juin 2007). La poursuite de nos efforts devrait permettre de venir à bout du passif d'ici à la fin de l'année 2007.

Ces résultats ne sont pas le fruit d'une intervention surnaturelle. Dans la convention constitutive du groupement d'intérêt public MDPH 93, signée en novembre 2005, le Conseil général s'était engagé à mettre à disposition de cette nouvelle stucture 18 postes. Au 1er juillet 2007, le nombre de postes créés par le Département est de 63, auxquels s'ajoutent 25 vacataires et 26 renforts, notamment pour la résorption des retards.

Alors me direz-vous, le gouvernement a eu une bonne idée de confier cette nouvelle responsabilité au Conseil général. Du point de vue du résultat et comparé à ce qu'il était capable de faire lui-même avant, assurément ! Cependant tout ceci a un coût. La droite a fait inscrire dans la constitution que tout transfert de compétence de l'Etat vers les collectivités locales serait compensé "à l'euro près". Le gouvernement donne donc au Conseil général l'équivalent des moyens faméliques qu'il consacrait par le passé aux personnes handicapées, avec les résultats calamiteux que l'on sait. Le surplus, qui était plus que nécessaire, pèse intégralement sur le budget et le contribuable départemental. Ainsi va l'acte 2 de la décentralisation décidé par la droite. Et c'est la même chose pour les routes, pour les agents techniques des collèges, pour le RMI...